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Internet: la guerre des prix est-elle bénéfique aux consommateurs ?

Le marché des connexions à Internet n’est pas resté statique. Du statut de monopole, il est passé à un marché très concurrentiel. Du coup, les prix ont baissé, et les vitesses de connexions ont fortement augmenté. Tour d’horizon. L’offre des connexions à Internet pour les particuliers n’a cessé d’évoluer ces dernières années. Ce temps est révolu où le choix se limitait à un abonnement ADSL de 126 Kilobits par seconde (Kbps) chez Mauritius Telecom et… rien d’autre. Aujourd’hui les consommateurs mauriciens ont le choix entre différents opérateurs et de nombreuses formules sur le marché des fournitures d’accès à Internet (voir tableau comparatif). Les Mauriciens ont toujours préféré les connexions à haut débit. Il suffit de se pencher sur les chiffres de Statistics Mauritius pour s’en rendre compte. En 2010, on dénombrait 284 200 abonnements à Internet à Maurice, dont 258 500 à haut débit. À la fin de l’année 2014 (les chiffres de 2015 ne seront disponibles qu’en juillet 2016), sur 735 000 abonnements, 579 000 étaient à haut débit. On constate également que les connexions sur mobiles ont le vent en poupe. On en dénombrait au total 549 000 en 2014 parmi les 735 000 abonnements (voir infographie). Mais est-ce que les consommateurs en ont vraiment pour leur argent ? Prenons l’exemple de certains services disponibles avec les connexions à Internet sur mobiles. Comme le reconnaît Sherry Singh, Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom, parce que les clients peuvent désormais envoyer des messages et passer des appels sur leurs mobiles à travers des applications utilisant Internet au lieu du traditionnel réseau de téléphonie, le chiffre d’affaires des opérateurs est impacté. Une parade est donc de vendre des packages à Internet avec des avantages qui attirent les clients friands de ces applications. C’est ainsi que Mauritius Telecom a annoncé en mai 2015 que les clients qui achètent des packages d’une validité d’un jour, d’une semaine ou d’un mois bénéficient d’un accès illimité et gratuit à Facebook. Emtel a suivi le pas le 15 janvier 2016 en proposant la même chose, mais en incluant également le service de messagerie WhatsApp. Mais les deux compagnies de télécommunication se gardent de signaler clairement que le téléchargement (download et upload) de photos, vidéos et sons sur Facebook et WhatsApp n’est pas compris dans ces formules. C'est-à-dire que les abonnés pourront, sans aucune limite, consulter leurs profils Facebook, publier des ‘status’ et des commentaires, aimer des publications et envoyer des messages à travers Messenger gratuitement durant la durée de validité du package. Néanmoins, le visionnage de vidéos et le téléchargement de photos sur Facebook serons déduits de leurs packages de data disponibles. Il en va de même avec les photos, vidéos, sons et appels vocaux à travers l’application WhatsApp, seuls les messages écrits sont gratuits et illimités. Autres points de discorde entre les consommateurs et les opérateurs : les débits minimums des connexions à Internet. Les plaintes des clients sur les réseaux sociaux concernant la différence entre les débits annoncés par les fournisseurs d’accès à Internet et ceux dont bénéficient réellement les abonnés sont nombreuses. En fait, les opérateurs annoncent des débits maximums, mais dans la pratique, ces vitesses de connexions sont rarement atteintes chez les clients. C’est pourquoi Tassarajen Pillay Chedumbrum, l’ancien ministre des Tic, avait annoncé de nouveaux règlements. Depuis le 1er mai 2014, les fournisseurs d’accès à Internet ont l’obligation d’assurer des débits minimums à leurs clients. Ils doivent, par exemple, donner 2 Mégabits par seconde (Mbps) au minimum s’ils annoncent des vitesses de 2 Mbps. Néanmoins, dans les faits, à ce jour, rien n’a vraiment changé.

Les innovations

Parmi les principales innovations que le marché des fournitures d’accès à Internet a connues ces dernières années, on retient, par exemple, l’Airbox d’Emtel. La compagnie de télécommunication a lancé ce produit le 18 juin 2015. Cette connexion à internet est une technologie utilisant des ondes radio. Elle est connue comme ‘Fiber through the Air’ (FTTA). Elle offre des connexions à Internet comparables à celles de la fibre optique. Avec cette technologie, Emtel concurrence directement la fibre optique de Mauritius Telecom et de Bharat Telecom. L’opérateur historique est toujours en train de déployer la fibre optique. Ce déploiement doit être complété à 100 % du territoire dans les trois ans à venir pour un coût de Rs 5,1 milliards. C’est en septembre 2013 que Mauritius Telecom a officiellement lancé ce service. Mais c’est Bharat Telecom qui a été le premier opérateur à proposer des connexions à Internet aux particuliers à travers la fibre optique. L’opérateur propose, depuis octobre 2012, des abonnements sous la marque Bees. La compagnie est également toujours en train de compléter le déploiement de son réseau. De son côté, Data Communications Ltd (DCL) vend ses connexions à Internet à travers le réseau 4G (réseau de téléphonie mobile de quatrième génération permettant des connexions à haut débit) sous la marque Alice. Le réseau est disponible dans les Plaines-Wilhems, à Port-Louis et dans le Nord de Maurice. Une partie de l’Ouest du pays est également couverte. Finalement, Chili de Mahanagar Telephone Mauritius Limited (MTML) a officiellement présenté sa connexion à Internet mobile 4G le 18 mai 2015. Néanmoins, ce service n’en est qu’à ses balbutiements et seuls quelques sites, notamment à Ébène, sont couverts par ce réseau.

