L’opération d'abattage de chauves-souris a débuté. Si elle a démarré officiellement à partir du samedi 7 novembre dans les forêts et les zones boisées situées sur les terres de l’État, vendredi après-midi, une douzaine d’officiers du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) ont effectué une sortie dans le Nord. Ils ont abattu une centaine de bêtes à l’aide de fusils à pompe de calibre12.
Ils multiplieront les sorties dans les forêts à travers l’île. L’objectif : abattre au moins 18 000 chauves-souris. C’est le chiffre avancé par le gouvernement. À 2013, les autorités chiffraient la population des chauve-souris à 90 000.
La sortie de vendredi ne semble pas avoir été très fructueuse avec une centaine de chauves-souris seulement dans le sac. Il en reste encore beaucoup à abattre jusqu’au 27 novembre, date à laquelle l’opération devra officiellement prendre fin. À samedi après-midi, aucune sortie n’avait été prévue par la Special Mobile Force (SMF). Mais nous apprenons que d’autres opérations auront lieu en début de semaine. C’est la première fois que la SMF monte une opération de ce genre conjointement avec le ministère de l’Agro-industrie.
Si les chauves-souris sont les ennemies des planteurs de litchis, mangues et d’autres fruits de saison, la Mauritian Wildlife Foundation a publié un rapport qui innocente ces mammifères volants. Un sondage a démontré que 80 % des Mauriciens sont contre l’idée d’exterminer les chauves-souris. « Je suis surprise que le gouvernement fasse la sourde oreille par rapport aux études scientifiques récentes sur les dégâts minimes que causent les chauves-souris. De plus, l’abattage n’est pas la solution la plus efficace comparé à l’utilisation de filets qui, eux, empêchent 100 % des dégâts que causent les oiseaux et les chauves-souris », explique Malikah Wachill, experte en protection des espèces en danger.
Cette campagne d’abattage a été rendue possible avec l’amendement de la Native Terrestrial Biodiversity and National Parks Act de 2015.
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Abattage des chauves-souris: Impérieuse nécessité ?
L’abattage des chauves-souris était l’autre thème de l’émission. Cette mesure réjouit les producteurs de fruits, mais provoque l’ire de la Mauritius Wildlife Foundation. Pour Geer Seechurn, président du Small Planters Welfare Fund du Nord, l’abattage des chauves-souris est une nécessité, car ces bêtes sont devenues une nuisance.
«Avec l’absence de cyclones ces dernières années, leur nombre s’est grandement accru», dit-il.
Le planteur estime ses pertes à au moins Rs 500 000 pour ces deux dernières années. Il soutient que toutes les méthodes employés jusqu’ici pour protéger les arbres de son verger (filets de protection, lampes incandescentes, épouvantails…) n’ont pas donné les résultats escomptés.
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La Mauritius Wildlife Foundation s’oppose, elle, à l’abattage des chauves-souris. Pour son directeur, Vikash Tatayah, il y a d’autres solutions. Il cite notamment l’élagage, l’installation des filets de protection couvrant complètement les arbres et la culture d’autres variétés de plus petite taille. Il propose aussi la plantation d’autres arbres fruitiers qui vont attirer les chauves-souris.
Vikash Tataya souligne que ce ne sont pas les chauves-souris uniquement qui s’attaquent aux fruits, mais ce sont aussi les oiseaux et d’autres mammifères.