Ils soulignent que cette espèce (Pteropus niger) figure dans la liste des espèces vulnérables de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Et ils déplorent le fait que la décision d’éliminer 18 000 chauves-souris ne soit pas soutenue par des données scientifiques fiables.
« Moins de 2 % de forêts de Maurice est encore boisé. Les inondations meurtrières qui ont touché l’île en 2013 ont probablement occasionné une déforestation généralisée. Sans forêts, les pluies torrentielles lavent, érodent et inondent de vastes zones, et provoquent des dommages au niveau des infrastructures », soulignent les deux scientifiques.
Et d’ajouter : « Parce qu’ils propagent les graines et permettent la pollinisation des fleurs, les roussettes sont vitales pour la régénération des forêts perdues. Les tuer est contre la logique d’une nation avec une vision du bien-être de son peuple et de la nature. »
Ils affirment que « deux espèces de roussette ont déjà disparu à Maurice et le pays ne veut sûrement pas aller dans l’histoire comme celui responsable de la première extinction de la roussette depuis des décennies ». Ils soutiennent également que « beaucoup de ces chauves-souris sont des femelles allaitantes et leurs bébés sont condamnés à une mort lente et de faim ». Pour les deux scientifiques, « beaucoup de chauves-souris ne seront que blessées et non tuées immédiatement, donc beaucoup plus de chauves-souris vont mourir que le nombre de celles tuées immédiatement ».
Paul Racey et Rodrigo Medellin plaident pour que le gouvernement arrête l’abattage « avant qu’il ne soit trop tard et que la situation des espèces en danger devienne critique ».
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]