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L’escroc a été condamné une soixantaine de fois

Chassez le naturel, il revient au galop. Une expression qui convient parfaitement à Ahmed Mahomed. Cet escroc patenté, âgé de 58 ans, a un lourd casier judiciaire. Après avoir fait deux victimes à Flacq, il a été appréhendé le 22 octobre dernier. La police, ayant objecté à sa remise en liberté, il demeure en prison.

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L’enquête sur Ahmed Mahomed a été confiée aux limiers de la Criminal Investigation Division (CID), dirigés par l’inspecteur Robin Appadoo et le sergent Reza Rujub. Après avoir retracé le coupable, ils se sont lancés à ses trousses. Dans un premier temps, il demeurait introuvable. Mais grâce à des renseignements obtenus sur le terrain, les policiers l’ont interpellé, le vendredi 22 octobre. Il venait de quitter l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où il avait été admis. La voiture de location dans laquelle il circulait a été sécurisée à des fins d’enquête.

Droit au silence

Ce multirécidiviste a fait valoir son droit au silence lors de son interrogatoire. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’escroquerie devant le tribunal de Flacq.

La technique en vue d’amadouer ses cibles, Ahmed Mahomed la connait au bout des doigts. À bord d’une petite voiture de location, rempli de marchandises, il a sillonné les rues de Flacq. L’escroc s’est présenté à plusieurs commerçants comme un distributeur de denrées alimentaires qui livre dans les hôtels. Il s’est approvisionné régulièrement chez un marchand de légumes installé en bordure de rue à Grande-Retraite, village dans lequel il a fait deux victimes. Parmi, on retrouve Mala, qui revient sur les faits : « Li ti abitie pase dan so ti loto ki rempli ar marsandiz. Li vinn aster salad zanana, kokom, delo koko, kalbas. »

Puis, le samedi 9 octobre dernier, il est passé à l’action. « Li dimann mwa si mo gagn profi ar mo travay van legum. Monn dir li parfwa ena travay parfwa pena. Linn dir mwa li pou kapav fer mwa gagn enn kontak lotel akoz li distribie ban prodwi dan lotel », ajoute la commerçante. 

Ses réelles intentions

À ce moment, elle ignorait ses réelles intentions. L’escroc s’est procuré divers légumes d’une valeur de Rs 8 000 chez elle. Mais quand il a voulu la payer avec un chèque, Mala s’est montrée réticente. À Maurice, en général, les marchands de légumes acceptent seulement des paiements en espèces. « Monn dir li mo pa enn gran marsan, mo pa dakor ar shek. Li dir mwa pena erer. Monn reponn li akoz sak kout ou pe pase, aster mo fer ou konfians ek monn aksepte », ajoute-elle.

Malheureusement pour elle, son nom est venu s’ajouter à la longue liste des victimes d’Ahmed Mahomed. Le chèque est évidemment en bois. Tout comme elle, le gérant d’un supermarché du village s’est fait avoir. Les faits remontent au 11 octobre dernier. « Vu que j’ai été testé positif à la Covid-19, ce jour-là, ma fille m’a remplacé. Cet escroc est venu au supermarché pour acheter plusieurs marchandises, notamment du riz, du lait et plusieurs autres commodités d’une valeur de Rs 13 000 », a-t-il expliqué. Il déplore que le voleur ait profité de la naïveté de sa fille pour dévider son commerce.

« Si nek li, li ti kapav devid laboutik la, li ale », a ajouté le gérant. Quand il a réalisé que le chèque était sans provision, il a dénoncé le coupable pour escroquerie alléguée au poste de police de Brisée-Verdière.

Ahmed Mahomed compte une soixantaine de condamnations devant la justice mauricienne. En 1989, il a été condamné à une amende pour émission de chèque sans provision. L’année suivante c’est la même peine qui lui a été infligée à quatre reprises pour le même délit. En 1992, il est condamné pour la première fois à sept années de prison. À cette époque, la cour intermédiaire le condamne encore une fois pour émission de chèques sans provision et aussi de vol. Durant les années suivantes, il enchaîne les condamnations.

Concernant ses derniers délits en date, l’escroc intéresse non seulement la police criminelle de Brisée-Verdière, mais aussi celle de Quatre-Bornes pour des délits similaires.

 

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