La sécurité routière demeure une priorité pour cette nouvelle année. Pour l’année 2023, le nombre de morts sur nos routes s’élevait à 138 pour 130 accidents fatals. L’année 2024 s’achève sur une double tragédie. Mohammed Sidick Heeroo, 42 ans, et sa maman, Bibi Massoom Heeroo, âgée de 70 ans, étaient en voiture quand une collision s’est produite avec un autre véhicule à Rivière-du-Poste le 30 décembre. Au 30 décembre 2024, le nombre de morts s’élevait à 132 pour 123 accidents fatals. Même si le nombre de mortalité a connu une légère baisse comparée à l’année précédente, le constat pour les motocyclistes, conducteurs et passagers reste alarmant.
« Depuis le début de cette année, 132 personnes ont perdu la vie dans 123 accidents fatals, comparativement à 138 décès dans 130 accidents fatals pour l’année dernière à la même période. Ces chiffres, bien qu’en légère diminution, restent alarmants et nous appellent à agir avec vigilance et responsabilité. Car deryer sak sif ena lavi imenn, enn rev brise ek enn fami andeye », explique le sergent Valery Uppiah de la Traffic Branch.
« Nous avons une pensée pour les survivants des accidents, la famille, les collègues. Ils sont souvent marqués par des blessures physiques et émotionnelles, kot zot lavi sanze a zame par enn aksidan de la rout », ajoute-t-il.
Il rappelle que c’est le devoir de tout un chacun de veiller à ce que les routes soient plus sûres. « Nou tou nou ena enn rol a zwe pou rann nou la rout pli sir. Biensir sela inplik enn infrastriktir ameliore, enn aplikasion strik bann lalwa lor sekirite routier, ek enn sansibilizasion kontinu de bann uzaze de la rout. Non selman ena enn devwar moral, me osi enn responsabilite kolektiv. Bizin ena enn sanzman profon dan nou atitid ek konportman ek sa sanzman-la exziz enn angazman kolektif. La polis determine pourswiv so bann zefor pou garantir enn la rout pli sir », poursuit le sergent.
« Il est nécessaire d'avoir une prise de conscience individuelle et collective. Chaque vie compte, et chaque effort pour la préserver est essentiel. Chaque année, pour réduire les accidents, la police met en place diverses stratégies.
Premièrement, nous nous concentrons sur la prévention. Une loi est efficace lorsque sa raison d'être est claire et bien comprise par le public. Ce dernier doit comprendre que les lois sont mises en place pour le protéger. Cependant, leur non-respect entraîne des sanctions par le biais de la répression.
Deuxièmement, nous assurons une gestion des zones à risque, c'est-à-dire des zones sensibles. Cela implique d’identifier les endroits où les risques d’accidents sont élevés et d’essayer de remédier à la situation.
Troisièmement, nous ciblons les contrevenants, qu’ils soient des particuliers ou des chauffeurs professionnels.
Quatrièmement, une gestion des comportements est mise en œuvre par une sensibilisation accrue. En effet, de nombreuses personnes se limitent à l’action sans tenir compte des réactions.
Enfin, cinquièmement, nous adoptons une approche multi-organisationnelle où toutes les organisations, civiles et publiques, travaillent ensemble pour générer un véritable réveil collectif », énumère le sergent.
Cependant, le combat est loin d'être gagné, car une seule mort est déjà une mort de trop, indique-t-il. « La police continuera à faire des efforts supplémentaires, en collaboration avec les usagers de la route, pour réduire les risques et, bien sûr, prévenir les tragédies à venir. Pour 2025, on espère éliminer complètement les accidents mortels. Une route sans accident fatal est possible, mais cela nécessite un changement profond dans nos attitudes et nos comportements », précise le policier affecté à la Traffic Branch.
Des mesures ambitieuses pour une nette réduction du nombre de morts
Le ministère des Transports a déjà établi un plan de travail ambitieux pour renforcer la sécurité routière dans les années à venir. L’objectif des autorités est de réduire significativement le nombre d’accidents mortels et de décès sur nos routes. À l’horizon 2025, des mesures ambitieuses seront mises en œuvre pour améliorer la sécurité routière de manière durable.
Dans le cadre de la deuxième Décennie d'action des Nations unies pour la sécurité routière, la Traffic Management and Road Safety Unit (TMRSU) s’est fixé comme objectif une réduction de 50 % des décès et blessures sur les routes d'ici 2030. Cette ambition s'inscrit dans une approche globale et intégrée du « Safe System ».
