Hermitage, Coromandel : le problème d’eau reste entier

Le samedi 15 août 2020, soit 72 heures après des plaintes des habitants d’Hermitage, à Coromandel, au sujet de problèmes d’approvisionnement en eau, la situation ne s’était guère améliorée. Rien n’avait encore changé jusqu’à lundi selon eux. Si certains recevaient de l’eau, d’autres n’en avaient pas une goutte. Le Communication Officer de la Central Water Authority a expliqué que des techniciens tentent toujours d’identifier la source du problème.  

Les robinets sont toujours quasi à sec, les réservoirs contiennent de la terre, les camions-citernes se pointent après un ou deux jours d’attente… La situation à Hermitage, Coromandel, ne s’est guère améliorée depuis que nous en avons fait état dans notre édition du Défi Plus du 15 au 21 août 2020. Le souci dans ce quartier est que la distribution d’eau ne se fait pas équitablement. Si certains reçoivent le précieux liquide dans leurs robinets, d’autres n’en ont pas une goutte. Pourquoi ? 

Contacté par la rédaction d’Explix Ou Ka, sur Radio Plus, lundi, Julien Dureau, Communication Officer de la Central Water Authority (CWA), a d’abord confirmé qu’il y a des problèmes d’eau dans ce quartier, précisant que les habitants en avaient été informés. Au sujet du délai d’intervention des camions-citernes, il a expliqué que quand un abonné fait une doléance à travers la hotline de la CWA (soit le 170), les inspecteurs de la région et le coordinateur régional font les arrangements nécessaires pour lui donner satisfaction. 

Maintenant pour ce qui est de la distribution inéquitable, l’officier a répondu qu’une équipe est sur place pour essayer d’identifier la source du problème. Il a aussi évoqué une hypothèse. 

« La topographie du terrain dans la région pourrait être la cause des soucis que nous rencontrons. Le fait que les maisons soient en hauteur et sur un chemin montagneux pourrait avoir un impact sur la distribution de l’eau. Il y a une dizaine de logements qui sont concernés », a-t-il expliqué.

Mais il a insisté sur le fait que des techniciens sont toujours en train de tout examiner pour identifier la source du problème. « Il se peut qu’un tuyau qui se trouve bien au fond sous la route soit cassé. Si c’est le cas, cela prendra un peu de temps pour le réparer ou le remplacer. Nous demandons aux habitants de faire preuve d’un peu de patience et de compréhension. La CWA viendra avec des solutions », a-t-il promis. 

Julien Dureau a aussi réagi aux critiques faites par des habitants à propos de l’état lamentable du chemin qui serait, selon eux, dû à des travaux qui auraient été entrepris par l’organisme de manière peu professionnelle et qui auraient été laissés tels quels. « Ce n’est pas vrai de dire que la CWA a tout laissé comme cela et qu’elle est partie. Les travaux ne sont pas finis. Ceux qui ont été faits jusqu’ici ne sont que temporaires, car nous n’avons pas encore identifié la source du problème. Après les plaintes formulées par les habitants, la CWA a entamé des travaux préliminaires pour les soulager. Mais il va de soi que nous viendrons avec d’autres mesures pour résoudre le problème de manière définitive. » 

Combien de temps encore les habitants devront-ils attendre ? Selon Julien Dureau, les ingénieurs l’ont informé qu’ils ne pouvaient pas fixer de délai précis. Mais il a souligné qu’il fera une mise au point la semaine prochaine pour dire où ils en sont. « En revanche, le dimanche 16 août, il y avait une équipe de la CWA sur le terrain. Elle a confirmé que l’eau coulait. Nous avons vérifié si nous avions enregistré des plaintes sur notre hotline venant d’habitants de cette région. Mais il n’y en avait pas », a précisé le Communication Officer. 

«Un mince filet d’eau…»

Des propos que Clifford, un habitant, a réfutés avec force. « À l’heure où nous parlons (c’est-à-dire entre 10 heures et 11 heures le lundi 17 août 2020 ; NdlR), il y a plusieurs familles qui sont sans eau », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Ils ont remplacé un tuyau de trois pouces par un tuyau d’un pouce. C’est très mal pensé. Comment pourrait-on approvisionner correctement tous ces foyers avec un tuyau d’un pouce ? » Clifford, qui est plombier, dit savoir de quoi il parle.

Il n’en peut plus d’attendre. « L’eau commence à couler vers 4 h 30 du matin pour s’arrêter vers 9 heures. Mais faute de pression, certains n’ont droit qu’à un mince filet d’eau. Si vous habitez à l’étage, votre tank ne se remplira jamais. » 

Deven, un autre habitant, conteste lui aussi les propos du Communication Officer à l’effet que la distribution inéquitable de l’eau serait due au fait que les maisons sont situées sur un site montagneux. 

« Hermitage n’est pas situé sur un chemin montagneux. Il se trouve plutôt dans un bas-fond qui va jusqu’à la cascade. De plus, ce ne sont pas seulement dix maisons qui sont dépourvues d’eau, mais toute la région », rouspète-t-il. 

Tuyaux rouillés 

D’autres habitants de Coromandel, à l’instar de ceux du morcellement Texon, Pavé d’Amour Lane, se plaignent du manque de pression de l’eau. « C’est un problème qui dure depuis vingt ans, voire trente ans. L’eau ne monte pas à l’étage. Nous devons remplir des seaux que nous portons ensuite au premier. Pour que l’eau monte au premier étage, il faut que tous les robinets situés au rez-de-chaussée soient fermés », témoigne Payendee. 

Il ajoute que la situation est la même au morcellement Montréal (1 et 2) où se trouve le point d’eau principal. Payendee raconte que le tuyau d’eau de trois pouces qui sort de cette région est complètement rouillé. Observation faite quand le tuyau s’est cassé il y a quelque temps. Il précise toutefois, puisqu’il en a été témoin, que la CWA a procédé au remplacement des tuyaux à Ramdenee Lane et dans d’autres rues encore. Julien Dureau a confirmé que la CWA remplace, à travers l’île, des tuyaux galvanisés qui ont fait leur temps.