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Le rapport indique que de 2010 à 2013, BA Insurance et Bramer Property Fund, deux compagnies du groupe BAI, ont récolté Rs 51 milliards. Cet argent provenait des milliers de clients qui avaient souscrit aux différents produits proposés par les deux compagnies. La firme singapourienne nTan avait comme cahier des charges de faire la lumière sur les transactions entre l’assureur BAI Co. (Mauritius) Ltd, les sociétés apparentées, les actionnaires, les directeurs, la défunte Bramer Banking Corporation Limited et d’autres institutions financières. Et une des clauses du mandat a été de soumettre un rapport qui serait publiable. Le rapport nTan fait ressortir que les mécanismes mis en place pour récupérer et canaliser cet argent ressemblait bel et bien à un Ponzi Scheme. Le rapport nTan révèle que depuis 2010, la direction du groupe BAI savait qu’elle allait faire des pertes de plus de Rs 2,5 milliards d’ici fin 2010, et avait besoin de Rs 4 milliards pour sortir la tête de l’eau. Le mode opératoire utilisé est le suivant selon nTan : au sein du groupe, seules deux compagnies pouvaient récolter des fonds, soit BA Insurance qui a créé le Super Cash Back Gold et Bramer Property Fund qui a lancé le BPF Preference Shares. La proposition aux clients était la suivante : investissez et attendez des retours élevés sur investissements, et les risques sont très faibles. Avec cette méthode, Rs 51 milliards ont été récoltées de 2010 à 2013, indique nTan. Le rapport révèle qu’en réalité, cet argent était utilisé largement pour repayer les gros investisseurs, financer des « related party investments », et payer les dépenses courantes de la compagnie. La firme singapourienne fait aussi ressortir que l’écart entre les pertes enregistrées depuis 2010 et les profits réalisés ne cessaient de se creuser, et que l’argent payé par les clients à travers ces produits était utilisé pour colmater les brèches. Et d’ajouter que cette situation n’était pas soutenable et que tout cela allait s’écrouler tôt ou tard. Le rapport nTan souligne qu’en attendant, la BAI avait donné une impression de stabilité et de profitabilité en effectuant des transactions douteuses. Le rapport nTan égratigne aussi des firmes d’audit et les institutions régulatrices du pays. nTan fait ressortir que la Financial Services Commission (FSC) était au courant des risques très élevés pris par BA Insurance par rapport à ses « related parties », et que même le Fonds monétaire international (FMI) avait émis des réserves à ce sujet dans ses rapports de 2007 et 2012. nTan se demande si la FSC ne s’est pas laissée influencer par le « nom » BAI et ce qu’il représentait à l’époque et les polices d’assurances proposés au nom de la BAI. KPMG et BDO ont aussi été épinglées. nTan se demande si ces deux sociétés d’audit avaient émis des « qualified audit opinions », soit avec des réserves, et comment la BAI a pu continuer à récolter des fonds de ses milliers de clients avec autant de facilité. L’intégralité du rapport est disponible sur le site de la Banque centrale.
Compte-rendu Humaira Ali
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