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Blanchiment d’argent allégué - affaire Ravatomanga : un feuilleton à rebondissements

La saga Ravatomanga continue de plus belle depuis l’arrivée du jet privé à l’aéroport de Plaisance, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2025. Deux volets d’enquête ont été ouverts : les circonstances de cet atterrissage et une affaire présumée de blanchiment d’argent par la FCC. Dans cette enquête à rebondissements, la FCC a procédé à l’arrestation de Maminiaina Ravatomanga, de Nasser Bheeky, de David Jean Christian Thomas ainsi que de l’ancien commissaire de la FCC, Me Junaid Fakim. De nouveaux développements majeurs sont attendus dans les prochains jours.

12 octobre 2025 : Atterrissage controversé du jet privé de Ravatomanga

Aux petites heures du dimanche 12 octobre, le jet privé transportant Mamy Ravatomanga, l’ex-PM malgache Christian Ntsay et d’autres proches a atterri à Plaisance, en pleine crise socio-politique à Madagascar. Très vite, cet atterrissage provoque des interrogations dans le pays. Entre-temps, les passagers du jet trouvent refuge sur le sol mauricien.

13 octobre 2025 : Un jeune Malgache dénonce Mamy Ravatomanga à la FCC

À la Financial Crimes Commission (FCC), lundi 13 octobre, en présence de son avocat, Me Shailesh Seebaruth, un ressortissant malgache résidant actuellement à Maurice a formulé de graves allégations portant sur des soupçons de détournements de fonds massifs à l’encontre de Maminiaina Ravatomanga, dit Mamy.

14 octobre 2025 : Réunion secrète présumée à Quatre-Bornes

Une rencontre aurait eu lieu au domicile du père de Junaid Fakim, où étaient conviés Mamy Ravatomanga, le commissaire de la FCC Junaid Fakim, Nasser Bheeky, David Jean Christian Thomas et plusieurs autres individus. L’objectif aurait été de discuter de la manière de gérer l’enquête de la FCC sur Mamy Ravatomanga. Sur place, ce dernier aurait tenté d’obtenir des informations relatives à l’enquête en cours dont il est la cible. D’où les soupçons d’un présumé trafic d’influence.

24 octobre 2025 : L’épouse de Ravatomanga auditionnée

L’épouse de Mamy Ravatomanga est auditionnée par la FCC. Elle confie ne rien savoir des activités financières ou des affaires de son époux. Selon Ramy Ravatomanga, son mari ne fait que lui remettre l’argent nécessaire aux dépenses du foyer. Elle est autorisée à partir après son audition.

Arrestation de David Jean Christian Thomas

Dans l’après-midi du vendredi 24 octobre, le bras droit de Mamy Ravatomanga, David Jean Christian Thomas, est arrêté pour sa participation présumée au réseau de blanchiment d’argent. La FCC procède à l’examen de ses communications et de ses transactions bancaires en ligne, afin d’établir son rôle exact. Lors de son interrogatoire, il évoque l’implication présumée de Nasser Bheeky dans la réunion secrète de Quatre-Bornes.

Arrestation de Mamy Ravatomanga à la clinique

Dans l’après-midi du vendredi 24 octobre, la FCC place Mamy Ravatomanga en état d’arrestation alors qu’il se trouvait à la clinique Premium Care, à Phoenix. Il est soupçonné d’avoir orchestré un blanchiment de fonds colossaux, estimés à Rs 7,3 milliards, via des comptes mauriciens. Depuis, l’homme d’affaires est soumis à une surveillance policière stricte et à des examens médicaux avant son interrogatoire par la FCC. Il a été examiné par quatre médecins, incluant ceux du secteur public. Les médecins ont confirmé, en fin de semaine, que Mamy Ravatomanga fait face à des problèmes de santé.

Nasser Bheeky arrêté 

Nasser Bheeky, considéré comme un intermédiaire clé entre Ravatomanga et ses contacts à Maurice, est appréhendé à l’aéroport vendredi 24 octobre dans le soirée. Il s’apprêtait à quitter le pays pour un voyage prévu depuis un certain temps. Nasser Bheeky déclare que, la veille, il s’était présenté au Réduit Triangle pour dénoncer l’affaire. Les enquêteurs cherchent à comprendre son rôle dans le présumé complot visant à obtenir des informations sur l’enquête de la FCC auprès de Junaid Fakim.
 

