
À Bambous-Virieux, Laferm Coco est un havre de biodiversité où le sol généreux nourrit des cultures épanouies, et où les animaux vivent en parfaite liberté. Le maître d’œuvre ? Stéphane Rouillard, un fermier engagé qui a fait le pari d’un monde sans produits chimiques de synthèse. Découvrez son aventure avec Le Dimanche/L’Hebdo.
Le matin du mercredi 2 avril, nous mettons le cap sur Bambous-Virieux. Google Maps en éclaireur, nous glissons sur le sentier bordé de cannes, la boue dessinant des arabesques sous nos roues. Dans ce coin de nature préservée, tout respire l’authenticité et le respect du vivant. Au milieu de ce tableau champêtre, une silhouette se dessine. Avec des bottes solidement ancrées dans la terre nourricière et vêtu d’une chemise marquée par les saisons et les années, Stéphane Rouillard, le fermier, nous salue. « Bienvenue à Laferm Coco ! » s’exclame-t-il avec le sourire.

L’air du matin porte avec lui la promesse d’une immersion dans un univers façonné par la patience et le respect de la nature. Assis à une table en bois, nous découvrons, au fil de la conversation, son parcours et sa passion pour l’agroécologie, qui l’a mené à fonder Laferm Coco en novembre 2015.
Stéphane Rouillard a 58 ans. Son épouse Christine et lui ont trois enfants. Originaire de Mon Songes à Petite-Julie, le fermier garde de précieux souvenirs de son enfance passée à Grand-Baie avant de s’installer avec sa famille dans le sud de l’île. Pendant trois décennies, Pointe-d’Esny a été son havre de paix jusqu’à ce qu’en septembre 2023, son épouse et lui décident d’embrasser un mode de vie plus proche de leurs aspirations profondes en s’installant à Laferm Coco.
Ancien élève du collège du Saint-Esprit, Stéphane Rouillard confie à Le Dimanche/L’Hebdo qu’il a exploré diverses expériences professionnelles dans le textile avant de s’épanouir dans le secteur de la construction où il a excellé dans les travaux de second œuvre technique. Cependant, son attachement à la nature et à la mer a toujours été une boussole guidant ses choix. Ayant grandi au cœur d’un environnement sauvage jusqu’à ses 15 ans, il n’a jamais été attiré par l’agitation urbaine. C’est ainsi qu’en 2023, mû par son amour pour les grands espaces et le rythme apaisant des vagues, il prend la décision de s’installer sur Laferm Coco, poursuivant son rêve d’une vie en harmonie avec la nature.
« Ici, nous sommes dans La Vallée de Bambous-Virieux. Ces terres, autrefois propriété de Riche-en-Eau, avaient appartenu à ma belle-famille dans les années 1990. Elles avaient vécu vingt ans sous le règne de la canne, puis un moment de répit faute de main-d’œuvre, avant d’être laissées en friche », nous explique-t-il. Derrière ces terres, acquises en 2005, il y avait aussi son rêve vieux de 30 ans : vivre dans un endroit rural, isolé mais proche de la mer.
Plutôt que de poursuivre la culture de la canne, Stéphane Rouillard a l’idée de planter des cocotiers. Fin 2005, 12 000 cocotiers sont mis en terre ; en novembre 2015, ils s’étendaient sur neuf arpents. Cependant, LaFerm Coco ne s’est pas bâtie sans embûches. Le fermier raconte que les cocotiers qu’il imaginait pousser seuls, se heurtaient à un sol pauvre, acide et marqué par des décennies de culture de la canne.
« Ajoutons à cela les cabris et les moutons qui se délectaient des jeunes pousses, ralentissant leur développement », raconte-t-il.
En 2014, dans l’émission

