
L’ancien Attorney General et fraîchement désigné Senior Counsel, Rama Valayden, était l’invité d’Ashna Nuckcheddy-Rabot dans l’émission Au Cœur de l’Info, le vendredi 22 août. L’avocat n’a pas mâché ses mots en abordant l’actualité politique et judiciaire, tout en commentant sa nomination récente, les enquêtes autour de l’affaire « Reward Money » et celle du militant politique Soopramanien Kistnen.
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Rebondissant sur les analyses de l’observateur politique Jean-Claude de l’Estrac, Rama Valayden estime que les tensions au sein de l’alliance gouvernementale sont bien réelles. « Pendant neuf mois, nous avons vu un gouvernement en place qui ne promet aucun résultat. Et lorsque Paul Bérenger vient avec ses conférences de presse, mo per… », a-t-il lancé. Il affirme : « Au sein du PTr, certains attendent que le MMM parte pour devenir ministres. » Pour l’avocat, la population se sent trahie par la coalition au pouvoir, notamment sur des dossiers sensibles tels que la réforme des pensions et les nominations controversées dans les institutions publiques.
Au cours de l’émission, l’avocat Ajay Daby a également réagi aux récentes nominations d’avocats promus Senior Counsel, dénonçant un manque de transparence. S’il dit n’avoir rien à reprocher aux personnes nommées, il déplore l’absence de critères clairs. « Beaucoup d’avocats de carrière méritent d’être sur cette liste. Si je ne suis pas dedans, ce n’est pas un problème, mais il faut des critères établis, pas des choix arbitraires », a-t-il déclaré.
Rama Valayden, pourtant promu, partage ce constat. Selon lui, la liste des nouveaux Senior Counsels n’est pas complète et certaines modifications auraient été apportées. « Cette liste n’est pas complète. On m’a rapporté qu’il y a eu des modifications et que certains, plus méritants, n’y figurent pas », a-t-il expliqué. L’ancien Attorney General est d’avis qu’une loi devrait encadrer cet exercice, au lieu de laisser le dernier mot au Cabinet ministériel. Citant l’exemple de l’avocat Raouf Gulbul, il a défendu le principe selon lequel « même si un professionnel a travaillé pour un parti, il doit être jugé sur sa carrière, son sérieux et son engagement envers ses clients ».
S’exprimant ensuite sur le scandale du « Reward Money », Rama Valayden n’a pas hésité à parler d’un « vol au grand jour » impliquant ceux qui devraient pourtant incarner l’exemplarité. Il a particulièrement réagi à la comparution en cour de l’ASP Ashik Jagai, arrivé sous haute protection mais sans menottes. « Quand le public voit ce traitement de faveur pour un homme soupçonné d’avoir participé à un crime de plusieurs millions de roupies, il conclut d’avance qu’il sera blanchi », a-t-il souligné. Selon lui, ce genre de perception mine la confiance dans la justice. « Nous allons voir rouler cette affaire pendant plusieurs années sans jamais comprendre le fin mot, parce qu’il y a aussi une forme d’injustice dans la justice », a-t-il ajouté.
Enfin, Rama Valayden est revenu sur les affaires qui continuent de hanter l’opinion publique, dont la mort suspecte de l’activiste Soopramanien Kistnen et le meurtre de Jacquelin Juliette. Pour lui, le manque de volonté politique est flagrant. Malgré l’arrivée de Scotland Yard et une promesse électorale de faire toute la lumière, l’enquête reste dans l’impasse. « L’enquête Kistnen est obsolète, elle a été mal faite. Vishal Shibchurn a juré un affidavit rempli de révélations, mais à ce jour, rien n’a été entrepris. J’ai même envoyé une lettre au Premier ministre, mais là aussi, zero plonbaz », a-t-il déploré.

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