La dermatite atopique se caractérise par une peau sèche, des plaques rouges et des démangeaisons sévères. Cette affection inflammatoire chronique de la peau, qui évolue par poussées avec des périodes d’accalmies, se déclare durant l’enfance et diminue d’intensité à l’âge adulte.
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« Lorsque l’enfant atteint l’âge de 5 ou 6 ans, la dermite atopique s’améliore : les poussées d’eczéma se raréfient et sont de moins en moins intenses ou fréquentes »
«La dermite atopique est une maladie fréquente chez l’enfant. Elle débute le plus souvent vers l’âge de trois mois, mais peut également s’observer dès les premiers jours de la vie », explique le Dr Hamid Allemudder, dermatologue. La peau du nourrisson devient alors très sèche. Survient par la suite l’eczéma : rougeur, suintement, croûte accompagnée de démangeaisons.
La peau sèche est due, entre autres, à un défaut de synthèse d’une protéine (la filaggrine) qui rend la peau plus perméable à différents allergènes de l’environnement (pollens, irritants, poussières).
Ces allergènes, qui sont normalement bien tolérés par une personne non atopique, stimulent le système immunitaire, qui réagit de façon excessive. Cette hyper réactivité immunitaire se traduit au niveau de la peau par les signes cliniques de l’eczéma.
La dermite atopique, aussi connue comme eczéma infantile, survient sur un terrain d’atopie. « Celle-là est une prédisposition génétique. Elle peut se manifester par un asthme, une rhinite ou une conjonctivite allergique ou par une dermatite atopique », dit-il.
Un enfant atteint de dermatite atopique a souvent l’un de ses deux parents ou grands-parents présentant ou ayant présenté une rhinite allergique, un eczéma ou un asthme, fait-il ressortir.
Zones affectées
Chez les nourrissons, les lésions cutanées touchent essentiellement le visage. Les régions les plus touchées sont les zones rebondies : front, menton et joues. Le centre du visage et le nez sont généralement épargnés, affirme le dermatologue. D’autres parties du corps peuvent aussi être touchées, comme la face externe des bras et les cuisses.
En ce qu’il s’agit des enfants et des adolescents, la dermite atopique se localise essentiellement au niveau du cou, des plis du coude et du genou, ainsi qu’aux poignets. Chez les adultes, si la dermite atopique persiste, le visage, le cou et les mains sont plus particulièrement atteints.
Le risque d’être atteint de dermite atopique est de 50 % à 70 % chez les personnes dont l’un des parents ou des grands-parents a un antécédent d’atopie (asthme, rhinite ou conjonctivite allergique). Le risque est plus grand si un parent du premier degré (père, mère, frère ou sœur) ou si les deux parents sont atopiques.
Facteurs déclenchants
La dermite atopique évolue par poussées, avec des périodes d’accalmies, selon le Dr Allemudder. « Ces poussées sont favorisées par le contact avec des irritants comme le savon, les détergents, les tissus rêches, la chaleur, les poils d’animaux et certains aliments », explique-t-il.
Mais la dermite atopique disparaît la plupart du temps avant les 5 ans, précise le dermatologue. Dans environ 10 % à 15 % de cas, la maladie persiste jusqu’à l’âge adulte. « Lorsque l’enfant atteint l’âge de 5 ou 6 ans, la dermite atopique s’améliore : les poussées d’eczéma se raréfient et sont de moins en moins intenses ou fréquentes », dit-il.
Toutefois, le terrain atopique va persister toute la vie. Il en est de même pour la sècheresse de la peau. Le malade peut développer d’autres formes d’allergies comme la rhinite, la conjonctivite ou l’asthme, s’il est exposé aux allergènes déclenchants.
Vaccination
Un enfant atteint de dermite atopique peut suivre son programme de vaccination. Il n’y a aucune contre-indication à ce sujet, affirme le Dr Allemudder. Cependant, il est préférable de différer une vaccination, en cas de poussée sévère de la dermite atopique.
Traitements et précautions
Le traitement de la dermite atopique est symptomatique. Cela à travers des corticoïdes locaux (pommade ou crème à base de cortisone) qui vont soulager l’inflammation et soigner rapidement les lésions.
Il y a également l’utilisation des immunosuppresseurs, qui peuvent être utilisés quand la poussée d’eczéma est plus sévère. Les émollients permettent, quant à eux, de lutter contre la sècheresse de la peau. Les antihistaminiques sont aussi prescrits pour diminuer les démangeaisons.
Des précautions doivent être prises, afin d’éviter d’aggraver une dermite atopique. Parmi :
- une bonne aération de la chambre à coucher
- Prendre des mesures antiacariennes
- Éviter le tabac chez les parents
- Porter des vêtements en coton et éviter les tissus synthétiques et en laine
Prendre son bain avec de l’eau tiède (32o C à 34o C) - Utiliser un émollient après le bain
- Utiliser des produits sans savon
- Se rincer à l’eau douce après avoir nagé dans l’eau de mer, car le sel irrite la peau
- Éviter la piscine en cas de poussée sévère de dermite atopique, car le chlore irrite la peau
- Se couper les ongles, afin d’éviter de se blesser quand on a envie de se gratter quand il y a des démangeaisons.
Complications
La dermite atopique peut aussi engendrer des complications. Cela lorsqu’on gratte les lésions. Cela entraîne des surinfections bactériennes, le plus souvent par le staphylocoque doré, germe qui vit habituellement sur les lésions d’eczéma qui sont alors recouvertes de pus et de croûte jaunâtre, explique le Dr Allemudder.
La surinfection par le virus de l’herpès peut être particulièrement grave. Une modification rapide de l’aspect des sessions accompagnées de fièvre et une altération de l’état général nécessite un traitement d’urgence.
« C’est pour cette raison que les adultes qui ont de l’herpès (bouton de fièvre) ne doivent pas embrasser un enfant souffrant de dermite atopique », dit-il. Le dermatologue ajoute également que la dermite atopique sévère peut entraîner un retard de la croissance.
Diagnostic
Le diagnostic de la dermite atopique est relativement facile. Il s’effectue lors de l’interrogatoire du patient. La chronologie des lésions et leurs localisations orientent le diagnostic, qui est renforcé par le terrain atopique. Les examens en laboratoire ne sont pas nécessaires. Un bilan allergologique n’est envisagé que s’il y a un asthme, des urticaires ou une rhinite associée.
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