«Les enjeux et défis de la représentation de l’esclavage dans les musées ». Tel est le thème de l’atelier de travail qui se tiendra du 13 au 15 septembre à Maurice en collaboration avec l’United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation (UNESCO). En marge de cette rencontre, une mobilisation de la société civile est prévue à travers le Comité diocésain 1er février.
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Des experts, conservateurs, gestionnaires de sites de la mémoire, professionnels du patrimoine, universitaires, historiens, anthropologues, sociologues, psychologues, institutions culturelles, journalistes, éducateurs et responsables d’organisations de la société civile feront le déplacement à Maurice pour participer à cet atelier.
Ces experts, venant des États-Unis, de la France, de Madagascar, du Mozambique et du Sénégal, vont partager leurs expériences autour de la mise en place d’un musée de l’esclavage à travers le monde. Ce qui devrait par la suite aider Maurice dans la création de son musée. Des sommités de l’UNESCO seront du voyage. Une session de formation de ceux chargés du projet de création d’un musée de l’esclavage à Maurice est aussi prévue. Un Concept Committee a déjà été mis en place pour travailler sur l’élaboration du contenu du musée.
Selon l’historienne mauricienne et présidente du Comité de la Route des esclaves de l’UNESCO, Vijaya Teeluck, il y aura des conservateurs ayant aidé à l’élaboration du National Museum of African American History and Culture, à Washington DC, du Musée des Civilisations noires à Dakar et du Iziko South African Museum. Elle a ajouté que l’UNESCO va lancer un guide à l’intention des pays qui souhaitent créer un musée de l’esclavage.
Une mobilisation se prépare en marge de cet atelier à l’initiative du Comité diocésain 1er février.
Cercle du silence
En marge de cet atelier et de la création d’un musée de l’esclavage, le Comité diocésain 1er février continue sa campagne de mobilisation de la communauté. Après sa marche silencieuse le 1er février dernier à La-Gaulette, il prévoit cette fois un « cercle du silence » à Résidence Mangalkhan à la manière du Frère Alain Richard, un prêtre franciscain. Ce sera le 28 août. « La mobilisation est importante afin d’attirer l’attention sur notre plaidoyer » explique-t-il.
À travers le cercle de silence, le Comité diocésain 1er février veut faire « entendre sa voix » pour faire comprendre qu’il ne faut pas mettre aux oubliettes le projet de musée de l’esclavage en guise de réparation aux descendants des esclavagisés. Ce sujet ne doit pas être oublié par les jeunes, souligne-t-il également. « Nous ne souhaitons pas un musée traditionnel mais un accès sur la réparation culturelle », explique Jimmy Harmon.
Il souhaite ainsi que l’atelier organisé avec la collaboration de l’UNESCO va contribuer à dissiper tout malentendu autour de la création d’un musée de l’esclavage à Maurice. Pour lui, la vocation du musée est d’apporter un éclairage sur le temps de l’esclavagisme à Maurice. Il se réjouit d’ailleurs que c’est le terme « descendants des esclavagisés ou ceux pris en captifs » qui est utilisé actuellement au lieu de « descendants d’esclaves ». « Cela montre que nous ne sommes pas nés esclaves mais que nos ancêtres ont été faits esclaves », dit-il.
La résidence Mangalkhan a été choisie pour la composition de sa population et son lien avec l’histoire de l’esclavage. Mangalkhan est aussi le nom d’un esclave considéré comme un bandit.
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