Recherche d’un emploi : les six principaux obstacles rencontrés par les jeunes 

La recherche d’un emploi constitue une étape cruciale dans la vie des jeunes. Cependant, ce parcours est souvent semé d'embûches, rendant la transition entre les études et le monde professionnel particulièrement difficile. Un post de Defimedia.info sur Facebook, publié cette semaine, a d’ailleurs suscité de nombreux commentaires sur ce sujet. Voici six des principaux obstacles rencontrés par les jeunes dans leur quête d’un emploi.

1. Manque d'expérience professionnelle

Le manque de pratique est, selon les jeunes, le plus grand défi auquel ils sont confrontés. En effet, de nombreux employeurs recherchent des candidats ayant déjà une certaine expérience dans le domaine, créant ainsi un cercle vicieux où l’on a besoin d’un emploi pour acquérir des compétences, mais où l’on ne peut pas obtenir de travail sans cette expertise préalable.
Astrid Sylvie, HR Manager de la société de recrutement Myjob.mu, explique qu’effectivement les employeurs préfèrent souvent des candidats avec une expérience professionnelle, même pour des postes de débutant. « Pour surmonter cet obstacle, les jeunes doivent participer à des stages ou programmes d'apprentissage pour acquérir une expérience pratique. Ils peuvent aussi travailler comme bénévole dans des organisations pour développer des compétences et obtenir des références », recommande-t-elle.  Ravish Pothegadoo, directeur de Talent On Tap, une agence de recrutement déplore le cumul des courtes expériences sur le Curriculum Vitae (CV).  Il explique : « Dans ces cas il faut déjà préciser les raisons des démissions sur le CV pour éviter d’avoir un rejet à la lecture même du CV, ce qui est très fréquent ». Il avance qu’un recruteur a une centaine d’applications à traiter et il accorde 10 secondes à la lecture d’un CV.

Commentaires des internautes

• Nassreen Toofail : « Ou fek kit lecole ou faire en cour - kan ou apply pe deman ou 2 ans experience - si pa rente en travail couma ou pu gagne experience ».
• Jérémie Foolchand : « Nous ena 20-25 ans benla p rod 10ans l'expérience ».
• Solena Ayg : « Suivre n cour pendant 2 ans n stage de 6 mois après sa 6 mois stage kan to alle rode travail dans filière tone suivre cour la HR dire to bizin ena 2 à 3 ans d'expérience. B si li pas donne nou nou chance pou évoluer dans cki noune apran kuma nou pou ena l'expérience ki zot p rodé??? ». 
• Nathalie Plassan Michel : « Si la personne fek kite college ou l’université, HR Rode l’expérience, mais couma li pou ena l’expérience si li pas encore mm débuté. C meilleur façon pou aprane sur le tas ».

2. Manque de compétences interpersonnelles, de communication et de confiance

Ravish Pothegadoo avance que bien que les jeunes aient les compétences académiques nécessaires pour une position, toutefois il y a un manque au niveau des connaissances personnelles et de communication. « Par ailleurs, il est fréquent que les jeunes soient incapables de formuler correctement leurs compétences en entretien et manque de confiance et dynamisme », soutient notre interlocuteur.  Il avance qu’il faut rester souriant et positif en entretien, car outre les compétences pour le poste, l'employeur recherche des personnes qui vont s'intégrer rapidement dans leur équipe. Astrid Sylvie abonde dans le même sens. « Le manque de confiance en soi peut affecter les performances lors des entretiens et des processus de candidature », fait-elle ressortir.  C’est pourquoi elle conseille de pratiquer des interviews avec des amis ou des mentors pour gagner en assurance. « Les jeunes peuvent également améliorer la confiance en soi et les compétences en communication grâce à des ateliers », souligne-t-elle.

3. Inadéquation entre l’offre et la demande

Il existe parfois un décalage entre les compétences acquises lors des études et celles demandées par les employeurs. Les jeunes peuvent se retrouver avec des qualifications qui ne correspondent pas aux attentes du marché du travail.  Afin de réduire l’écart entre l’offre et la demande, Ravish Pothegadoo avance qu’il faut continuer à s'améliorer, hors contexte théorique et rechercher des stages mêmes non rémunérés en entreprise pour mieux étoffer le parcours avec des expériences concrètes. « Ils doivent se donner à 200 % au travail et non pas faire le strict minimum pour une belle progression de carrière », propose-t-il.  Un avis que partage Astrid Sylvie. « Les compétences des jeunes ne correspondent pas toujours aux exigences du marché du travail », dit-elle. Et d’ajouter que suivre des cours en ligne, des certifications et des formations pour améliorer les compétences peut aider les jeunes à surmonter ce défi.

4. Cinq crédits au niveau du School Certificate

L'exigence de cinq crédits au niveau du School Certificate (SC) à Maurice est souvent perçue comme un obstacle majeur pour de nombreux jeunes.  Selon eux, le système actuel peut ne pas toujours refléter les talents et les compétences divers des élèves. « Certains jeunes peuvent exceller dans des domaines pratiques ou créatifs, mais avoir du mal à obtenir les crédits requis dans les matières académiques traditionnelles », déplorent-ils  

Commentaires des internautes

• Leonie Bézéguy : « Avant, il fallait 3 crédits pour obtenir la HSC, mais maintenant, 5 crédits sont obligatoires. Cependant, lors de la recherche d'emploi, seuls les 5 crédits sont souvent pris en compte. »
• Mooniswar Poorun : « Premier obstacle: Pas de 5 Credits au SC. »
• Odoye Ashvin: « No credits in either English, French or Mathematics and you cannot get a post as MSO or Clerical Officer despite being a graduate. Even for Pre-Primary Educator, you now need to have these minimum qualification at SC level. »

5. « Backing » 

Selon de nombreux jeunes mauriciens, le fait d'avoir des relations influentes pour obtenir un travail (plus connu comme « backing ») est souvent considéré comme un obstacle majeur pour eux lors de leur recherche d'emploi. 

6. Discrimination 

Réagissant sur le post du Defimedia.info, certains jeunes déplorent être confrontés à des préjugés ou à des discriminations basées sur divers facteurs tels que leur origine ethnique, le lieu de résidence, leur condition socio-économique. Selon eux, ces discriminations restreignent leurs chances d’obtenir un emploi malgré leurs compétences et leur potentiel.