Le CEO Giandev Moteea en partance : la poste appelée à se «révolutionner»

Numéro 1 de Mauritius Post Ltd depuis sa mise en opération en 2003, Giandev Moteea devrait finalement tirer sa révérence. Il aura 69 ans l’année prochaine. Suivant le vœu du Conseil d’administration, un remplaçant lui sera trouvé.

La quête de la perle rare a été lancée le 8 décembre. Car, la tâche s’annonce particulièrement ardue. Mauritius Post Ltd (MPL) est héritière des services postaux mauriciens créés en 1772. Et en ce moment, la poste se trouve devant son plus grand défi depuis sa création.

Avec l’avènement des nouvelles technologies, la poste a perdu de sa superbe et de son importance. Comptant plus de 1 300 employés, Mauritius Post Ltd, qui est une compagnie d’État, assure un service essentiel, alors même qu’elle fait face à des soucis financiers depuis plusieurs années. Cela a un impact sur les opérations.

« Nous souhaitons avoir une personne proactive capable de révolutionner le service, de le remettre sur les rails et de lui assurer une pérennité », confie un membre du Board de Mauritius Post Ltd.

Outre une maîtrise dans le domaine économique (gestion, administration, finance, comptabilité, économie, marketing ou services bancaires), le candidat doit avoir au moins 15 ans d’expérience à un nouveau managérial, dont cinq à un niveau de la haute direction. Le candidat choisi se verra proposer un contrat renouvelable de trois ans.

Il s’agit ici du second appel a candidatures de la Mauritius Post Ltd. Quelques jours avant le confinement, en mars, un premier exercice avait été lancé. Une dizaine de candidatures avaient été reçues.

Le but était alors de permettre au nouveau Chief Executive Officer de prendre ses fonctions fin septembre. À noter que le contrat de Giandev Moteea est renouvelé sur une base mensuelle depuis un certain bout de temps déjà.

Si au niveau du Board, le souhait de procéder à un changement de CEO depuis plus d’un an avait été émis, il ressort qu’il y avait de la réticence au niveau du gouvernement. Cette fois-ci, le feu vert a été donné pour trouver un nouveau CEO et pour enclencher une grande réforme des services postaux.

Dans son rapport de 2017, le directeur de l’Audit qualifie la firme de « unprofitable investment ». Le rapport dit aussi qu’entre 2001 et 2016, l’État a injecté Rs 626,1 millions dans la MPL sans aucun retour sur investissement.

Du 1er janvier 2014 au 30 juin 2015, la Mauritius Post Limited avait enregistré des pertes de quelque Rs 646,6 millions. Cette situation s’expliquait par le fait qu’elle détenait 44,22  % des parts de l’ex-Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB), ce qui équivalait à Rs 136,4 millions. Elle avait aussi perdu Rs 510,2 millions à la suite des difficultés financières qu’a connues la banque et le write-off des prêts non performants.

Et en septembre 2015, quand la MauBank prend vie grâce à la fusion MPCB/National Commercial Bank (NCB), Mauritius Post perdu une nouvelle fois de sa valeur. Alors qu’elle détenait 44 % des actions au sein de la MPCB, avec la fusion, ce pourcentage est passé à moins de 1 %.

Le budget de 2015/ 2016 a permis une injection de Rs 255 millions pour recapitaliser la firme. Ceci lui a permis de poster un profit de Rs 1 million.