Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’Article IV avec Maurice. Dans son communiqué publié à cet effet, l’institution remet une couche concernant la participation de la Banque de Maurice (BoM) dans la Mauritius Investment Corporation (MIC).
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L’indépendance de la Banque de Maurice a souvent fait l’objet de critiques. Le FMI estime que l’institution est indépendante. Cependant, pour préserver cette indépendance de la BoM, les administrateurs du FMI recommandent de modifier la loi sur la BoM. Ils suggèrent, dans le cadre des consultations au titre de l’Article IV avec Maurice, d’étudier les possibilités d’éliminer progressivement la participation de la banque centrale dans la Mauritius Investment Corporation (MIC).
Ce n’est pas une première puisque le 15 juillet 2022, le Fonds monétaire international avait proposé que l’État rachète la MIC ou que l’organisme soit intégré à la Development Bank of Mauritius. Lors de cette même année, l’agence Moody’s, soulevant la problématique de la qualité et de l’efficacité des institutions, avait dégradé la notation de Maurice Baa2 à Baa3. L’institution indiquait que « le fait que la MIC investisse une partie des réserves de la banque centrale compliquera l’évaluation de l’efficacité du gouvernement ».
Toutefois, les administrateurs du FMI ont dans leur récent communiqué salué le nouveau cadre de politique monétaire de la Banque centrale. Celui-ci, est-il précisé, a contribué à contenir les pressions inflationnistes. Néanmoins, il serait important que la BoM se tienne prête à resserrer l’orientation de sa politique monétaire en cas de réapparition des pressions inflationnistes.
« Les administrateurs ont invité la BoM à reprendre les adjudications sans plafond afin de mieux aligner le taux interbancaire sur le taux directeur. Ils ont encouragé la poursuite du renforcement de la transmission de la politique monétaire, notamment en améliorant la stratégie de communication », fait observer le communiqué.
Situation économique
Par ailleurs, le dynamisme du tourisme, de la construction de logements sociaux et des services financiers ont permis à l’économie mauricienne de rebondir fortement après la pandémie. La croissance du produit intérieur brut (PIB) réel se chiffre à 8,9 % en 2022 et à 7 % l’année suivante. Le FMI souligne que la production a désormais dépassé son niveau d’avant la pandémie.
« L’inflation a diminué grâce à la baisse des prix internationaux des produits de base, pour s’établir en moyenne à 7 % en 2023. Le déficit du compte courant extérieur s’est sensiblement réduit en 2023 pour atteindre 4,5 % du PIB, reflétant une forte reprise des recettes touristiques », fait-on ressortir.
Mais les perspectives ne sont pas roses. Plusieurs facteurs contribueraient à la difficulté de garantir une économie durable et résiliente. Ce qui pousse les administrateurs du FMI à arguer que des défis et des risques à la baisse subsistent. Dans ce contexte, selon ces derniers, il faut poursuivre avec les politiques prudentes pour reconstituer les amortisseurs budgétaires et extérieurs. Il faut des réformes structurelles pour relever les défis, en particulier ceux du changement climatique et du vieillissement de la population.
Le FMI table sur une croissance de 4,9 % en 2024 et autour de 3,5 % à moyen terme pour Maurice. L’inflation globale devrait diminuer pour atteindre 4,9 % en moyenne en 2024 et 3,5 % par la suite, conformément à l’objectif d’inflation à moyen terme de la Banque de Maurice. Le déficit du compte courant extérieur devrait se maintenir à 4,5 % du PIB en 2024 et à environ 4 % à moyen terme.
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