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L’intention du gouvernement britannique de restituer l’archipel des Chagos, incluant Diego Garcia, continue de susciter un vif débat au sein de la classe politique britannique. Une rencontre cruciale est prévue ce week-end à Munich, en Allemagne, entre le nouveau secrétaire d’État américain, Marco Rubio, et le Foreign Secretary britannique, David Lammy, afin d’évoquer, entre autres, ce dossier sensible.
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Le projet d’accord, qui prévoit un versement annuel à Maurice, fait face à une opposition croissante parmi les figures politiques britanniques. Pour l’instant, le gouvernement mauricien adopte une posture attentiste, car le deal, qui serait prêt-à-signer, nécessiterait encore l’aval de l’administration Trump.
D’après plusieurs médias britanniques, le projet d’accord stipule que le Royaume-Uni verserait 90 millions de livres sterling par an à Maurice pendant 99 ans, soit un total de 8,9 milliards de livres sterling (Rs 5,23 milliards au taux de change du jour). Toutefois, Nigel Farage, leader de Reform UK, a avancé dimanche une estimation bien plus élevée, suggérant que l’accord pourrait coûter jusqu’à 52 milliards de livres sterling (Rs 3 020 milliards sur 99 ans) si les paiements étaient indexés sur une inflation de 3 % par an.
Lors d’un rassemblement à Wiltshire, Nigel Farage a dénoncé un accord qui, selon lui, pourrait dépasser à terme le budget annuel de la défense britannique et représenter une lourde charge financière pour les contribuables. Il accuse également le gouvernement de faire une concession stratégique préjudiciable au Royaume-Uni.
Le gouvernement britannique a rejeté ces chiffres, affirmant que le coût total de l’accord ne dépasserait pas les 8,9 milliards de livres sterling. Des sources au sein du Foreign Office insistent sur la nécessité de cet accord pour assurer la sécurité du Royaume-Uni et respecter les obligations du pays en matière de droit international.
Opposition politique
L’accord fait également l’objet de critiques au sein même du paysage politique britannique. Dame Priti Patel, secrétaire d’État aux Affaires étrangères du cabinet fantôme, a exhorté le gouvernement à clarifier les détails de l’accord, dénonçant un manque de transparence. Dans une lettre adressée en début de semaine à David Lammy, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, elle souligne que le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, a fourni davantage de précisions sur les négociations que le gouvernement britannique lui-même.
Le député travailliste Peter Lamb a exprimé son opposition, qualifiant l’accord d’« une des pires décisions » prises par son parti, qui forme la majorité au Royaume-Uni. Élu à Crawley, où vit une importante communauté chagossienne, il a affirmé que cet accord ne répond pas aux attentes des descendants des habitants expulsés des îles dans les années 1960.
Enjeu politique majeur
L’archipel des Chagos revêt une importance stratégique capitale, en particulier l’île de Diego Garcia, qui abrite une base militaire américano-britannique. Le gouvernement britannique défend l’accord en affirmant qu’il garantit le maintien de cette installation militaire, tout en respectant les décisions de la Cour internationale de justice et des Nations unies, qui ont reconnu la souveraineté mauricienne sur l’archipel.
Les négociations se déroulent également dans un contexte international délicat. Selon un rapport du Telegraph, l’administration Trump aurait demandé au Royaume-Uni de retarder sa décision sur la rétrocession des Chagos, laissant entendre que l’avenir des îles pourrait être influencé par Donald Trump.
Face aux critiques, le gouvernement britannique défend la nécessité de cet accord tout en insistant sur la continuité de la présence militaire à Diego Garcia. Maurice, de son côté, a donné toutes les garanties possibles pour assurer que la base pourra continuer à opérer sans aucune ingérence et sans risque d’espionnage de la part de puissances militaires étrangères.
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