‘White space’

Le marché des connexions à Internet haut débit attire toujours de nouveaux opérateurs. Même le Central Electricity Board (CEB) se lance dans la course. Le fournisseur national d’électricité prévoit de vendre des accès à Internet. Le CEB dispose d’un large réseau de fibre optique sous-exploité à travers ses lignes de haute tension. L’organisme a retenu les services de consultants étrangers pour une étude de faisabilité sur ce projet. Si tout se passe comme prévu, il entrera en opération au courant de cette année. L’objectif est de proposer des tarifs inférieurs à ceux des opérateurs actuels. Par ailleurs, une nouvelle technologie devrait prochainement faire son entrée à Maurice. Il s’agit du ‘white space’, une technologie fournissant des connexions à Internet à travers les canaux hertziens de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) laissés vacants depuis que la télévision numérique terrestre (TNT) a été adoptée à Maurice. Le ‘white space’ permet d’offrir un accès sans fil à haut débit. Il a déjà été adopté dans plusieurs pays. Les multinationales américaines Google et Microsoft l’utilisent, par exemple, pour connecter des écoles parmi les plus pauvres sur le continent africain. Le ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation a officiellement lancé, le mardi 26 janvier 2016, un appel international à manifestation d’intérêt dans le cadre de son projet d’implémentation de la technologie ‘white space’. Pour rappel, à Maurice, 40 000 étudiants, issus de milieux déshérités, bénéficieront gratuitement de cet accès à Internet. Les opérateurs, qui répondront à l’appel à manifestation d’intérêt, devront ensuite effectuer une étude de faisabilité. Elles ont jusqu’au 29 février 2016 pour soumettre leurs dossiers. [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"10242","attributes":{"class":"media-image aligncenter wp-image-17150 size-full","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"3599","alt":"Internet"}}]] [row custom_class=""][/row]  
 

Les derniers tarifs officiels

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Un haut débit d’annonces

Les annonces pour les projets Wifi ont été nombreuses au cours de ces dernières années. L’ancien gouvernement avait promis beaucoup en termes de zones de couverture par ce réseau sans fil, mais il faut reconnaître que très peu de promesses ont été tenues. Selon l’Intelligent Mauritius Partnership Program (IMPP) du ministère des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), on aurait dû compter 170 zones wifi gratuites à travers l’île, ayant pour objectif de « contribuer à démocratiser l’accès à l’Internet haut débit et à encourager l’utilisation des TIC par un plus grand nombre de citoyens. » En 2012, le Central Electricity Board (CEB) avait aussi annoncé son intention, en collaboration avec Bharat Telecom, d’utiliser les pylônes électriques pour déployer la fibre optique à côté des fils électriques. Cependant, le projet a rencontré quelques difficultés techniques et a été mis au placard. Il convient aussi de noter qu’en juin dernier, le ministre de tutelle avait proclamé que 350 bornes seront déployées à travers le pays pour des connexions gratuites à Internet. Il avait annoncé que Mauritius Telecom (MT) déploierait 350 bornes wifi aux quatre coins jusqu’à la fin de l’année dernière. En outre, une hausse de la bande passante à l’international est aussi révélée. Une étude de marché pour la connexion d’un nouveau câble sous-marin à fibre optique à Maurice aussi bien qu’à Rodrigues aurait été lancée pour ce projet estimé à plus de Rs 2 milliards.  

L’accessibilité, note positive du World Economic Forum

Maurice se trouvait à la 45e position au Global Information Technology Report 2015 du World Economic Forum où des faiblesses ont été notées pour les infrastructures, la règlementation et les compétences. Cependant, au niveau du sous-indice du caractère abordable des prix, Maurice se situe parmi les premiers mondiaux avec une parité de pouvoir d'achat qui rend l’Internet ainsi que la téléphonie mobile accessibles. Ce sous-indice mesure les coûts des télécommunications, incluant l’Internet, et donne ainsi un aperçu du niveau de la compétition.
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