L'histoire qui suit est celle des parents dont le bébé se retrouve aujourd'hui avec une prothèse au bras sans que des réponses ne leur soient apportées sur ce qui s'est passé durant l'accouchement par césarienne. Si le ministère a promis de se pencher sur ce cas, les parents, eux, sont déterminés à savoir la vérité.
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« On nous a même dit qu’on devrait peut-être faire placer des vis dans le bras de notre fille qui n’est âgée que de quelques jours »
Difficile d'imaginer l'atroce souffrance que peut ressentir un nouveau-né dont le bras se brise en deux au moment de sa venue au monde. Encore plus difficile pour ses parents de se résigner à ne pas obtenir de réponses sur ce qui s'est réellement passé le jour de l'accouchement par césarienne à l'hôpital de Flacq. Axel, 28 ans, et Valérie, 26 ans, sont bel et bien décidés à savoir ce qui est arrivé à leur petite fille qui, à peine née, se retrouve avec une prothèse au bras.
Nul ne semble avoir de réponses à donner au couple. Du moins pour l'instant, car le ministère a promis de demander un rapport sur ce cas (voir hors-texte). Une chose est sûre : les parents du bébé ne seront pas calmés tant qu'ils ne sauront pas la vérité. En digne parents qu'ils sont, Axel et Valérie, qui ont déjà trois enfants, s'échinent à apporter tout le soin et le confort nécessaires à leur bébé.
Mais on sent bien qu'un sentiment de colère, de frustration et d'incompréhension les anime toujours. Ce qui les révolte le plus est le fait que l'hôpital ne leur ait pas exactement dit ce qui s'est passé ce fameux 28 novembre, jour de l'accouchement à l'hôpital de Flacq. S'ils concèdent avoir constaté qu'on avait placé une prothèse au bras droit de leur petite fille, ils insistent néanmoins sur le fait que nul ne leur en a donné la raison.
Ce n'est que le 10 décembre, soit douze jours après, que ces habitants de Médine Camp-de-Masque se sont rendus compte que le bras du nourrisson n'était pas normal. D'ailleurs, l'enfant pleurait sans cesse. Désemparés et confus, ils sont rapidement retournés à l'hôpital pour chercher des explications. « On m'a dit que la doctoresse qui avait pratiqué l'accouchement n'était pas au pays. Quant aux autres médecins et nurses, ils ne pouvaient pas me donner d'explications », raconte Axel.
Le père de famille trouve inacceptable que personne de l'équipe médicale ne les aient informés que le bras de leur fille risquait de ne plus être jamais tout à fait normal, même après des traitements. « On nous a même dit qu'on devrait peut-être faire placer des vis dans le bras de notre fille qui n'est âgée que de quelques jours. »
Un malheur ne vient jamais seul
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le couple subit un accouchement qui se passe mal. En 2011 déjà, quand Valérie avait accouché de son premier enfant, du sang coagulé était resté dans son corps lors de la césarienne. « Ses tripes et ses intestins se sont collés ensemble. Elle ne pouvait ni manger ni boire. Je l'ai emmenée chez un médecin du privé. Il m'a demandé de la conduite de toute urgence à l'hôpital sinon elle risquait de mourir », explique Axel.
« On m’a dit que la doctoresse qui avait pratiqué l’accouchement n’était pas au pays. Quant aux autres médecins et nurses, ils ne pouvaient pas me donner d’explications »
Une fois à l'hôpital, Valérie avait été transportée d'urgence en salle d'opération. Son époux se souvient que l'intervention a duré trois heures et demie. « On a enlevé une partie de ses intestins et de ses tripes. Depuis, elle ne peut plus manger ou boire normalement. Dès qu'elle consomme quelque chose, elle doit se rendre aux toilettes. Elle ne peut rien garder sur son estomac », déplore-t-il.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, le couple est aujourd'hui confronté à un nouveau drame. Quel recours a-t-il s'il estime qu'il y a eu négligence médicale dans le cas de leur petite fille qui vient de naître ? ll peut écrire officiellement au ministère de la Santé, en mettant en copie le Medical Council qui se trouve à Floréal. Il peut aussi présenter le cas à la police.
Réaction du ministère de la Santé
Informé du cas, Jameer Yeadally, l’attaché de presse du ministère de la Santé, a expliqué que le cas doit, selon la procédure, être d’abord rapporté au surintendant de l’hôpital pour qu’il puisse mener une enquête. « Je vais immédiatement exiger un rapport du surintendant si, comme vous le dites, le père lui a effectivement rapporté le cas et qu’il a accompagné ce dernier jusque dans la salle pour constater de lui-même l’état de santé du bébé. Je vais aussi voir en parallèle avec la section orthopédique comment se porte l’enfant. »
Dans la foulée, Jameer Yeadally invite tous ceux qui estiment ne pas avoir reçu le traitement adéquat dans les hôpitaux publics à écrire au ministère pour exprimer sans crainte leurs griefs. Cela, dit-il, aidera à améliorer le système de santé publique. Selon une source de l’hôpital de Flacq qui a bien voulu se confier à la rédaction sous le couvert de l’anonymat, ce type d’incidents peut arriver au cours d’un accouchement.
Elle insiste sur le fait que l’hôpital a répondu à toutes les questions du couple sur la blessure de son bébé. « Pour ce qui est de ce qui sera décidé comme traitement pour le bébé et la garantie d’un rétablissement à 100 %, c’est au chirurgien orthopédique d’apporter une réponse », a conclu cette source.
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