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À Chebel : la réalité occulte d’une mère célibataire

Diane Diane a quitté son job pour s'occuper de ses trois enfants.

Le sourire de ses trois enfants anime la vie en solo que mène Diane, une habitante de Chebel. Peur des incidents dont ses gosses peuvent être victimes en son absence, elle a démissionné de son poste de femme de chambre dans une clinique privée. Depuis, cette mère célibataire âgée de 29 ans peine à arrondir les fins de mois. Elle ne sait pas à quel saint se vouer pour sortir de cette réalité occulte.

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Diane n'a que 18 mois lorsque son père agresse sa mère avec une bouteille. Sous les coups de son mari, la femme, âgée de 42 ans, fera tout pour protéger Diane et son autre fils de 3 mois. Mais atteinte à la tempe, elle succombe à ses blessures. Son bourreau est arrêté et placé derrière les barreaux. Quant à Diane, elle est prise en charge par sa grand-mère et son oncle. Après avoir purgé sa peine, le père la reprend pour habiter cette fois-ci à Bambous où il a refait sa vie.

Diane a 11 ans lorsque son père, sous l’influence de l’alcool, lui inflige des coups de ceinture. À l’origine du conflit, une histoire de dhall, aliment périmé que la fillette a refusé de manger. L'adolescente est conduite à l’hôpital, le visage boursouflé et couvert de sang. Sa sœur aînée vole à son secours et c’est ainsi qu’elle est repartie vivre chez son oncle.

Mais la vie ne lui fera aucun cadeau. Diane, alors âgée de 14 ans, perd sa grand-mère. Ayant réussi son Certificate of Primary Education, elle est admise au collège. Mais, des raisons financières la contraindront à mettre un terme à ses études. Et comme elle n’a pas l’âge légal pour travailler, Diane reste à la maison. À 15 ans, elle tombe amoureuse d’un maçon, mais l'homme l’abandonne en apprenant qu’elle est enceinte. 

Quelques mois plus tard, âgée de 16 ans, Diane accouche par césarienne de son premier enfant qu’elle prénomme Alex. Étant encore elle-même une adolescente, elle refuse de voir le bébé, mais ses proches lui font entendre raison et l’aident à prendre soin du nourrisson.

Au fil des jours, Diane s’adapte à sa vie de mère. Une fois qu’elle a atteint ses 18 ans, elle intègre une formation offerte par un établissement hôtelier où elle apprend la coiffure.

Cependant, pour gagner sa vie, elle n’a d’autre choix que de travailler comme femme de chambre dans un hôtel du nord de l’île. Elle y reste pendant un an et demi.

À 21 ans, Diane donne une nouvelle chance à l’amour. En couple avec un maçon de 26 ans, elle donne naissance à deux autres enfants. Mais après huit ans de vie commune, des conflits familiaux poussent le couple à la séparation. Depuis décembre dernier, Diane est revenue vivre chez son oncle qui l’avait accueillie.

La misère noire

Dans une maison de trois pièces vivent quatre adultes et quatre enfants. Son oncle, âgé d’une soixante d’années, dort sur un matelas dans la cuisine. À côté se trouve une chambre qu’occupent son frère, sa belle-sœur et leur bébé. Tandis que Diane et ses enfants dorment dans le salon, dont le toit résiste faiblement à l’usure du temps. À la tombée de la nuit, des draps sont placés à même le sol, car les matelas se ont été abîmés par les récentes inondations qui ont frappé l'île dimanche dernier. Dans cet espace trônent des canapés, mais pas question de se coucher dessus, car ils abritent une ribambelle d’insectes.

L’espoir à l’avenir

Alex a 13 ans et il fréquente un collège de Rose-Hill. Il veut absolument poursuivre ses études, tout en étant conscient que sa mère n’a pas les moyens pour subvenir à ses besoins. À son âge, il fait tout son possible pour avoir de bonnes notes. « Je suis très fière de mon fils », dit Diane, avec des larmes aux yeux.

Cette mère célibataire souhaite bénéficier d’un des logements sociaux récemment construits à Chebel. « Mes enfants pourront y vivre en toute sécurité et je pourrai reprendre un boulot. » Elle a enclenché les démarches auprès des autorités, mais lorsqu’elle apprend que la somme pour être éligible à un de ses logements dépasse les Rs 100 000, Diane tombe des nues. « Mo bizin trouv Rs 135 000. Mo pa travay. Kot pou gagn tou sa la. Sa mem mo pe fer enn apel à ban dimoun ki kapav ed mwa pour sorti dan sa sityasyon la. Mo pas kone ki laport pou tape », raconte-elle, les larmes aux yeux.

Dans l’attente de trouver la lumière au bout du tunnel, Diane prend son mal en patience et prie pour que ses enfants aient un meilleur avenir. Il va sans dire que les dettes s’accumulent vu son incapacité à trouver du boulot en journée, afin d’être à la maison lorsque ses enfants rentrent de l’école.

Appel à la solidarité

Le cœur gros, cette mère de famille lance un appel à la solidarité mauricienne pour l’aider financièrement afin d’obtenir un logement social. « Mo pas p diman bel kass me si sak dimoun donn mwa Rs 1, sa pou vreman ed mwa pou tir mon ban zanfan dan sa miser la en atandan mo gagn enn travay. »  Elle a aussi besoin de vivres, du matériel scolaire, des matelas et du soutien de toute personne qui pourra l’aider à trouver du boulot.

 

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