« Nulle part ailleurs » sur Canal+ en 2014, il découvre le fermier et environnementaliste Pierre Rabhi, un des pionniers de l’agroécologie dans les années 60. Bouleversé par sa philosophie de vie différente, Stéphane Rouillard ressent un véritable déclic : « Il fallait faire quelque chose… apporter ma contribution. »
C’est le début d’une nouvelle approche et d’une ferme pensée autrement. À une époque où l’agroécologie était encore peu connue, Stéphane Rouillard décide d’approfondir le sujet. Il commande son premier livre venu de France : « Vers la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi. C’est une révélation.
Animé par cette philosophie de vie différente, Stéphane Rouillard entreprend un voyage vers Terre & Humanisme, l’association fondée par Pierre Rabhi en Ardèche, où il rencontre des passionnés et des acteurs du changement. Germe alors une première idée de démarrer modestement l’agroécologie avec trois laitues et deux canards. De là, Laferm Coco prend vie peu à peu. Cinq vaches rejoignent l’aventure, suivies de 200 poules dont 100 pondeuses, sept oies, 40 canards et des poules de soie, entre autres.
Aujourd’hui, Laferm Coco s’épanouit sur 7,5 hectares où la nature règne en maître. Entre une vaste plantation de cocotiers, un élevage en totale liberté où chaque espèce évolue harmonieusement au rythme de son environnement et une impressionnante collection de 800 à 1 000 arbres fruitiers, ce lieu est un véritable havre de biodiversité.
Et ce n’est pas tout ! Une mini-forêt tropicale dense est en cours de création au centre de la ferme pour enrichir le microclimat, apportant fraîcheur aux potagers et aux résidences dédiées à l’agro-tourisme, soutient Stéphane Rouillard.
L’agroécologie ne se limite pas simplement à cultiver des légumes sans pesticides ni produits chimiques, fait ressortir Stéphane Rouillard. C’est avant tout une philosophie de vie en harmonie avec les cycles naturels où chaque élément de la ferme joue un rôle essentiel. « Une ferme nourrit l’homme mais aussi les fruits, les légumes et l’élevage, tout en intégrant une dimension profondément humaniste et sociale », souligne-t-il. C’est cette approche globale que Laferm Coco s’efforce de mettre en pratique à Bambous-Virieux.
Le fermier nous apprend également que l’un des principes fondamentaux de l’agroécologie auquel la ferme est très attachée, c’est de vivre sur place et de travailler en coopération avec l’équipe composée de neuf employés, originaires du village. « Ensemble, nous cultivons, élevons et nous nous nourrissons principalement des ressources de la ferme, privilégiant un modèle à taille humaine où chaque tâche est réalisée à la main, loin des mécanisations intensives », dit-il.
Havre de biodiversité
Concernant les légumes et fruits cultivés à Laferm Coco, il affirme avec fierté qu’ils sont 100 % naturels. L’agroécologie, précise-t-il, repose sur des valeurs profondément paysannes, favorisant une économie locale dynamique et une relation de confiance directe avec les consommateurs. « Grâce à un circuit court, les produits sont vendus sans intermédiaires, garantissant fraîcheur, qualité et authenticité. »
Nous poursuivons la visite de la ferme où Stéphane Rouillard nous dévoile deux vastes potagers s’étendant sur environ 1 800 m². Ces espaces ne se limitent pas aux cultures maraîchères, accueillant également des arbres fruitiers, essentiels à l’équilibre de l’écosystème. « Ils participent activement à la biodiversité tout en nous offrant des fruits et une précieuse source de nourriture », explique le fermier.
Les cultures en buttes
Pour préserver cet environnement, des haies ont été plantées afin de protéger les cultures des vents dominants et d’offrir un refuge aux insectes ainsi qu’aux auxiliaires du potager. Sur les buttes, nous trouvons principalement des légumes fins mais aussi d’excellents légumes d’hiver comme les carottes, les betteraves, les laitues et les poireaux. Au total, ce sont près d’une quarantaine de légumes et aromates qui poussent en harmonie. Surélevées et consolidées par des pierres, les buttes sont conçues pour durer dans le temps, à condition de ne pas les endommager. « Ici, on ne laboure ni ne retourne le sol. Ce sont des buttes permanentes. Comme le terrain est relativement argileux, il est simplement aéré avant chaque plantation », dit le fermier. Nous y observons du compost, du paillage et du biochar, contribuant à la fertilité du sol.
Quid de l’irrigation ? Elle repose sur un ingénieux système d’infiltration. « À l’amont de chaque butte, un petit canal, appelé ‘swale’ en anglais, suit les courbes de niveau. Grâce à cette conception arrondie et irrégulière, l’eau une fois versée, remplit ces bassins comme une baignoire avant de s’infiltrer lentement dans la butte située en aval. » Donc, pas besoin de mécanismes complexes ici car l’arrosage est passif, ne nécessitant ni pression ni équipement sophistiqué. Un simple tuyau suffit !
Comme la saison commence, le fermier indique que du persil ainsi que des carottes ont été mis en terre et que d’autres légumes vont suivre petit à petit. Laferm Coco incarne une agriculture durable, respectueuse et empreinte de sens, où chaque récolte est le fruit d’un savoir-faire minutieux et d’une passion profonde pour la nature.

