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Santé publique: des améliorations suggérées aux services de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo

Une personne ayant une longue et riche expérience dans le secteur de la santé à l’étranger est bien placée pour suggérer ce qui peut être amélioré dans notre service de soins, à Maurice. C’est le cas d’un citoyen mauricien qui a relevé plusieurs failles à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, alors qu’il rendait visite à une parente hospitalisée. Un visiteur répondant au nom de S. Hosany est allé se laver les mains, alors qu’il rendait visite à sa belle-mère à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Il a été surpris de l’absence de papier serviette et de dispositif pour se sécher les mains. Y avait-il pénurie ou est-ce un manquement ? se demande-t-il. Ce visiteur nous explique qu’il est un Mauricien ayant une expérience de 40 ans dans le domaine des soins en Angleterre. Le respect de l’hygiène en milieu hospitalier est un point essentiel, nous confie-t-il. « Le contrôle des infections dans une unité de soins est primordial pour les soins cliniques ». D’où l’accent qui doit être mis sur le respect des normes d’hygiène, pour éviter les infections nosocomiales (infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital). Pour améliorer la situation, notre interlocuteur prône des visites-surprises des ‘matrones’ ou du directeur du département (‘ward’) en question. « Se laver les mains avant d’entrer dans le ‘ward’, et le quittant, est tout aussi important pour un infirmier que pour la personne qui visite un patient », dit-il. « Tout le monde est concerné dans la lutte contre les risques d’infection ». Si S. Hosany se réjouit du niveau général des soins cliniques, par contre, estime-t-il, « Le ministère de la Santé devrait revoir le curriculum des infirmiers pour insister sur certains principes qui sont : être attentionné, montrer de la compassion, savoir communiquer, être dévoué et compétent ».

Ecchymose

Il semblerait, suggère-t-il, que les médecins pratiqueraient davantage une « médecine préventive » et ne ferait pas preuve de transparence pour les soins prodigués. « Le personnel du service public semble ignorer les droits d’un individu à l’information sur les traitements prescrits ». Autre point faible remarqué par S. Hosany : la communication avec les infirmiers/infirmières. Il allègue que lorsqu’il a voulu en savoir plus sur les soins cliniques ou palliatifs prodigués, les ‘nurses’ se seraient mises sur la défensive, en lui répondant brièvement : « Tout marche bien ». Finalement, quand il a pu obtenir un rendez-vous avec un consultant responsable des soins de sa belle-mère, la rencontre eut lieu dans… le couloir du ‘ward’, « Sans aucun égard pour la confidentialité ou la vie privée des personnes concernées », déplore-t-il. « Lorsqu’il s’agit de discuter du traitement ou des soins prescrits avec les médecins et les ‘nurses’, cela relève davantage du parcours du combattant, affirme S. Hosany. « Cet exercice et l’attitude du personnel médical se révèlent très décourageants pour la famille, les proches du patient ». « Quand j’ai voulu en savoir plus sur une ecchymose visible en haut du bras droit de ma belle-mère, l’infirmière m’a répondu que ce n’était pas une ecchymose. Je lui ai indiqué que je n’étais pas novice en la matière. Aussitôt, elle m’a dirigé vers deux responsables (une ‘Nursing Officer’ et une ‘Ward Manager’), dont les explications ne m’ont guère convaincu ». Devant son insistance, et voyant qu’elles n’avaient pas affaire à un ignorant en matière de soins hospitaliers, les infirmières lui ont répondu qu’elles en discuteraient avec les médecins et qu’elles reviendraient vers lui. « Mais au bout du compte, les médecins ont refusé de discuter avec moi. Ils ont plutôt exigé de parler à un parent proche de la patiente. En l’occurrence avec mon beau-frère qui n’y connait rien en matière de soins ! » L’entretien s’est déroulé… à l’entrée du ‘ward’, encore une fois au mépris du principe de confidentialité du dossier médical », déplore S. Hosany. « Le principe de confidentialité est crucial dans le traitement d’un patient et la protection des données. Cette notion de confidentialité n’est-elle pas enseignée ? » Se basant sur son expérience en Angleterre, il souligne que les parents et les proches d’un malade « sont plus agressifs », en l’absence de communication entre le donneur de soins et le récipiendaire. « Une mauvaise communication crée de l’angoisse, du stress, ce qui, par la suite, occasionne un changement de comportement des proches du patient ».

Sécurité

Parmi les autres suggestions de S. Hosany : un service de sécurité au lieu d’un poste de police à l’intérieur de l’hôpital, comme cela se fait à l’étranger. « Deux vigiles devraient être postés à l’extérieur du ‘ward’ durant les heures de visites, car leur table placée à l’entrée du ‘ward’ gêne le passage. De plus, les vigiles pourraient mieux contrôler la foule des visiteurs et, ainsi, sécuriser l’accès au ‘ward’. Le Défi Quotidien a abordé les points qu’a soulevés S. Hosany avec le Dr Gujadhur, directeur de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Ce dernier dit apprécier les suggestions faites par le public. Il invite toute personne désireuse d’améliorer le service de santé à le rencontrer personnellement, à son bureau, ou à contacter d’autres membres haut placés de l’administration. « Ma porte est ouverte », nous a-t-il assuré.
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