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Me Daby sur le jet privé malgache : «Une bombe à retardement»

L’affaire de l’atterrissage du jet privé malgache suscite d’importantes questions sur la gestion de l’espace aérien mauricien, la souveraineté nationale et la coopération internationale. Si le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête interne, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer des « zones d’ombre » et un flou institutionnel autour des autorisations accordées à l’appareil en provenance de Madagascar. Pour Me Ajay Daby, avocat et ancien parlementaire, dans un long message publié sur sa page Facebook, l’État mauricien est « assis sur une bombe à retardement ».

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Selon lui, la question ne relève pas seulement d’une maladresse administrative, mais touche directement au droit international et à la sécurité du territoire. « Il est douteux qu’un processus émanant d’une juridiction sous réserve internationale puisse être contraignant sur notre territoire. Cependant, nous avons l’autorité légale pour agir proprio motu et sommes liés par les lois de traçage, de gel et de confiscation, à l’exclusion de toute autre autorité », écrit Me Daby. L’avocat souligne que la Financial Crimes Commission (FCC) dispose du plein pouvoir d’enquête et peut refuser toute demande étrangère si elle estime qu’elle outrepasse la souveraineté nationale. Selon lui, le pays risque de connaître un conflit d’autorité entre institutions : police, FCC, aviation civile et ministère des Affaires étrangères. De son côté, Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a lui aussi dénoncé le manque de transparence autour de cet atterrissage nocturne. Lors d’une conférence de presse le samedi 18 octobre, il a demandé une enquête sur les échanges téléphoniques entre les services concernés.

« Paul Bérenger dit ne pas être au courant, et pourtant l’avion a été accueilli comme s’il s’agissait d’un vol officiel. Il faut savoir qui a donné l’ordre », a-t-il insisté.  Dans un entretien accordé à la télévision nationale, l’Attorney General Gavin Glover, pour sa part, a mis en avant la nécessité de respecter la légalité internationale tout en préservant la souveraineté du pays. « Chaque atterrissage doit être justifié dans le cadre des conventions aéronautiques en vigueur. Ce dossier comporte des aspects juridiques complexes, et il faut laisser les enquêtes suivre leur cours », a-t-il déclaré. Il fait observer que la Convention de Chicago de 1944 encadre strictement les survols et les atterrissages sur les territoires signataires. Cette convention, dont Maurice est partie prenante, prévoit que toute autorisation spéciale doit être accordée en respectant la chaîne institutionnelle. 

 

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