La nature au service de l’« Animal Farm »
Après le potager, Stéphane Rouillard nous fait découvrir son « Animal Farm ». À nos yeux s’offre un authentique tableau vivant, où les poules picorent paisiblement, les vaches explorent curieusement leur environnement, et les cultures prospèrent en parfaite harmonie avec la terre nourricière. Dans une approche agro-écologique, les animaux complètent le cycle naturel des plantes. « Les parties non utilisées des cultures comme les épluchures de légumes, les fruits abîmés ou les surplus sont consommées par les animaux. Ainsi, rien n’est perdu dans ce cercle vertueux », indique-t-il.
Les poules et les canards se nourrissent de ces restes et leur fumier est ensuite utilisé pour produire du compost et de l’humus. Quant aux vaches, leur fumier ne sert pas uniquement à enrichir le compost, mais aussi à fabriquer du biochar. De plus, leur urine, qui est un excellent fertilisant naturel, est récupérée pour nourrir les sols et intégrée dans des préparations de fertilisants liquides naturels. « La ferme abrite une diversité d’animaux. Nous avons des poules, vaches, canards, dindons, dindes et oies, entre autres. Tous évoluent en liberté dans un environnement sans stress. C’est ce qui contribue à leur bonne santé », conclut le fermier.
Charbon vert : un trésor pour le sol

À Laferm Coco, le biochar est utilisé pour revitaliser le sol et favoriser la vie microbienne. C’est quoi au juste ? Stéphane Rouillard nous explique que ce charbon biologique est obtenu à partir de bois et qu’il joue un rôle essentiel dans l’écosystème agricole. « Dans les sols, le carbone constitue l’habitat privilégié des microorganismes. Plus il y en a, plus le sol regorge de vie », précise-t-il.
Le processus de fabrication du biochar est entièrement artisanal à Laferm Coco. Le bois est coupé et fendu sur place, puis transformé en charbon dans des barriques. Une fois produit, il est broyé et séché avant d’être mélangé à de la bouse de vache, un fertilisant reconnu pour ses bienfaits sur la terre. Une fois prêt, ce précieux biochar est régulièrement épandu sur les cultures, assurant un équilibre bactérien optimal et une biodiversité florissante au sein des sols. « C’est un procédé naturel et durable qui contribue à une agriculture respectueuse de l’environnement », souligne le fermier.
De la ferme à l’expérience immersive

Si Laferm Coco incarne une agriculture respectueuse et durable, elle va bien au-delà de la simple production. Grâce à l’engagement passionné de Christine, l’épouse de Stéphane Rouillard, l’agro-tourisme et la transformation des aliments occupent une place centrale dans la valorisation des produits de la ferme et dans le partage de cette philosophie avec les visiteurs. Ainsi, les récoltes prennent vie sous une forme nouvelle entre repas gourmands et instants de découverte, permettant à chacun de savourer le fruit d’un savoir-faire authentique et unique à Laferm Coco.
À Le Dimanche/L’Hebdo, Christine Rouillard détaille son rôle au sein de l’exploitation : elle gère la table d’hôte, les chambres d’hôtes et transforme les aliments. Son savoir-faire s’exprime à travers une gamme variée de produits – confitures, pesto, glaces, achards et même du rhum –, tous élaborés exclusivement à partir des récoltes de la ferme. Les visites de Laferm Coco offrent aux curieux une immersion complète dans l’agriculture naturelle mauricienne, sans pesticides ni engrais chimiques. Le parcours guide les visiteurs à travers les cultures de roquette et les divers potagers où fruits et légumes poussent librement, avant de les amener à la rencontre des animaux évoluant en liberté et de leur expliquer les méthodes de culture respectueuses des sols.
L’expérience culinaire couronne cette découverte. Confortablement installés à la table d’hôte, les visiteurs commencent par se rafraîchir avec l’eau de coco fraîchement récoltée sur place, puis dégustent le pesto maison préparé selon l’inspiration du moment – à la roquette, au céleri ou au persil. Le repas se poursuit avec le plat principal : un poulet fermier mijoté accompagné de légumes locaux de saison. Le festin s’achève en douceur avec des sorbets aux fruits du moment, suivis d’une note finale typiquement mauricienne : un petit rhum parfumé au curcuma.
En parallèle de ces moments de partage, l’équipe de Laferm Coco développe des techniques de conservation permettant d’apprécier ces produits même hors saison. « Lors d’une même matinée, on découvre comment les produits poussent, comment ils sont récoltés et enfin transformés avant de les déguster ensemble », résume Christine avec enthousiasme.
Après plus de deux décennies passées dans un environnement de bureau, elle reconnaît que l’un des principaux défis de ce nouveau mode de vie consiste à s’adapter au rythme des saisons et à apprendre la patience qu’impose la nature, qui délivre ses trésors selon son propre calendrier. Mais au-delà des aspects agricoles, Christine Rouillard insiste sur la richesse des rencontres humaines que lui offre cette activité : « On ne sait jamais qui va arriver, alors on prend le temps... Le temps de faire connaissance, dans une diversité sociale et culturelle extraordinaire. On accueille des Mauriciens de tous horizons, mais aussi de nombreux étrangers et ces échanges sont vraiment enrichissants. »
Les visites et tables d’hôtes à Laferm Coco sont organisés les mardis, jeudis, samedis et dimanches. C’est une belle occasion pour chacun de s’immerger dans cet écrin de verdure et de découvrir comment au milieu des champs de canne à sucre, une agriculture respectueuse et un accueil chaleureux peuvent transformer une simple visite en une expérience mémorable. Pour réserver, visitez la page Laferm Coco sur les réseaux sociaux pour plus de détails.
Le compost : un cycle naturel et fertile

