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Délinquance juvénile : la faute aux adultes

Un élève de 14 ans qui braque son collège, des collégiennes en uniforme qui se bagarrent en pleine rue, d’autres en bandes organisées qui font dans le vol à main armée ou encore une adolescente qui agresse un policier… Nos jeunes sont-ils en perdition ?  Observateurs, éducateurs et autorités n’en sont pas convaincus.

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La violence chez les jeunes est légion ces temps-ci. Parents et enseignants sont dépassés. La société pointe du doigt leur manque de respect et de discipline. Pourquoi tant de révolte et de délinquance ? La question a été débattue dans Talk of the Town sur Radio Plus, mercredi 12 juillet. Priscilla Sadien a accueilli le sociologue Ibrahim Koodoruth, le travailleur social et formateur de l’école des parents, Jacques Lafitte, et le sergent Elvis Théodule de la Brigade pour la Protection des mineurs. Ils ont unanimement déclaré que la jeunesse d’aujourd’hui n’est pas si différente de celle des générations précédentes et encore moins « plus mauvaise ».

C’est le contexte qui est différent, explique Ibrahim Koodoruth. « Les jeunes sont des enfants-roi auxquels on donne tout ce qu’ils demandent. Résultat, ils se croient tout permis. En plus, ils n’ont pas de bons ‘role models’. Aujourd’hui, on parle beaucoup de loi et de droit, mais la moralité et la conscience individuelle n’existent plus », déplore le sociologue.

Background familial

Le comportement des jeunes reflète leur milieu familial, estime Jacques Lafitte. Il est convaincu que derrière chaque jeune difficile et à problème, il y a une famille brisée ou des parents « kinn fer zanfan e ki finn larg li dan la natir ». Le travailleur social insiste sur la nécessité d’accompagner les enfants plutôt que de leur imposer des choses et les réprimander. « Les parents sont désemparés et ne savent pas comment gérer leurs gosses. Ils s’obstinent à vouloir utiliser les mêmes moyens que leurs parents à eux pour bien élever leurs enfants. » Sauf que l’ancienne méthode ne fonctionne plus. Il faut privilégier le dialogue, la compréhension, l’encadrement et l’accompagnement.

Même son de cloche du côté du sergent Elvis Théodule de la Brigade pour la protection des mineurs. Il constate « un gros problème de communication entre parent et enfant ». La brigade a surtout le rôle d’informer les jeunes sur les conséquences de leurs actes. « On leur parle de la loi et de ce qu’elle prévoit s’ils l’enfreignent. La majorité d’entre eux n’en sont pas conscients. Mais une fois au courant, ils changent totalement d’attitude. »

 

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