
Nawsheen Chady, 37 ans, a été battue à mort jeudi après-midi par son époux, Sfwaan Chady, dans la cour familiale à St-Pierre. Quelques heures plus tôt, Roziffa Eckburally, la mère de la jeune femme, avait alerté la police, déposant une Precautionary Measure face aux menaces et violences répétées. En vain. Arrêté, l’homme a d’abord nié avant d’avouer.
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Jeudi matin, Roziffa Eckburally, 62 ans, suppliait les policiers de St-Pierre d’arrêter son gendre violent qui menaçait sa fille de mort. Dans l’après-midi, il était trop tard. À 13h30, dans la cour familiale de Cemetery Road à St-Pierre, Sfwaan Chady, 38 ans, a torturé à mort son épouse Nawsheen Chady, 37 ans, devant des caméras de surveillance, armé d’une barre de fer et d’un tuyau métallique. Il s’est acharné sur elle jusqu’à ce qu’elle cesse de bouger.
« Si yer ou gramatin ti aret Sfwaan, sa pa ti pou arive », lance Roziffa Eckburally, la voix brisée, réclamant justice. Plus tôt dans la matinée, elle s’était rendue au poste de police pour signaler les violences subies par sa fille. Elle y avait déposé une Precautionary Measure (PM), demandant une intervention immédiate contre son gendre, qu’elle décrivait comme violent, menaçant et armé. Mais selon la famille, aucune action concrète n’a été prise à temps.
Vers 13h30, une énième dispute a éclaté entre le couple qui compte 14 années de mariage. Sfwaan Chady, toxicomane, s’en est pris à son épouse. Il l’a frappé avec une barre de fer. La jeune femme a reçu plusieurs coups sur le corps. Cette arme maculée de sang a d’ailleurs été saisie par la police. Ensuite, alors que sa femme était au sol, il s’est emparé d’un morceau de tuyau métallique pour lui asséner de multiples coups.
Nawsheen Chady a supplié pour sa vie, selon les images de caméras de surveillance qui ont capturé la scène atroce. Mais Sfwaan Chady ne s’est pas arrêté, ne voulant rien entendre. Il lui a alors infligé le coup fatal à la tête avec ce morceau de métal. Il a quitté les lieux, laissant la jeune femme pour morte dans une mare de sang.
Mère d’un garçon de 12 ans et d’une fille de 11 ans, Nawsheen Chady est décédée sur place dans la cour familiale. L’autopsie a été pratiquée jeudi soir à la morgue de l’hôpital Victoria de Candos par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer. Il a attribué le décès à une fracture du crâne avec lacération cérébrale.
Rapidement localisé, Sfwaan Chady a été arrêté par les hommes de l’ASP Seedhyan de la Criminal Investigation Division (CID) de Moka, menée par le chef inspecteur Motee, les sergents Rutha, Govindasamy et le limier Sairmahomed. Le présumé meurtrier a d’abord nié. Il a monté une histoire de toutes pièces, suggérant que sa mère et son épouse se bagarraient. « Mo madam ti pe rod touy mo mama. Monn defann mo mama », a-t-il prétendu dans un premier temps.
Une version prise avec des pincettes par les enquêteurs et qui a finalement été démolie. Lorsqu’ils ont été auditionnés par la CID, les parents de Sfwaan Chady ont affirmé qu’ils étaient tous deux absents de la maison jeudi après-midi. « Nou pa ti la. Nou ti al lanterman. Kan nounn vini ki nounn tann sa », confie le père dans une déclaration accordée au Défi Media Group. Placé en détention, il a fini par avouer. Il sera provisoirement inculpé de meurtre ce vendredi 11 juillet 2025.
Roziffa Eckburally, elle, ne décolère pas. Elle affirme que depuis quelques jours, son gendre était hors de lui : « Depi de trwa zour li pa ti normal. Depi lindi li pe revolte. » Selon elle, des signes évidents de danger étaient présents. Elle ajoute que mercredi, il avait déjà violemment agressé la jeune femme : « Li ti pe bat so madam ek so mama. Si lapolis ti pran li ti ale, zordi pa ti pou ariv sa. Lapolis finn dir ki fode so madam ou bien so mama donn deklarasion. Depi yer mem lapoli ti bizin fini ramas li. »
Elle explique avoir aussi été menacée par son gendre, armé d’une barre de fer. « Li ti pe pran feray li pe marser. Li ti pe menas nou. Li ti pe dir li pou touy nou. Depi 9 er mo ti dan stasion zedi. Monn dir li pe menas nou ek enn feray… Lapolis pann fer nanie », insiste-t-elle. Elle raconte comment elle a appris la tragédie : « Mo ti dan magazin kan so frer inn telefonn mo garson ek inn dir li : ‘Al lakaz vit parski Sfwaan pe bat to ser. Li pou touy li’. »
Sans perdre de temps, Roziffa Eckburally et son fils, qui gèrent un magasin dans la région de St-Pierre, ont accouru dans l’espoir de porter secours à la jeune femme. « Lerla vit vit, ler nou ti pe vini, monn retelefonn stasion. Ler nounn arive, ti tro tar. Linn fini touy mo tifi », confie la sexagénaire en pleurs. Elle en est convaincue : cette tragédie aurait pu être évitée. Aujourd’hui, une famille est en deuil, deux enfants sont orphelins de mère et des zones d’ombre pèsent sur la réaction des autorités.

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