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Dewendra Dookna : la foi en l’océan

Dewendra Dookna, représentant des Bramha Kumaris.
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Dewendra Dookna, représentant mauricien de Brahma Kumaris, a porté à l’ONU Océan à Nice, en France, une voix alliant spiritualité et écologie. Pour lui, la transformation intérieure est essentielle à la sauvegarde des océans.

«Pour transformer le monde durablement, il faut d’abord transformer l’être intérieur. » C’est avec cette conviction profonde que Dewendra Dookna, représentant mauricien de Brahma Kumaris International, a pris la parole lors de la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC3) qui s’est tenue en juin 2025 à Nice, en France. Porte-parole d’un petit État insulaire en développement (PEID), au cœur des bouleversements climatiques, mais aussi d’un mouvement spirituel mondial, il a incarné cette double légitimité.

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Dewendra Dookna avec Inger Anderson, Executive Director de l’UNEP.

« L’océan est au cœur de notre culture, de notre économie, mais aussi de notre vulnérabilité », confie-t-il à Le Dimanche/L’Hebdo. Habitant d’un PEID, il vit au quotidien les effets concrets du changement climatique, de l’érosion côtière, de la pollution plastique ou encore de la perte de biodiversité. Une réalité qu’il est venu porter sur la scène internationale, convaincu que la voix des îles ne peut plus être ignorée : « Je devais porter cette voix insulaire à l’UNOC3 pour qu’elle soit entendue et que nos solutions soient intégrées dans les négociations internationales. »

Aux côtés d’une vingtaine de mouvements religieux internationaux, Brahma Kumaris a rejoint la coalition Faith for Ocean. Ensemble, ils ont rédigé une déclaration interconfessionnelle signée par plus de 500 organisations à travers le monde, remise officiellement à la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP), Inger Anderson. « Ce texte appelle à reconnaître la dimension morale et spirituelle de la crise océanique. Il s’agit de réparer notre lien avec les océans, par la foi, l’éducation intérieure et les communautés locales », détaille Dewendra Dookna. Pour lui, voir des leaders religieux de traditions diverses s’unir autour de cette cause commune a été l’un des moments les plus forts de la conférence.

Un autre moment marquant ? Sa rencontre avec la célèbre océanographe Dr Sylvia Earle. « Son humilité, sa sagesse et sa passion m’ont profondément touché. » Et si Maurice reste parfois méconnue sur la scène internationale, cette présence à UNOC3 a renforcé en lui l’envie de mettre en lumière les initiatives locales, audacieuses et porteuses d’espoir.

Transformation intérieure

Lors du lancement de la Climate Compact Table, pilotée par Krishnee Appadoo de l’Université de Maurice, un message fort a émergé : la transformation écologique passe par une transformation intérieure. « Tant que les individus ne sont pas en paix intérieurement, ils reproduisent les mêmes schémas de pensée, de consommation et de comportements destructeurs », affirme Dewendra Dookna. Pour y répondre, les Brahma Kumaris proposent des outils de méditation et de développement personnel afin de bâtir une résilience mentale face aux crises.

Sur le plan local, l’engagement se traduit par des actions concrètes. Pour la Journée de la Terre 2025, un grand nettoyage a rassemblé des volontaires de tous âges sur la plage de Palmar, un geste collectif pour protéger le littoral mauricien. Par ailleurs, grâce à un partenariat avec Ocean Observatory, la plateforme interactive World Ocean Explorer permettra bientôt aux enfants mauriciens de plonger virtuellement dans les écosystèmes marins. « Une première cohorte d’enseignants sera formée pour intégrer cet outil innovant dans leurs programmes pédagogiques », annonce Dewendra Dookna.

Cette initiative s’inscrit dans un réseau mondial de collaborations, notamment avec des centres océaniques au Kenya et l’Ocean Purpose Project à Singapour. Échanges virtuels et partage de bonnes pratiques se multiplient, animés par une conviction partagée : éduquer à l’océan dès le plus jeune âge est essentiel pour faire naître une génération consciente et engagée en faveur de la planète bleue.

« Une vie simple, une pensée élevée », résume Dewendra Dookna. Plus qu’un slogan, c’est une invitation à repenser nos priorités. « Le véritable bonheur ne se trouve pas dans l’accumulation, mais dans un état d’âme aligné avec le vivant. Nos océans reflètent notre état mental collectif. Nettoyons nos pensées comme nous nettoyons les plages. Toute transformation durable commence par une révolution intérieure », lance-t-il.

Présents dans plus de 130 pays, les Brahma Kumaris placent la conscience au cœur de l’écologie. « Nous promouvons une conscience fondée sur la paix, la simplicité, la compassion et le respect de toutes formes de vie », insiste-t-il. Car, selon lui, si les politiques et les technologies sont indispensables, elles ne suffisent pas : « Il faut aussi changer les cœurs. »

 

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