Samedi 25 octobre 2025 : Démission de Junaid Haroon Fakim

Alors que l’affaire Ravatomanga bat son plein, le commissaire de la FCC, Junaid Haroon Fakim, soumet sa démission auprès de la Présidence. Officiellement, il évoque des « raisons personnelles ». Mais l’ombre de la rencontre « secrète » avec Mamy Ravatomanga plane sur cette démission.

Lundi 27 octobre 2025 : Conflits d'intérêt

Nasser Bheeky évoque des conflits d’intérêts présumés. Lors de sa comparution devant la justice, il profère des allégations de trafic d’influence à l’encontre du DG par intérim de la FCC, Titrudeo Dawoodarry. « A la tet lamem mo pe denonse, zot pe met trafik dinflians kont mwa, ek mo pe denons trafik dinflians partou », lâche-t-il. Dawoodarry riposte sur TéléPlus : « Depi monn pran la bar de la FCC, mo pe amenn enn konba san relass kont frod, koripsion ek blansiman darzan ».  

28–30 octobre 2025 : Examen des téléphones et enquête interne

La FCC analyse les téléphones portables de Junaid Fakim, Nasser Bheeky et David Jean Christian Thomas. Les enquêteurs cherchent à déterminer si des informations confidentielles sur l’enquête ont été communiquées à des proches de Ravatomanga. Des conversations entre Fakim et le DG par intérim Dawoodarry, sont également passées au crible pour identifier d’éventuelles violations de confidentialité.

30 octobre 2025 : Arrestation de Junaid Haroon Fakim

,Me Junaid Fakim, a été arrêté le jeudi 30 octobre. Il est soupçonné d’avoir divulgué des informations sensibles à l’entourage de Mamy Ravatomanga, compromettant ainsi le bon déroulement de l’enquête.  Arrêté jeudi, l’ex-commissaire a passé sa première nuit en clinique pour des raisons de santé. . Selon les enquêteurs, Junaid Fakim aurait transmis des informations confidentielles concernant l’enquête de la FCC au clan de l’homme d’affaires malgache lors d’une réunion tenue le mardi 14 octobre chez un de ses proches à Quatre-Bornes. De son côté, Junaid Fakim soutient avoir alerté le directeur général par intérim de la présence de Mamy Ravatomanga à cette réunion, avant d’obtenir la confirmation que ce dernier faisait bien l’objet d’un intérêt de la FCC. L’ex-commissaire affirme ensuite avoir quitté les lieux peu de temps après. 

Dawoodarry réfute les allégations de trafic d’influence : « Mo sinser anver mo pei, mo travay, mo institision »

Titrudeo Dawoodarry, dit Sanjay, a été empêtré dans cette affaire par l’ex-commissaire Junaid Fakim. Ce dernier affirme que lors de la réunion du 14 octobre, il avait passé un appel au DG par intérim pour s’enquérir si Mamy Ravatomanga faisait l’objet d’une enquête. Selon Me Junaid Fakim, Sanjay Dawoodarry lui a confirmé cette information. Cet échange téléphonique met à mal Dawoodarry, le forçant à se récuser de cette affaire depuis le jeudi 30 octobre. Selon les dispositions de la FCC Act, un autre membre de la commission a été désigné pour assurer le rôle de directeur en ce qui concerne les décisions liées à cette enquête. À TéléPlus, lundi soir, Sanjay Dawoodarry a réfuté avec force toutes les allégations de trafic d’influence portées contre lui.Sanjay Dawoodarry souligne que cette affaire a pris une ampleur considérable, étant l’une des plus importantes que la Commission, ainsi que plusieurs institutions internationales, ont eu à traiter. Concernant les allégations portées contre lui, il affirme être serein et plus déterminé que jamais à poursuivre la lutte contre la fraude et la corruption. « Less zot pans seki zot le, mo sinser anver mo pei, mo travay, mo institision », a-t-il conclu.

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