
La réintroduction de la taxe municipale s’impose comme une solution quasi inévitable face à la crise budgétaire que traversent les collectivités locales. C’est l’une des principales conclusions de l’émission « Au Cœur de l’Info », animé par la journaliste et rédactrice en chef adjointe Jane Lutchmaya, ce mercredi 7 mai. Plusieurs nouveaux élus municipaux ont plaidé pour cette mesure impopulaire, mais nécessaire.
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Ashwin Dookun, élu municipal issu des rangs du Reform Party et ancien maire de Vacoas-Phoenix, a donné le ton : « Savez-vous que 80 % des subventions allouées par l’État sont englouties dans les frais administratifs, notamment les salaires ? Que peut-on vraiment faire avec les 20 % restants ? ». Pour lui, la seule issue viable passe par le retour de la taxe municipale, à condition que les services aux citoyens soient améliorés en conséquence.
Une opinion largement partagée par les autres intervenants, dont Anne Phillips, Nishal Balgobin, Michel Chiffonne et Soobiraj Gungabissoon, représentant le gouvernement. Tous s’accordent à dire qu’une telle réforme devrait s’accompagner d’une transformation visible et concrète de la gestion municipale. Cependant, au-delà des finances, le débat a également mis en lumière une forte désillusion des citoyens envers les autorités locales. Soobiraj Gungabissoon l’a admis sans détour : « Il y a une frustration légitime envers le gouvernement actuel. » Anne Phillips a, de son côté, appelé à la patience, tout en déplorant la faible participation électorale du 4 mai.
« Nous nous sommes battus pendant dix ans pour ce droit. Il fallait voter », a-t-elle insisté.
Ashwin Dookun a également critiqué l’intervention jugée excessive du gouvernement central durant la campagne municipale : « Sans cette mobilisation massive de ministres et Junior Ministers, les résultats auraient été très différents. Malgré tout, la frustration reste vive face aux promesses non tenues. »
Autre point soulevé : l’importance de renouer le dialogue avec les citoyens. « On ne peut pas faire des promesses pour ensuite les ignorer. ‘Nothing for us without us’, comme disent les Anglais », a lancé Soobiraj Gungabissoon.
Pour Anne Phillips, il est urgent de déconcentrer les services et de rapprocher l’administration des habitants : « Il faut rétablir les antennes dans chaque quartier et instaurer une démocratie directe, allégée des lourdeurs administratives. » Dans un climat de défiance et de pressions budgétaires, la réforme de la fiscalité locale semble désormais inévitable. Cependant, sa réussite dépendra de la capacité des autorités à regagner la confiance des citoyens.

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