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L’exploit du parcours scolaire de Taran Boodhoo : Diplômé à 18 ans !

À 18 ans, Taran Boodhoo enflamme les codes de l’excellence à Maurice. Neeraj et Leena Boodhoo, les parents de Taran.
  • Il propose l’introduction de nouvelles matières à l’école : la santé mentale, l’entrepreneuriat, l’éducation financière et l’usage responsable du numérique

À 18 ans, alors que ses pairs s’apprêtent à passer leur Higher School Certificate (HSC) ou peinent encore à décrocher leur School Certificate (SC), Taran Boodhoo, originaire de Trou-aux-Biches, a déjà gravi des sommets. Il a obtenu, avec mention très bien, un diplôme en Informatique (Ingénierie des systèmes) à la Middlesex University Mauritius. 

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Imaginez un adolescent de 14 ans passant les examens du School Certificate, puis ceux du HSC à 16 ans, avant de décrocher une licence universitaire à 18 ans. C’est le parcours hors norme de Taran Boodhoo, un jeune dont la discipline, l’intelligence et la détermination ont repoussé les limites du possible. Pourtant, derrière cet exploit se cache une réalité : un chemin semé d’embûches, surmontées grâce à une organisation rigoureuse, un soutien familial indéfectible et une passion sans faille pour l’apprentissage.

La pandémie de Covid-19 a bouleversé le système éducatif, fermant les écoles et compliquant l’accès aux examens. Grâce à son travail acharné et au soutien de ses enseignants au Rabindranath Tagore Secondary School (RTSS) à Ilot, Taran a réussi ses examens avec des résultats impressionnants. 

Un parcours académique hors norme 

Revenons sur le parcours solaire de Taran. Il a passé les examens du School Certificate (SC) en mai/juin 2021. Il avait alors 14 ans, puis ceux du Higher School Certificate (HSC) en octobre/novembre 2022 à seulement 16 ans. Ces expériences précoces lui ont appris la gestion du stress, la discipline et la valeur du travail constant.

Il a fait sa scolarité primaire à Le Nid Pre-Primary and Primary School de Triolet, aujourd’hui connu sous le nom de Le Nid Triolet Arts Academy. À l’époque, ses parents, Neeraj et Leena, tous deux éducateurs, avaient choisi de le retirer de la réforme du Nine-Year Continuous Basic Education. Grâce à un parcours accéléré soutenu par la directrice de l’école, il a réussi à passer les examens du Certificate of Primary Education (CPE) en combinant les niveaux Standards 5 et 6 la même année. Il garde un profond respect pour les enseignants et le personnel de cette école qui l’ont accompagné.

Pour le secondaire, il a intégré le Rabindranath Tagore Secondary School (RTSS) à Ilot. En pleine pandémie, alors que les écoles étaient fermées, Taran décide de passer les examens de la SC en avril/mai 2021.

Avec le soutien de ses parents, il réussit avec brio. Impressionné par ses résultats, son recteur lui propose de poursuivre en Grade 12 dans le même établissement. En 2022, bien que le ministère demande aux élèves de refaire une année, Taran convainc ses parents de le laisser s’inscrire aux examens de Grade 13 la même année. Il réussit ainsi les examens de Grade 12 et 13 la même année et décroche son HSC à seulement 16 ans.

« J’ai une pensée très spéciale pour la Directrice de Le Nid Triolet Arts Academy et les deux Recteurs du RTSS que j’ai côtoyés depuis mon Grade 7 jusqu’au Grade 13. Une pensée aussi pour les personnels non-enseignants des deux établissements », dit-il.

Une famille pilier 

Issu d’un foyer uni, discipliné et bienveillant, Taran a grandi dans un environnement familial fondé sur le respect, le dialogue, les valeurs religieuses et le soutien. Ses parents, enseignants du secondaire, ont toujours valorisé l’éducation et la rigueur. Il exprime une profonde gratitude envers ses grands-parents — ceux de Pointe-aux-Piments et de Nouvelle-France — qui ont toujours été à ses côtés. « La présence de mes grands-parents dans ma vie est une véritable bénédiction. J’écoute toujours leurs conseils car les paroles de nos aînés viennent de Dieu. »

Il partage également un lien fort avec son frère Neil, actuellement en Grade 10 : « Bien qu’il soit plus petit que moi, sa présence a toujours été motivante, que ce soit pour m’encourager lors de mes études ou pour partager des moments de joie et de stress et surtout à regarder ensemble les matchs de foot. Nous sommes tous deux fans de Manchester United. »

Son grand-père maternel, Mahen Busgopaul, joue un rôle fondamental dans son développement personnel et social. « Il me guide, me conseille et me dirige sur le bon chemin. J’espère suivre ses pas. Il est le Directeur de l’organisation, Le Halley Movement et de Mauritius IGF et aussi l’ancien Deputy Presiding Officer du African Union ECOSOCC », partage Taran.

