
- Paralysée et clouée au lit, elle a pu remarcher après huit mois
Clouée au lit après un AVC, Santa Sootarsing Jaquette a vu sa vie basculer en une nuit. Mais ni la douleur, ni la peur, ni la paralysie ne sont venues à bout de sa volonté de vivre. Grâce à sa foi, à l’amour inconditionnel de ses enfants et à une force intérieure hors du commun, cette femme de cœur, ancienne élue de la municipalité de Curepipe et militante sociale, s’est relevée. Aujourd’hui, elle remarche. Et témoigne avec émotion : « Tant qu’il y a un souffle de vie, il y a de l’espoir. »
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Forêt-Side. Dans un bloc NHDC, niché au cœur de cette région fraîche du plateau central, une femme rayonne par sa détermination. Elle s’appelle Santa Sootarsing Jaquette, et son sourire éclaire chaque recoin de son modeste appartement. Pourtant, derrière ce sourire se cache une histoire de douleur, de peur, de combats silencieux – mais surtout de résilience.
Le 31 août 2023, une date que Santa n’oubliera jamais. « Je me suis réveillée ce matin-là, mais impossible de me lever. Ma main droite et mon pied droit étaient complètement immobiles. J’ai eu très peur. Très vite, le médecin a confirmé ce que je redoutais : j’avais fait un AVC », confie-t-elle d’une voix douce, chargée d’émotion.
À cet instant, sa vie bascule. Santa, femme active, ancienne conseillère à la mairie de Curepipe, syndique de bloc dans son quartier NHDC, militante dans plusieurs associations féminines et mère dévouée de cinq enfants, voit le monde s’écrouler autour d’elle. « J’avais toujours été indépendante, en mouvement, tournée vers les autres. Là, j’étais figée, clouée dans mon lit. J’ai cru que tout s’arrêtait », confie-t-elle.
L’amour inconditionnel de ses enfants
Mais c’est justement dans ce moment de vulnérabilité que Santa découvre l’une des forces les plus puissantes au monde : l’amour de ses enfants. Trois fils, deux filles, chacun à sa manière a été une main tendue dans cette tempête. « Ils ont tous apporté leur pierre à l’édifice. Ils m’ont soutenue avec un amour inconditionnel. C’est dans ces moments-là que vous ressentez pleinement ce que signifie être maman. Ce sont eux qui m’ont donné envie de me battre. Anne-Lise, ma fille, était aux petits soins. J’ai aussi pu compter sur l’appui de mes amis qui me soutenaient et me rendaient visite chaque jour », évoque-t-elle.
Jour après jour, elle réapprend à vivre. Elle raconte ses premiers instants de rééducation, douloureux, lents, frustrants. Sa jambe droite et sa main droite restent paralysées durant de longues semaines. Mais Santa ne baisse pas les bras. Elle s’accroche. Les séances de physiothérapie deviennent son quotidien. Elle se documente, explore, découvre même des vidéos de rééducation sur YouTube, qu’elle suit avec une rigueur admirable.
« J’ai tout essayé. Des exercices simples, parfois même assise, jusqu’à ceux qui me faisaient pleurer de douleur. Mais je me répétais : Santa, tu dois marcher à nouveau », relate-t-elle.
La foi, son refuge
Au-delà du soutien familial et de la volonté personnelle, Santa confie que sa foi a été un pilier essentiel. « J’ai beaucoup prié. Tous les jours. La prière m’a donné une paix intérieure, un espoir que même les médicaments ne peuvent offrir. Tant que vous avez un souffle de vie, il y a toujours une chance de s’en sortir », souligne-t-elle.
Et puis, petit à petit, le miracle opère. Les doigts commencent à frémir. Son pied donne de légers signes de réponse. « Le jour où j’ai pu me tenir debout, même avec appui, j’ai pleuré comme un enfant. Je savais alors que rien n’était impossible », partage-t-elle.
Aujourd’hui, huit mois après son AVC, Santa remarche. Lentement, prudemment, mais debout. Sa main droite reste fragile, mais elle ne cesse de la stimuler. Son sourire s’élargit lorsqu’elle nous montre une petite boîte d’élastiques et de balles en mousse : ses outils de bataille du quotidien.
Une vie de service et d’engagement
Avant cette épreuve, Santa était partout. Dans les réunions d’associations féminines, les actions sociales en faveur des enfants en difficulté, les rencontres de quartier. Sa voix comptait. Ancienne élue municipale à Curepipe, elle garde une grande fierté de ce chapitre de sa vie : « J’ai toujours eu à cœur d’aider les autres. Donner, c’est ce qui donne du sens à ma vie. Même aujourd’hui, dans mon état, je continue à répondre aux appels des femmes du quartier. Certaines viennent me voir juste pour parler. »
Elle fut aussi syndique de bloc durant plusieurs années, rôle dans lequel elle s’est investie corps et âme, veillant au bien-être collectif, aux petits litiges du quotidien, aux besoins des résidents. « J’étais sur le terrain, chaque jour. Cette vie active me manque parfois, mais j’ai appris à l’apprivoiser autrement », indique-t-elle.
Cinq opérations chirurgicales, et toujours debout
L’AVC n’a pas été la seule épreuve médicale sur le parcours de Santa. Au fil des ans, elle a subi pas moins de cinq interventions chirurgicales : « Le corps a souffert, mais l’esprit n’a jamais flanché. Je me suis toujours dit : Je dois avancer tant que je respire. »
Aujourd’hui, Santa s’autorise des moments de plaisir simple. Lire des romans, écouter de la musique indienne classique ou regarder des séries qu’elle affectionne, entourée de ses sept petits-enfants qui lui apportent une joie immense. « Je cuisine encore un peu avec ma main gauche. Je ne peux pas faire autant qu’avant, mais je mets toujours de l’amour dans mes plats », dit-elle.
Un message d’espoir
Lorsqu’on lui demande ce qu’elle dirait à ceux qui traversent des épreuves similaires, Santa n’hésite pas : « Ne jamais baisser les bras. Même quand on croit que c’est la fin, il y a toujours une lumière. La foi, l’amour de la famille, et la volonté peuvent faire des miracles. »
Son regard s’illumine alors qu’elle conclut doucement : « Je suis encore là. Debout. Vivante. Et tant que je peux marcher, même à petits pas, je continuerai d’avancer. »

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