
Alors que Maurice poursuit son combat pour un retour des Chagos sous sa souveraineté, voilà que le journal anglais « The Guardian » vient avancer que le gouvernement britannique a dépensé moins d’un pourcent du budget de soutien destiné aux Chagossiens. Pour le député Henry Smith, cela démontre un autre échec du Foreign Office.
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Moins de 12 000 livres sterling (soit Rs 650 000 ; NdlR) du fonds de compensation de 40 millions de livres sterling (Rs 2,1 milliards ; NdlR) pour les Chagossiens ont été dépensées par le gouvernement britannique. C’est ce qu’avance The Guardian dans un article mis en ligne le dimanche 31 janvier 2021.
« Quatre ans après son annonce, le Foreign Office a distribué moins d’un pourcent de son budget de soutien direct aux îlois forcés de quitter leurs maisons dans l’océan Indien », indique le journal anglais.
Le comité chargé d’évaluer comment cet argent doit être alloué a abandonné son travail, selon des documents consultés par l’Observer, une autre publication anglaise. L’argent a été rendu au ministère britannique des Affaires étrangères.
The Guardian indique aussi que l’argent dépensé a servi essentiellement à couvrir les frais de traduction pour les Chagossiens, dont une bonne partie parle le kreol plutôt que l’anglais. Un « soutien modeste » a aussi été accordé à certains groupes de Chagossiens. De l’argent a également été dépensé dans une petite poignée de « heritage trips » afin de permettre aux Chagossiens qui le souhaitaient de visiter certaines îles de l’archipel, et ce sous l’étroite surveillance des autorités britanniques. « Le fait que ce fonds n’ait pas été dépensé est un autre échec du Foreign Office qui n’a fait que des promesses durant un demi-siècle à la communauté chagossienne », tranche le député conservateur Henry Smith. Sa circonscription, Crawley, compte la majorité des quelque 3 000 Chagossiens vivant en Grande-Bretagne.
De son côté, le gouvernement mauricien poursuit le combat pour un retour des Chagos sous la souveraineté de la République. Après la victoire le 28 janvier dernier devant le Tribunal international du droit de la mer, les regards se tournent maintenant vers la Commission des thons de l’océan Indien. Maurice y a déposé un dossier pour demander que le Royaume-Uni ne soit plus parmi ses membres.
Ce dernier fait partie de la commission grâce à son British Indian Ocean Territory (BIOT), instance dont dépend l’archipel des Chagos. Or, avec le jugement du Tribunal international de la mer, qui a notamment indiqué que la Zone économique exclusive mauricienne s’étend au-delà des Chagos, Maurice a un autre argument de poids pour faire valoir son dossier.
Toutefois, le Foreign Office, réagissant à ce jugement, ne change pas sa position. Il affirme : « Le Royaume-Uni n’a pas de doute sur notre souveraineté sur le BIOT, qui a été sous souveraineté britannique sans interruption depuis 1814. Maurice n’a jamais eu de souveraineté sur le BIOT et le Royaume-Uni ne reconnaît pas sa revendication. »

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