Les principales mesures prévues incluent
La création de la National Road Safety and Traffic Agency est une priorité. Cette agence coordonnera les efforts de sécurité routière, élaborera des politiques et surveillera leur mise en œuvre grâce à un secrétariat technique.
Sécurisation des infrastructures pour les usagers vulnérables
Les infrastructures seront modernisées, avec des passages pour piétons mieux éclairés, protégés par des barrières. Ces efforts visent à réduire les accidents impliquant des piétons et des cyclistes, qui représentent une part importante des victimes.
Technologies intelligentes
L’introduction de systèmes de trafic intelligents permettra d’optimiser la circulation. Il y aura des capteurs, une signalisation dynamique et des systèmes automatisés de gestion de vitesses. Ces technologies devraient réduire les embouteillages et les risques d’accident.
Renforcement des lois et des sanctions
Des dispositifs technologiques, comme les radars de vitesse et les caméras de détection aux feux, seront installés pour dissuader les comportements dangereux. Le système de sanctions à amendes fixes sera renforcé pour une application plus rapide et plus efficace.
Inspection proactive des routes
Une inspection approfondie de 300 km de routes principales sera réalisée pour identifier et corriger les points dangereux. Cette démarche vise à prévenir les accidents en améliorant les conditions des routes.
Traitement des zones à haut risque
Trente-cinq sections routières et dix points noirs identifiés pour leur dangerosité feront l’objet d’interventions ciblées. Ce qui réduira les risques pour les usagers.
Campagnes de sensibilisation
Des programmes éducatifs et des campagnes médiatiques informeront et sensibiliseront les Mauriciens aux bonnes pratiques en matière de sécurité routière.
Modélisation du trafic
Une unité de modélisation du trafic analysera les flux de circulation et les projets d’infrastructure pour une gestion stratégique et à long terme du réseau routier. Elle travaillera sur les moyens de réduire les embouteillages et d’améliorer la sécurité.
Éducation et recherche
L’éducation routière sera intégrée à l’école primaire, avec un programme structuré pour inculquer des comportements responsables dès le plus jeune âge. De plus, l’observatoire de la sécurité routière sera réorganisé pour analyser les données sur les accidents et ajuster les politiques de sécurité.
Futur prometteur
En adoptant ces mesures, Maurice se positionne comme un acteur engagé dans la lutte mondiale pour des routes plus sûres. La Traffic Management Road Safety Unit, en collaboration avec divers partenaires, œuvre pour que ces initiatives ne soient pas seulement des promesses, mais des réalisations concrètes au service de tous les Mauriciens.
Sécurité routière : une priorité pour le ministre du Transport
Le ministre du Transport, Osman Mohamed, a réaffirmé son engagement à traduire les mesures prévues sur le papier en actions concrètes. Il veut atteindre les objectifs fixés par les Nations unies en matière de sécurité routière.
Défunts et survivants
Le ministre a souligné la nécessité d’élargir la perspective sur les accidents de la route. Pour lui, il est nécessaire de mettre l’accent sur les conséquences graves pour les survivants.
Il ne faut pas uniquement se concentrer sur les décès. « Beaucoup de personnes qui survivent à des accidents souffrent de handicaps lourds, comme la perte d’un membre ou des blessures graves à la tête. Ces impacts ont des répercussions sur ces personnes, sur leurs familles et sur l’économie », a-t-il fait observer.
Pour mieux comprendre ces conséquences, le ministre a insisté sur l’importance de rassembler des statistiques détaillées sur les blessures invalidantes et sur leur impact psychologique sur les blessés et sur leurs proches. « Je vais demander au commissaire de police de me faire parvenir ces données. Je connais des jeunes dans ma circonscription qui roulent à moto. Toutes les personnes qui sont impliquées dans des accidents souffrent de traumatismes », ajoute-t-il.
Accidents en hausse
« Avec un parc automobile dépassant les 700 000 véhicules, dont près de la moitié sont des motos, le risque d’accident augmente proportionnellement », indique le ministre. « Favoriser les transports en commun est une piste que nous devons explorer davantage », a-t-il affirmé.
Des campagnes de sensibilisation sont déjà en cours à travers le pays. « J’ai personnellement assisté à des opérations de contrôle de vitesse à Grand-Baie. J'ai participé à la distribution de gilets de sécurité et à des sessions d’information sur la sécurité routière. »
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