À Laferm Coco, le compost est élaboré uniquement à partir de matières organiques sans aucun produit chimique de synthèse. « Nous produisons un humus riche en imitant le processus naturel des forêts », précise Stéphane Rouillard. Le compost se compose de trois éléments essentiels : une base de carbone issue de végétaux secs qui structure la matière organique, un apport azoté provenant de végétaux frais et verts qui dynamise la décomposition, et du fumier animal frais qui enrichit le mélange en microorganismes et éléments nutritifs. « Une fois assemblés, ces ingrédients sont laissés à la transformation naturelle. Les microorganismes, eux, travaillent activement pour convertir ce mélange en humus, offrant aux sols une source précieuse de nutriments. »
Cependant, il précise que le processus demande environ 10 à 12 semaines avant d’obtenir un compost prêt à l’emploi. « Une fois mature, le compost est ensuite soigneusement étalé sur les buttes de culture, où les microorganismes poursuivent leur œuvre en intégrant l’humus aux sols, le rendant ainsi pleinement accessible aux plantes. »

Les vers de terre : architectes du sol vivant
À Le Dimanche/L’Hebdo, Stéphane Rouillard explique que les vers de terre jouent un rôle fondamental dans la fertilité des sols. Ces ingénieurs naturels digèrent la terre et la transforment en humus, une matière organique riche et essentielle à la vie du sol. Leur travail s’effectue en profondeur, car ils creusent verticalement, descendant parfois jusqu’à 2 à 3 mètres avant de remonter à la surface. Ce mouvement perpétuel favorise la circulation des nutriments et la conversion de la matière organique en humus.
« Plus un sol est vivant et riche en vers de terre, plus il devient fertile et productif », dit le fermier. Il nous explique aussi que les vers de terre sont des créatures nocturnes, fuyant la lumière du soleil. « C’est pourquoi nous ne les apercevons jamais en surface durant la journée », fait ressortir Stéphane Rouillard.
Selon lui, en un an sur un hectare, les vers de terre peuvent transformer jusqu’à 200 tonnes de terre, contribuant ainsi activement à la régénération du sol. « C’est pourquoi il est essentiel de préserver un sol sain, naturel et non contaminé. L’utilisation de produits chimiques de synthèse nuit gravement à cette vie souterraine, réduisant la population de vers de terre et compromettant la fertilité des sols », affirme Stéphane Rouillard. À Laferm Coco, un sol argileux a été progressivement converti uniquement grâce au travail des vers de terre, devenant une poudre fine, noire et riche : un vrai modèle de sol vivant et « or noir » pour l’agriculture.
Culture sans engrais chimiques : sensibilisation des agriculteurs de l’Est

Afin de sensibiliser les agriculteurs de Belle-Mare à l’agriculture sans pesticides chimiques, l’hôtel SALT of Palmar a organisé, le jeudi 20 mars 2025, un séminaire sur la permaculture dans le cadre de son programme « Circle of Care », en collaboration avec Stéphane Rouillard de Laferm Coco. L’événement, qui s’est tenu au centre communautaire de Belle-Mare, a réuni 40 agriculteurs de l’Est, désireux d’explorer des pratiques agricoles durables. Raj Reedoy, directeur général de SALT of Palmar, a salué l’enthousiasme des participants et l’impact de cette initiative dans la promotion de la permaculture comme réponse aux défis environnementaux actuels.
« La nature accomplit ce que nous avons longtemps délégué aux produits chimiques », a fait ressortir Stéphane Rouillard lors du séminaire. Il a mis en lumière l’importance des écosystèmes du sol et leur rôle essentiel dans la culture, tout en abordant les effets de l’agriculture traditionnelle et les avantages des techniques régénératrices sans pesticides. Après avoir découvert la vocation de Laferm Coco qui privilégie une production sans pesticides ni produits chimiques de synthèse, les agriculteurs présents ont échangé leurs expériences et sollicité des conseils de Stéphane Rouillard, renforçant ainsi leur résilience pour produire des fruits et légumes sains et de qualité.
Pour Stéphane Rouillard, cette rencontre marque une avancée significative. Il espère voir certains agriculteurs se lancer dans la culture sans produits chimiques de synthèse. « C’est une belle initiative de SALT of Palmar, qui non seulement s’engage à impulser un changement auprès des agriculteurs de l’Est vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, mais pourrait aussi, à terme, proposer à ses clients des produits sains et savoureux », conclut le fermier.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !