Economie

Fruits locaux: chauves-souris, mauvais climat et maladie plombent la récolte

Il faudra s’attendre à des baisses dans les récoltes des fruits locaux cette année. Si certains fruits ont été affectés par la mauvaise condition climatique, d’autres, par contre, ont été ravagés par des chauves-souris ou des maladies. «La situation est critique », déplore Vikram Hurdoyal, directeur de l’Ocean Tropical Fruits Export Ltée (OTF). En effet, dit-il, les exportateurs passent par des moments difficiles à la suite des baisses dans la production de fruits en général. « Auparavant, sur une superficie d’un arpent, la récolte d’ananas se situait entre 10 et 15 tonnes. Maintenant, sur la même superficie, on ne peut que produire 5 à 6 tonnes. Le rendement devient de plus en plus moins », fait ressortir ce dernier.
Sudesh Proag, directeur AVL Ltd abonde dans le même sens. « En analysant la production d’ananas cette année, on devrait exporter moins de 50 %, comparé à l’année dernière », dit-il. Et qui dit baisse de production, dit aussi hausse du prix. L’ananas sur le marché local, indique-t-on, se vend à Rs 60 et Rs 70 l’unité, alors que le prix normal était de Rs 20 à Rs 25 l’unité. En ce qui concerne l’exportation de letchis, elle représente une baisse de 100 tonnes par rapport à la production de l’année dernière, qui se chiffrait à 300 tonnes. « On devrait exporter à partir du 10 novembre. Mais on a eu un retard, ce qui est avantageux pour notre compétiteur principal, île de La Réunion», avance Sudesh Proag. Ce dernier dit exporter 50 tonnes l’an dernier (à Rs 200 000 la tonne au début pour terminer avec Rs 75 000 la tonne) alors que cette année, il dit de ne pas dépasser la barre de 30 tonnes (pour Rs 250 000 la tonne au début pour terminer avec Rs 125 000 la tonne en moyenne).

Le top 5 des fruits cultivés en termes de superficie

  • Ananas (31 %)
  • Banane (24 %)
  • Letchi (16 %)
  • Mangue (6 %)
  • Cœur de palmier (4 %)

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La saison dernière, la production de mangues a  dégringolé d’environ 50 % à la suite de ravages causés par les chauves-souris. Cette année, les choses n’ont guère évolué. C’est ce que déplorent les planteurs. Dhiraj Patchkowree cultive des manguiers sur un terrain d’environ un arpent. « Si 10 ans plus tôt, je récoltais 50 000 à 60 000 mangues, ce chiffre a dégringolé pour atteindre environ 10 000 », s’alarme-t-il.

Ces facteurs qui ont affecté la production

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse dans la production, selon nos interlocuteurs. « Nous constatons que les planteurs sont découragés et ne veulent plus s’engager dans cette activité », dit Vikram Hurdoyal. Par ailleurs, les grosses pluies depuis le début de l’année, les conditions défavorables pour la culture et l’hivers prolongé ont largement contribué à la mauvaise récolte. Sudesh Proag, lui, avance que ce sont plutôt les ravages qui ont causé cette baisse. Cependant, estiment nos interlocuteurs, malgré la mauvaise récolte, la demande sur le marché local ainsi qu’international reste toujours grandissante.
 

Grenadines: la production fleurit de plus belle

  [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"4054","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-6218","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"400","alt":"Grenadine"}}]]Une culture qui assure ! En effet, c’est la raison pour laquelle de nombreux planteurs se sont lancés dans la culture du fruit de la passion dont la demande accroisse. Entre 25 % à 30 % de hausse dans la production de grenadines pour la période novembre 2015 à février 2016, comparativement à la période correspondante de l’an précédent. C’est ce que prévoit Gir Seechurn, planteur de grenadines et autres fruits et légumes. « Je cultive des grenadines sur un terrain de demi arpent et la cueillette se fait deux fois par semaine. Une cueillette peut me rapporter environ 1 000 grenadines », avance-t-il. Clarel Salomon, autre cultivateur du fruit de la passion, soutient que le fruit de la passion est très demandé par les touristes, par les hôtels pour les cocktails, les sauces pour la cuisine et pour la pâtisserie. « Par rapport à trois ans de cela, la demande provenant des hôtels a doublé et c’est la raison pour laquelle nous avons augmenté notre production. 3 ans de cela, nous n’avions que 80 plantes de fruits de la passion. Ce chiffre s’élève, aujourd’hui, à environ 210 plantes. En moyenne, nous cueillons entre 40 à 45 kilos de grenadines par semaine et cela durera jusqu’au mois de février, car la culture de grenadines nécessite du soleil et aussi de la pluie, d’où le fait que le mois de décembre, janvier et février sont des mois propices à la production de grenadines », explique notre interlocuteur.

Une culture attrayante

« Comparativement à 5 ans de cela, la demande de grenadines a augmenté. La majorité de notre production est distribuée aux contracteurs qui fourniront aux hôtels, entre autres, alors que l’autre partie est vendue à l’encan », explique Gir Seechurn. Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, explique que de nombreux planteurs se sont lancés dans la culture de grenadines, car ils recherchent une filière qui assure. « Les grenadines affichent un prix plus ou moins stable et ce fruit a gagné en valeur, car elle est très demandée par les hôtels. De plus, il y a quelques exportateurs qui cherchent à exporter ce fruit. Ces facteurs combinés ont encouragé les planteurs à entrer dans cette filière », soutient notre interlocuteur. Toutefois, Clarel Salomon fait ressortir que l’embûche majeure demeure le manque de pollinisation due à la baisse du nombre d’abeilles. « C’est pour cela que nous avons fait notre propre système d’apiculture afin d’augmenter la production de grenadines », dit-il. En ce qui concerne les autres mois, Clarel Salomon souligne que les plantes de grenadines rapporteront aussi durant le mois de juillet jusqu’au mois de septembre, mais que le rapport durant ces trois mois sont à l’accoutumé très minimes, car les conditions climatiques ne sont pas favorables », ajoute-t-il. À noter que 3 unités de grenadines se vendent actuellement à environ Rs 20 sur le marché.
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