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Village de Canot : les familles sont de plus en plus angoissées

Magali Deliot, de l’ONG Planète Enfants, leur envoie des colis alimentaires. Preety préfère rester auprès de ses deux enfants pour les protéger. Les habitants ne peuvent pas sortir de leur maison, sauf pour des cas urgents.

Jour 2 en tant que zone rouge à Canot. L’inquiétude est à son comble. Si de nombreuses familles ont été placées en quarantaine, les familles restantes ne sont pas moins rassurées. Toutefois, elles essaient de faire de leur mieux pour se protéger.

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Il est 16 heures à Canot. Sur la route principale, les policiers ne relâchent pas la garde. Hors de question de laisser entrer ou sortir qui que ce soit de ce village classé zone rouge le vendredi 19 mars. Même si les habitants savaient que le nombre de cas augmentaient à Canot, ils ont eu un choc à l’annonce de la décision prise par les autorités. Aussitôt, le village a été encerclé et toutes les issues sont surveillées par une dizaine de policiers.

La route principale menant vers Albion est également fermée, ainsi que la rue Simonet, qui sort de Canot en direction de Camp Créole, à Albion. Les propriétaires dont les maisons se trouvent à quelques mètres du trottoir avancent qu’ils se sentent emprisonnés. « A penn nou ouver laport lantouraz nou trouv ban lapolis get nou traver, dir nou rant andan. Nou kone zot pe fer zot travay, me nou osi nou abitie dan vilaz al dan sime, asize, mars marse ek koz ar vwazin », avance l’un d’eux.

Très peu de gens sont dehors. Je pense qu’ils sortent uniquement pour acheter quelque chose. De toute façon, la police fait un très bon travail. Elle veille au grain les moindres mouvements»

Vendredi soir, les tests PCR se faisaient non loin de la route principale. À l’heure où nous mettions sous presse, l’exercice de contact tracing continue. Depuis que ce cluster a été identifié, plusieurs familles ont été placées en quarantaine. Celles qui en ont échappé avancent qu’elles ne mettent pas le pied dehors, quitte à manquer quelques aliments pour un repas complet. À l’instar de Bidwantee Poonye, qui avance qu’elle respecte strictement les gestes barrières et le confinement. Mère de deux fils, cette quinquagénaire avance :  « même mon fils travaille à domicile... nous n’avons donc aucune raison de sortir. Nous sommes sortis seulement au début du confinement pour nous approvisionner, mais par la suite, pas question de mettre le nez dehors. » Selon elle, la majorité des habitants de la région suivent à la lettre les consignes des autorités. « Très peu de gens sont dehors. Je pense qu’ils sortent uniquement pour acheter quelque chose. De toute façon, la police fait un très bon travail. Elle veille au grain les moindres mouvements », avance-t-elle.

Pour sa part, Preety Partab explique que les temps sont durs. Comme elle travaille à son compte, le confinement est de plus en plus difficile. « Mo travay marsan roti ek la, pena oken larzan ki rantre. Malerezma nou pena moyen pou aste boukou komision pou garde, nou abitie aste tigit tigit, me la pa pe kapav al aste. » Cette mère explique qu’elle a peur pour ses deux enfants. Ainsi, elle préfère ne pas sortir. « Nou ti divan televizion yer kan nou tann sa desizion la. Sa pe bien fatig nou. Nou kone mem laboutik ouver nou pou ena konplikasion pou ale, ek nou prefer pa fer linpridans. Anplis lapolis pe pase partou pou dir rant dan lakaz. »

Les habitants craignent surtout le prolongement du confinement. Ils avancent qu’ils ne s’attendaient pas à ce que leur petit village, inconnu de tant de Mauriciens, soit tout d’un coup sous les feux des projecteurs. « Nou ti vilaz bien trankil. Nou espere nou retrouv lape bien vit », concluent-ils.

L’ONG Planète Enfants et les policiers à la rescousse

L’ONG Planète Enfants, avec la collaboration des policiers d’Albion et ceux des alentours, apportent son aide à quelques familles dont les moyens financiers sont minces. « Nous travaillons avec une douzaine de familles et nous essayons de rester en contact régulier avec eux. Nous savons que beaucoup d’autres aussi souffrent et nous nous inquiétons surtout pour les enfants. Nous essayons de leur faire parvenir des colis alimentaires. Comme la zone a été classée zone rouge, nous ne pouvons pas nous déplacer personnellement, mais nous avons pris contact avec le poste de police d’Albion pour nous épauler. Ce sont donc les policiers qui se déplaceront pour livrer ces colis alimentaires », explique Magali Deliot, présidente de l’association.

Albion encerclé

Alors que le village de Canot est passé en zone rouge, cela a aussi eu un impact sur les habitants d’Albion, plus précisément sur les automobilistes, puisque des barrages policiers ont été placés à Canot, qui est l’entrée principale vers Albion. Ainsi, ceux qui viennent ou vont en direction de Bambous et Cascavelle sont bien obligés de passer par Petite-Rivière. Si pour certains, ce barrage n’est pas nécessaire, d’autres estiment que l’on n’est jamais assez prudent.  

 

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