Avec l’âge d’éligibilité à la Basic Retirement Pension, qui sera progressivement relevé de 60 à 65 ans, les Mauriciens se tournent de plus en plus vers des solutions privées pour sécuriser leur avenir financier. Les professionnels du secteur constatent un intérêt croissant pour les plans de pension personnalisés, en particulier chez les travailleurs indépendants.
La réforme de la Basic Retirement Pension (BRP), qui prévoit un report progressif de l’âge d’éligibilité au paiement de la pension universelle, remet en question les perspectives des Mauriciens en matière de planification financière. Pour nombre d’entre eux, cette mesure budgétaire est un signal fort : il devient urgent de diversifier ses sources de revenus pour la retraite.
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« Les plans de pension privés, plus flexibles et personnalisables, répondent aux besoins spécifiques de ceux qui souhaitent garantir leur sécurité financière dès 60 ans », explique Fabrice Laroche-Coralie, General Manager chez MUA Life. Il souligne que ces produits permettent également d’anticiper les incertitudes économiques à venir.
Du côté de SICOM, Lohit Cheeneebash, Senior Executive Officer Life, constate une prise de conscience grandissante. « Les gens réalisent qu’ils ne peuvent plus compter uniquement sur la pension de l’État. Même ceux bénéficiant d’un régime professionnel mis en place par leur employeur reconnaissent la nécessité d’un complément via des plans personnels », avance-t-il.
Selon lui, cette tendance est encore plus marquée chez les travailleurs indépendants, qui ne bénéficient pas de régimes professionnels. « Dans certains pays, la souscription à un plan de pension personnel est même obligatoire. À Maurice, on observe déjà un engouement depuis l’annonce budgétaire du 5 juin dernier », indique-t-il.
Pour Gaël Aliphon, Senior Manager – Sales & Business Development chez SWAN Life Ltd, le relèvement de l’âge d’éligibilité à la pension n’est qu’un catalyseur. « Chaque citoyen a la responsabilité de préparer sa retraite. Cette réforme peut être le déclic pour engager une véritable démarche de planification », fait-il ressortir.
Il insiste sur le rôle des assureurs et des institutions financières dans cet accompagnement. « Notre mission est d’aider les Mauriciens à construire une autonomie financière, moins dépendante des mécanismes publics », soutient-il.
Ainsi, les plans de pension privés apparaissent comme une réponse adaptée aux nouvelles réalités démographiques et économiques du pays.
Une demande accrue de pensions privées à l’avenir prévue
n Fabrice Laroche-Coralie, General Manager chez MUA Life : « Il est raisonnable de penser que les Mauriciens seront de plus en plus nombreux à envisager des solutions de pension privées. Avec le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie, les Mauriciens devront planifier une retraite plus longue et mieux financée. Dans ce contexte, les régimes de pension privés devraient progressivement s’imposer comme un pilier essentiel de la stratégie de prévoyance, en complément du système public. »
n Lohit Cheeneebash, Senior Executive Officer Life chez SICOM : « En raison des récents développements, qui agissent comme un signal d’alerte, on s’attend à ce qu’un plus grand nombre de personnes commencent à planifier leur retraite au moyen d’un Personal Pension Plan. »
n Gaël Aliphon, Senior Manager – Sales & Business Development chez SWAN : « Le secteur des pensions privées est actuellement en pleine expansion, ce qui est encourageant pour la stabilité financière future des Mauriciens. Néanmoins, il demeure essentiel de continuer à stimuler ce marché et à le rendre plus attrayant. La planification de la retraite est désormais une nécessité nationale incontournable. Nous nous efforçons de sensibiliser et d’encourager une approche proactive chez les intéressés. »
Ce que proposent les compagnies d’assurance
MUA : « Personal Pension Plan »
La MUA propose le « Personal Pension Plan », qui offre plusieurs options de paiement à maturité. « Vous pouvez ajuster vos versements ou effectuer des dépôts uniques selon vos moyens financiers et l'évolution de vos objectifs de retraite », explique Fabrice Laroche-Coralie.
L'accès à différents fonds d'investissement permet aussi une personnalisation complète de la stratégie d’épargne. À noter que le montant à cotiser dépend fortement du niveau de vie souhaité à la retraite.
Par exemple, pour qu’un individu de 35 ans puisse percevoir une pension mensuelle d’environ Rs 75 000 à partir de 65 ans, il lui faudrait cotiser dès à présent approximativement Rs 20 000 par mois dans un fonds générant un rendement annuel moyen de 5 % (chiffres à titre indicatif).
SICOM : « PenSave Plan »
Le SICOM PenSave Plan permet un départ à la retraite entre 55 et 65 ans, offrant soit un lump sum équivalant à environ 25 % du solde accumulé, plus une pension mensuelle à vie, avec une garantie de 10 ans.
« Bien que l’âge ne doive pas être un facteur limitant, il est recommandé que les jeunes commencent à épargner pour leur retraite dès que possible, l'âge minimum d’adhésion étant de 18 ans », explique Lohit Cheeneebash.
La cotisation mensuelle débute à Rs 1 500. « Nous conseillons à nos clients de cotiser entre 6 et 12 % de leurs revenus pour bénéficier d'une retraite adéquate et de qualité », soutient notre interlocuteur.
SWAN : « Provide Personal Pension Plan »
SWAN propose un plan de pension avec option de capital garanti, accessible dès le début de la vie active. Il permet de constituer progressivement un capital retraite, tout en bénéficiant d’une couverture en cas d’imprévus.
« Adapté aussi bien aux salariés qu’aux travailleurs indépendants, le plan repose sur un système de cotisations définies. Les versements sont flexibles et s’adaptent au profil et aux capacités financières de chacun. À l’âge de la retraite, l’assuré perçoit un capital garanti, convertible en rente viagère », indique Gaël Aliphon.
Par ailleurs, il affirme qu’au-delà du produit, SWAN met l’accent sur l’accompagnement : des outils de simulation et un suivi personnalisé sont proposés pour guider chaque client dans sa planification.
« Mettre de côté environ 5 à 10 % de ses revenus mensuels pendant 20 à 30 ans avant d’atteindre 65 ans pourrait par exemple constituer un bon capital retraite », recommande-t-il. Il avance aussi que commencer dès l’obtention de son premier salaire permet d’instaurer une discipline financière réaliste, menant à une indépendance financière à long terme.
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