Avec sa profonde connaissance de la culture et de la langue japonaise, Sunkist Kundomal peut être considéré comme l’homme-pont entre Maurice et le Japon, où il a vécu plus de trente années. Outre le fait qu’il opère comme traducteur lors de certains événements, il a aussi été la cheville ouvrière de l’installation de l’ambassade du Japon à Maurice. Rencontre avec un grand ami du pays du Soleil-Levant...
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« J’avais comme responsabilité d’attirer des touristes japonais à Maurice. C’est ainsi que cette compagnie est devenue le premier tour opérateur à faire venir des touristes japonais à Maurice »
Sunkist Kundomal a 18 ans en 1967, quand il s’établit au Japon, sur les conseils de son oncle paternel. Ce dernier, installé là-bas depuis longtemps, y gère une entreprise d’import-export. à cette époque, la majorité des jeunes Mauriciens ont les yeux tournés principalement vers l’Europe. Notre interlocuteur est donc un des pionniers mauriciens à être allés faire carrière au pays du Soleil-Levant.
à son arrivée, il travaille dans un premier temps dans l’entreprise de son oncle. Mais poussé par son désir de poursuivre des études universitaires, il se rend en 1976 à l’université du Texas, aux états-Unis, d’où il sort avec un Bachelor in Arts (BA) en anglais, français et espagnol. Soulignons qu’il détient aussi un diplôme en japonais parlé.
Diplômes universitaires en poche, on pense que Sunkist va poursuivre sa carrière au Japon, mais le voilà de retour à Maurice où, en1982, il devient enseignant au collège Impérial, à Curepipe.
De 1986 à 1989, on le retrouve comme Sales & Marketing Coordinator pour le compte de Mauritours. « J’avais comme responsabilité d’attirer des touristes japonais à Maurice. C’est ainsi que cette compagnie est devenue le premier tour opérateur à faire venir des touristes japonais à Maurice », explique-t-il.
Trois ans après, en 1989, Sunkist Kundomal quitte de nouveau Maurice pour le Japon afin d’y travailler dans l’enseignement. « J’enseignais l’anglais aux étudiants qui devaient terminer leurs études universitaires aux états-Unis. » Il y enseigne jusqu’en novembre 2008, avant de retourner définitivement dans son pays natal pour s’occuper de sa mère malade.
Traduire pour les maîtres
Son retour à Maurice ne le coupe pas pour autant du Japon. Il décide de mettre sa maîtrise de la langue japonaise au profit de son pays natal. Ainsi, pendant quelques années, il devient traducteur pour des maîtres de karaté japonais ne maîtrisant pas l’anglais, mais qui viennent à Maurice animer des sessions d’entraînement à l’intention de nos jeunes compatriotes, sous l’impulsion d’Aslam Jeewa, responsable de la branche mauricienne de la World Karaté Organisation Kyokunshinkai et président de la Martial Arts Federation Mauritius. Outre les sessions d’entraînement, il opère comme traducteur lors des conférences de presse et des visites de courtoisie entre les maîtres karatéka et des personnalités mauriciennes telles que le président de la République et le ministre de la Jeunesse et des Sports.
Tournage de film
Sa parfaite maîtrise de la langue japonaise lui ouvre d’autres avenues. C’est ainsi que du 1er au 7 décembre 2013, notre compatriote est employé comme traducteur quand des scènes du film Five Minutes to tomorrow, du réalisateur japonais Isao Yukisada, sont tournées à Maurice. Les autres scènes ont été tournées à Shanghai (Chine), mais le nom de Sunkist apparaît dans le générique du film en tant qu’interprète. Pour l’anecdote, il était aussi responsable des équipements cinématographiques lors du tournage.
Ambassade du Japon
Sa profonde connaissance de la culture et de la langue japonaise est également déterminante quand il est question d’installer l’ambassade du Japon à Maurice. « Quand l’ambassade du Japon, qui se trouvait à Madagascar, m’a contacté pour ce projet, je n’ai pas hésité une seconde. C’était une façon pour moi de rendre au Japon tout ce qu’il avait fait pour moi », dit-il.
Sunkist Kundomal établit un premier contact avec des représentants japonais à l’hôtel le Suffren, au Caudan Water Front, et quelques jours après, il rencontre le premier secrétaire de l’ambassade.
Il contribue grandement aux négociations en vue de la location d’espaces pour abriter, dans un premier temps, les bureaux de l’ambassade japonaise à l’hôtel Le Suffren. « Nous sommes restés au Suffren du 11 novembre 2016 à avril 2017, avant de nous déplacer au 12e étage de l’immeuble One Cathédral Square, à Port-Louis », explique-t-il.
Il œuvre aussi à l’ouverture d’un compte bancaire de l’ambassade à Maurice, sans compter les autres démarches administratives auprès des différents ministères, dont celui des Affaires étrangères. Il aide aussi grandement à trouver une résidence pour le premier secrétaire et le chargé d’affaires de l’ambassade.
Pendant tout le temps que l’ambassade est au Suffren, il y travaille parfois jusqu’à 20 heures. « à l’époque, nous n’étions que deux, le premier secrétaire et moi », se souvient-il.
Tout est fin prêt en 2017, quand l’ambassadeur Yoshiharu Kato prend son poste… Sunkist Kundomal, le premier secrétaire de l’ambassade et le chargé d’affaires ont déjà trouvé une belle résidence à Floréal pour le loger.
Traits de la culture japonaise
De la culture japonaise, Sunkist Kundomal possède la gentillesse et la ponctualité. « Par exemple, au Japon, l’autobus est toujours à l’heure, même s’il y a un problème de circulation ! » dit-il.
Il explique aussi qu’un Japonais peut rester jusqu’à fort tard au restaurant, mais qu’il sera toujours à l’heure au travail le lendemain. « Je ne cesse de me demander d’où ils tirent cette énergie », dit-il.
Un autre trait de caractère des Japonais est leur dévouement au travail. « Ce sont des grands bosseurs », remarque-t-il.
« Au Japon, le travail est pratiquement une religion. Les employés donnent tout pour leur travail. Ils peuvent travailler jusqu’à 22 heures, sans bénéficier du paiement des heures supplémentaires, sauf s’ils travaillent un dimanche. Cela fait partie de la culture japonaise », explique-t-il. En contrepartie, il souligne aussi que le patronat fait tout son possible pour rendre agréable l’environnement du travail afin de motiver les employés. « Si une personne prend un emploi dans une entreprise, c’est pour la vie », dit-il. Il ajoute que les Japonais bénéficient de trois bonus équivalant à un mois de salaire par an. Ils ont aussi une dizaine de jours de vacances annuelles, dont ils profitent pour faire des voyages.
Il est aussi frappé par la propreté des Japonais. « Quand on entre dans une maison au Japon, on doit obligatoirement enlever ses chaussures. Il y a toujours des slippers devant la porte pour les visiteurs », affirme-t-il.
Enfin, Sunkist explique aussi que le Japon est très avancé sur le plan technologique et qu’il peut aider Maurice dans bien des domaines, notamment celui de la santé.
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