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Israël annonce de premières livraisons d'aide humanitaire à Gaza

Israël a annoncé lundi que de premières cargaisons d'aide humanitaire depuis le déblocage des points de passage avaient été distribuées dans la bande de Gaza, où la malnutrition atteint des "niveaux alarmants", selon l'ONU.

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Pour la première fois depuis des mois, des camions chargés d'aide internationale venus d'Egypte avaient traversé dimanche le point de passage de Rafah, qui mène vers le sud du territoire palestinien assiégé, après l'annonce par Israël d'une pause limitée des combats à des fins humanitaires.

"Pour la première fois, j'ai reçu environ cinq kilos de farine, que j'ai partagés avec mon voisin", a déclaré Jamil Safadi, qui s'abrite sous une tente, avec sa femme, ses six enfants et son père malade, près de l'hôpital Al-Quds, dans le nord de Gaza.

Depuis deux semaines, cet homme de 37 ans se lève avant l'aube et part en quête de nourriture. Pour la première fois lundi, il n'est pas rentré bredouille. D'autres ont eu moins de chance et racontent que de l'aide a été volée ou que des gardes ont tiré dans leur direction aux abords de points de distribution.

"J'ai vu des morts et des blessés. Les gens n'ont pas d'autre choix que d'aller chaque jour chercher de la farine. Ce qui est arrivé d'Egypte est très limité", a témoigné Amir al-Rash, un déplacé de 33 ans qui n'a pas trouvé de nourriture.

Les largages de vivres avaient aussi repris dimanche au-dessus du territoire, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas il y a près de 22 mois, suscitant l'espoir de nombreux Palestiniens qui guettaient les parachutes dans le ciel.


- "La faim est impitoyable" -

"Des avions israéliens ont largué sept caisses de vivres (...) dans le nord-ouest de la ville de Gaza. Des dizaines de personnes se sont précipitées pour les récupérer, on dirait une guerre", a témoigné Samih Humaid, un homme de 23 ans, rentré avec "seulement trois boîtes de fèves".

"La faim est impitoyable", a-t-il-ajouté.

Début mars, Israël avait imposé à Gaza un blocus hermétique, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de très graves pénuries et un risque de famine généralisées, selon l'ONU et les ONG, parmi ses plus de deux millions d'habitants.

Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent "des niveaux alarmants", a prévenu dimanche l'Organisation mondiale de la santé, en estimant que le "blocage délibéré" de l'aide humanitaire avait coûté la vie à de nombreux habitants.

Lundi, Israël a annoncé que l'aide acheminée par 120 camions avait été "distribuée" dans le territoire par l'ONU et des organisations internationales, après l'annonce dimanche d'une pause quotidienne des combats dans plusieurs secteurs.

Israël, qui contrôle tous les accès à Gaza, nie tout blocage de l'aide, accusant le mouvement islamiste palestinien Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer.

Mais ces organisations affirment qu'Israël impose des restrictions excessives qui les empêchent de travailler.

"Il existe des couloirs sécurisés. Ils ont toujours existé, mais aujourd'hui, c'est officiel. Il n'y aura plus d'excuses", a affirmé dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.


- 500 à 600 camions -

Plusieurs responsables humanitaires ont salué la reprise des livraisons d'aide, tout en soulignant qu'elles restaient très insuffisantes face à des besoins immenses.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a averti qu'il fallait au moins 500 à 600 camions de nourriture, de médicaments et de produits d'hygième chaque jour pour subvenir aux besoins de la population de Gaza.

© Agence France-Presse

 

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