Noyade du constable Doorsen Pillay Sapermah, 26 ans, aux Sept Cascades - sa famille et ses collègues : «Li ti enn lakrem»

Doorsen Pillay Sapermah, un constable de 26 ans, s’est noyé lors d’une sortie aux Sept Cascades mercredi. Sa famille, ses collègues et amis pleurent un jeune homme au grand cœur.

Il était jeune, il avait tout l’avenir devant lui et une carrière prometteuse. Doorsen Pillay Sapermah, âgé de 26 ans, nourrissait depuis l’enfance un rêve : celui de devenir policier. Originaire de Résidence Mangalkhan, déterminé et ambitieux, il avait fini par atteindre son objectif. Il avait d’abord été affecté au poste de police de Vacoas avant d’être tout récemment muté à la Very Important Persons Security Unit (VIPSU).

Passionné de sports de combat et de randonnées en pleine nature, il aimait se ressourcer loin de l’agitation quotidienne. Mercredi, avec un groupe d’amis, il avait choisi de se rendre aux Sept Cascades, à Henrietta. Mais cette sortie, censée être un moment de détente, a viré au drame. Alors qu’il s’était mis à l’eau, le jeune constable a été entraîné sous la surface et n’est pas remonté. Une tragédie qui a bouleversé tous ceux qui l’ont connu. Sa famille, ses collègues et ses amis sont inconsolables.

Après ses études secondaires, Doorsen s’était d’abord tourné vers le domaine de l’hôtellerie. Mais lorsqu’un appel à candidatures pour intégrer la force policière a été lancé, il n’a pas hésité un instant à saisir cette opportunité. « Il a entrepris toutes les démarches lui-même. C’était un battant. Il ne buvait pas, il ne fumait pas », confie un proche, la voix brisée par l’émotion. Il était la fierté de ses parents et de sa sœur.

C’est au poste de police de Vacoas qu’il a fait ses premiers pas dans les forces de l’ordre. Son sérieux, sa discipline et surtout sa bienveillance ne passaient pas inaperçus. « Li ti enn lakrem », lâche le constable Chedumbrun, ami proche et collègue de Doorsen. « Nous avons rejoint la force policière la même année, le 5 juillet 2021. Mais c’est à Vacoas que nous avons vraiment appris à nous connaître », relate-t-il. Au fil du temps, leur lien s’est renforcé. De simples collègues, ils sont devenus de véritables frères d’armes. « Nou ti poste dan warrant team. C’est là que nous sommes devenus inséparables. Li mem ti mo lame drwat », poursuit-il.

Plus tard, leurs chemins professionnels se sont séparés. « J’ai été muté à l’ERS dans la région Ouest, lui à la VIPSU. Mais on se parlait tous les jours », explique encore le constable. Grand amateur de Muay Thai, Doorsen s’était blessé récemment, mais il se remettait progressivement.

Mardi, il avait travaillé lors du service du soir. Le lendemain matin, il est rentré chez lui. « C’était son jour de congé », précise son ami. Il avait alors prévu une sortie aux Sept Cascades avec trois autres amis. Un lieu qu’il connaissait bien. « Ce n’était pas sa première fois là-bas », affirme l’un de ses proches. Mais aux alentours de 14 h 30, la sortie a pris une tournure tragique.

Jusqu’à ce moment, tout se déroulait sans encombre. Il s’est jeté à l’eau, mais en quelques secondes, tout a basculé. Il a été emporté, sous les yeux impuissants de ses amis. Prévenus en urgence, les proches ont accouru sur les lieux pour participer aux recherches. Une équipe du Groupement d’intervention de la police mauricienne (GIPM) a été mobilisée. Les plongeurs sont descendus dans l’eau, et peu après 17 h 30, le corps sans vie du policier a été repêché. Il est mort d’une asphyxie par noyade, selon le rapport.

Doorsen Pillay Sapermah laisse derrière lui le souvenir d’une âme généreuse, pleine de vie, et d’un jeune homme qui n’a jamais cessé de rêver plus grand.