Réforme éducative : la génération Z tire la sonnette d’alarme

Une étude, menée par StraConsult en 2025 auprès de 800 jeunes Mauriciens, révèle une profonde insatisfaction vis-à-vis du système éducatif. Jugé trop théorique et déconnecté des réalités professionnelles, il ne répondrait pas aux attentes de la génération Z ni aux besoins du marché du travail.

Le système éducatif mauricien, souvent critiqué pour son inadéquation avec les réalités économiques du pays, est aujourd’hui remis en question par ceux-là mêmes qu’il est censé préparer à l’avenir : les jeunes. Une étude menée par le cabinet StraConsult entre mars et avril 2025 auprès de 800 jeunes âgés de 18 à 29 ans révèle une perception largement négative de l’éducation actuelle.

Selon les résultats, 55 % des jeunes interrogés placent l’éducation en tête de leurs préoccupations. Ce chiffre grimpe à 63 % chez les 18-20 ans et à 67 % chez les étudiants. Pourtant, seuls 18 % de l’ensemble des répondants estiment que le système éducatif prépare efficacement la génération Z aux défis futurs. Près de la moitié (49 %) pensent au contraire que l’éducation ne les prépare pas, ou peu, à affronter les réalités du monde professionnel.

Ce constat est encore plus marqué chez les jeunes ayant atteint un niveau tertiaire (56 %) ou ayant complété leur Higher School Certificate (HSC) (60 %). À l’inverse, ceux ayant suivi une formation professionnelle se montrent légèrement plus optimistes : 41 % d’entre eux considèrent que l’éducation actuelle les prépare partiellement aux défis à venir.

Cette divergence de perception s’expliquerait par la nature même des cursus : les filières académiques, davantage centrées sur la théorie, semblent déconnectées des réalités du terrain, tandis que les formations professionnelles offrent une exposition plus concrète au monde du travail.

Les critiques formulées par les jeunes rejoignent celles exprimées depuis plusieurs années par les dirigeants d’entreprises et les responsables des ressources humaines. Ces derniers dénoncent régulièrement un écart entre les compétences des jeunes diplômés - tant techniques que comportementales - et les attentes du marché.

Face à ce double constat, l’heure semble venue pour une refonte en profondeur du système éducatif. Il s’agirait non seulement de revoir les contenus pédagogiques, mais aussi de renforcer les liens entre l’école et l’entreprise. Une collaboration étroite entre le secteur éducatif et le secteur privé apparaît désormais essentielle pour mieux aligner la formation sur les besoins économiques du pays.

L’intégration de stages ou d’immersions régulières en entreprise, dès le secondaire et le tertiaire, pourrait constituer une piste concrète. En permettant aux jeunes de découvrir les réalités professionnelles, ces expériences contribueraient à leur maturité et à une meilleure préparation à l’entrée dans la vie active.