Des défis et une discipline de fer 

Les obstacles n’ont pas manqué, mais Taran a su les surmonter grâce à une organisation rigoureuse, le soutien indéfectible de sa famille et l’appui de ses enseignants. Il a appris à équilibrer ses études avec une vie personnelle épanouissante, s’accordant des moments de détente en jouant au foot et au badminton, en allant à la salle de sport ou en regardant des films. « Les matchs de foot ne sont pas à écarter », dit-il avec humour.

Lorsqu’il apprend avoir obtenu une mention très bien à son diplôme universitaire, Taran ressent « un soulagement et aussi une immense fierté ». Il dédie ce diplôme à ses parents et ses grands-parents.
La technologie comme moteur d’avenir 

Passionné de technologie depuis toujours, Taran se souvient avoir été fasciné par les systèmes autonomes et le codage dès son plus jeune âge. Même pendant les vacances, il suivait des cours intensifs en informatique. Son choix pour Middlesex University Mauritius s’est imposé naturellement : « J’ai choisi cette université pour son programme alliant logiciels, matériels et robotique, un domaine que j’affectionne particulièrement. »

Pour lui, Maurice et la région SADC ont un avenir prometteur dans ce secteur : « On se dirige vers une transformation digitale profonde qui touche tous les secteurs, par exemple l’éducation, la santé, l’agriculture, la finance et la gouvernance. »

Quant à l’émergence de l’intelligence artificielle, il y voit une opportunité et non une menace. « L’IA peut améliorer la qualité de vie en libérant du temps pour des tâches plus humaines et créatives, à condition d’être utilisée de manière éthique », dit-il.

Il rêve de combiner recherche, enseignement et entrepreneuriat en créant une startup. Il souhaite également « encourager les jeunes à croire en eux » et devenir « un inventeur, un guide pour les futures générations ».

Un engagement régional remarquable

Être le plus jeune parlementaire jeunesse de la SADC représente pour lui « un immense honneur, mais aussi une grande responsabilité. » Il y voit une occasion unique de faire entendre la voix de la jeunesse mauricienne sur des sujets clés tels que l’éducation, la technologie, l’environnement ou la participation citoyenne.

Le SADC lui a confié les thématiques de l’éducation et de la technologie, deux sujets qu’il porte avec passion. Pour concilier ses engagements civiques, personnels et académiques, il mise sur « beaucoup d’organisation, de discipline et de passion », ainsi qu’une gestion rigoureuse du temps et des priorités.

Une vision engagée et des idées concrètes 

Parmi les figures qui l’inspirent, Taran cite Mark Zuckerberg, qui a changé le monde avec Facebook dès ses années universitaires. « Cela m’inspire énormément », dit-il.

Dans cinq ans, il se voit comme un jeune professionnel engagé, menant ses propres projets tout en représentant la voix des jeunes sur la scène régionale et internationale.

Son message à la jeunesse : « Do not wait for things to be perfect. Move forward, even with doubts. Do not be afraid to fail, be afraid of never trying. »

Éducation, société et avenir de la jeunesse 

Interrogé sur les défis sociaux, il évoque la drogue, qu’il considère comme un fléau nécessitant un engagement collectif des écoles, des familles, des ONG et des autorités. Sur le plan éducatif, il déplore un système trop axé sur les examens et plaide pour le développement des compétences pratiques et émotionnelles, comme la créativité, la pensée critique, la gestion du stress et l’intelligence émotionnelle.
Taran propose aussi l’introduction de nouvelles matières : la santé mentale, l’entrepreneuriat, l’éducation financière et l’usage responsable du numérique.

Selon lui, les jeunes hésitent à s’engager en politique par manque d’éducation civique. Il faut, dit-il, « réconcilier les jeunes avec la politique, en leur montrant qu’ils peuvent être moteurs de changement et non simples spectateurs ». Pour l’heure, il ne prévoit pas de carrière politique.

Enfin, pour lutter contre la fuite des cerveaux, il propose de « redonner envie aux jeunes de croire en leur pays, en leur donnant les moyens de s’y épanouir pleinement ».

 

 

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