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Les produits de base plus chers : la «tente ration» réduite de moitié

Le panier de la ménagère est devenu lourd même si les consommateurs privilégient les marques en promotion. Une petite tournée des supermarchés l’a confirmé. 

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Les ménagères sont de moins en moins nombreuses à remplir leurs caddies. Et si elles le font, c’est surtout là où il y a des promotions. Les gérants de ces commerces ne diront pas le contraire. Ils sont unanimes sur le fait que les comportements d’achat ont changé. 

« Maurice est un marché très compétitif. Un produit spécifique est disponible sous plusieurs marques. Et depuis quelque temps, les Mauriciens préfèrent les marques qui coûtent moins cher », explique Ignace Lam, Chief Executive Officer de l’enseigne Intermart, en prenant comme exemple le fromage, le lait en poudre ou encore le riz basmati. 

Le directeur de l’hypermarché Lolo, Yusuf Sambon, abonde dans ce sens. « Certaines marques sont privilégiées par rapport à d’autres en raison du prix. Même sur la quantité achetée, il y a un changement. » Il confirme d’ailleurs l’engouement pour l’huile Smatch de la State Trading Corporation (STC). « Il y a une différence de Rs 30 entre l’huile de la STC et celle d’une autre marque. Dès qu’elle est mise en rayon, elle est prise d’assaut », dit-il.

Pour sa part, Muryoodeen Fauzee, directeur de Dreamprice, avance que les clients achètent modérément. « Ils comparent bien les prix avant de prendre un produit. Auparavant, un caddie coûtait Rs 5 000, maintenant c’est Rs 8 000. Beaucoup de consommateurs n’ont pas d’autre choix que de modifier leurs habitudes. Ils choisissent le produit en promotion même si ce n’est pas leur marque préférée. »

« Seulement l’essentiel »

Régis, 56 ans, qui n’a pas de travail fixe, est sur sa moto avec son épouse. Sur le réservoir d’essence, un carton avec trois sachets de lait. Au guidon, un sac contenant quelques denrées de base. « On a dû réduire de moitié notre ration de fin de mois. Les prix sont exorbitants. Au lieu de quatre sachets de lait, on n’en a pris que trois. Pareil pour le beurre. On a aussi changé de marque de lait. Celle que nous prenions est devenue inabordable, même en promotion. »

Catherine, 68 ans, a des difficultés, nous dit-elle. « Je vis avec ma pension de vieillesse. Je suis veuve, ma fille et ses enfants habitent avec moi. On fait attention aux dépenses et on profite des promotions, mais ça reste difficile. Là, au lieu de prendre la grosse boîte de céréales, j’ai dû prendre la petite. À mon époque, ce n’était pas comme ça. Jusqu’à quand va-t-on devoir se serrer la ceinture ? » se demande cette habitante de Sainte-Croix, dont le sac n’est qu’à moitié rempli de produits de première nécessité.

Plus loin, nous croisons Indira qui a fait attention à ses dépenses. « J’ai dû diminuer le nombre de produits faute de moyens, car tout est hors de prix. Auparavant, j’avais tout entre Rs 5 000 et Rs 6 000. Aujourd’hui, il faut compter Rs 9 000 pour les mêmes produits et avec les promotions », déplore-t-elle.

Cette maman de deux enfants commence à désespérer : « C’est un vrai casse-tête de faire les courses. Je travaille dans une petite entreprise de mines et mon mari est chauffeur. Nous n’avons pas de gros revenus. Quand je passe à la caisse, souvent, je dois retirer quelques produits parce que je n’ai pas suffisamment pour payer. »

Il en est de même pour Sudith. Cet habitant de Riche-Terre travaille à son compte et sa femme attend un deuxième enfant. « Vous voyez, je n’avais pas assez d’argent pour nous acheter du lait. J’ai pris seulement l’essentiel. Avant, on avait plus de produits pour la même somme. Tout est trop cher », se plaint-il.

Melissette est avec son époux et son petit-enfant n’est pas mieux lotie. « Je ne peux plus faire les commissions comme avant. Mon salaire d’employée de restaurant ne me le permet pas. Il y a les factures à payer. Mon mari est retraité et nous sommes locataires. La vie est devenue vraiment difficile », nous dit-elle.

  • LDMG

 

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