Interview

Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie: «L’objectif n’est pas d’exterminer les chauves-souris»

Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie
Un recensement sera le point de départ d’une meilleure orientation du secteur agricole. C’est ce que souligne le ministre Seeruttun, qui, par ailleurs, justifie la décision de contrôler la population des chauves-souris. Le pays est-il sur la bonne voie concernant l’autosuffisance alimentaire ? Depuis plus de 40 ans, il n’y a pas eu de recensement dans le domaine de l’agriculture. Nous avons commencé récemment. Grâce aux informations recueillies, nous avons institué un système qui nous permettra de mieux connaître notre secteur agricole non-sucre, ainsi que l’élevage. à partir de cet exercice, nous établiront les nombre de planteurs, leur âge, la superficie de terrain sous culture, etc. Il en sera de même pour les éleveurs. Ces informations sont vitales en vue de développer notre secteur agricole. La décision d’abattre des milliers de chauves-souris continue de faire polémique… Nous avons un problème réel de chauves-souris à Maurice. Elles sont responsables de la baisse de certains fruits locaux, tels les litchis et les mangues, sur le marché. La population de ces mammifères a tellement crû qu’elle est arrivée à un stade où nous pouvons parler de nuisance. C’est pour cela qu’il faut un contrôle. Il ne faut pas non plus oublier que les chauves-souris sont vectrices de maladies. Il faut s’assurer que nous nous ne retrouvions pas dans une situation où ces mammifères pourraient causer des problèmes sanitaires. Mon objectif est de réduire et de contrôler la population des chauves-souris et non de les exterminer. Quid du dossier bio ? Le gouvernement a pris l’engagement d’aller davantage vers la culture bio, car  les engrais chimiques et les pesticides utilisés dans les cultures sont néfastes pour la santé des consommateurs et la fertilité de nos sols. Nous devons créer un marché pour ces produits et, en parallèle, doper la production. Durant l’Earth Market à Trianon, j’ai constaté un grand engouement chez les Mauriciens pour les produits bio. La population d’abeilles est en baisse, d’où une diminution dans la production de miel. Faut-il encourager les planteurs à mettre des ruches à proximité de leur culture afin d’encourager la pollinisation ? L’utilisation de pesticides dérange notre écosystème. La culture bio favorisera la régénération de la population des abeilles.
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