Du déni aux aveux du meurtre de son oncle Reade Boodhoo : câbles, chaise... l’effroyable scénario de Naadir Boodhoo 

La mort de Reade Boodhoo, 74 ans, n’était pas le suicide qu’a voulu faire croire son neveu. Naadir Boodhoo, 28 ans, a avoué avoir étouffé son oncle après que ce dernier a découvert le vol de sa carte bancaire et menacé de le dénoncer à la police. Craignant de retourner en prison, il a tenté de maquiller ce crime en suicide. 

Il a d’abord nié, juré n’avoir rien à voir. Il a même affirmé qu’il dormait paisiblement dans un pensionnat cette nuit-là. Mais le vendredi 16 mai 2025, acculé par les preuves, Naadir Boodhoo a craqué. Face aux enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), l’homme de 28 ans a finalement avoué : c’est bien lui qui a tué son oncle, Reade Boodhoo, 74 ans, dans leur cour familiale de la rue La Paix, à Plaine-Verte, dans la nuit du 12 au 13 mai. 

Son mobile : éviter la prison. Son stratagème : simuler un suicide en montant tout un scénario nécessitant l’utilisation de câbles, d’une chaise et de médicaments, entre autres. Le résultat : une famille brisée. 
Tout a commencé lorsque Reade Boodhoo s’est envolé pour la France pour assister au mariage de son fils. En son absence, son neveu, résidant dans la même cour, a mis la main sur sa carte bancaire. Le code PIN était bien en vue, glissé dans la même pochette. Le jeune homme a multiplié les retraits. 

Mais le septuagénaire, de retour au pays le dimanche 11 mai 2025, découvre la supercherie. En effet, avant son départ pour l’Hexagone, il avait remis un chèque à l’une de ses employées. Cependant, lorsque celle-ci s’est présentée à la banque, les fonds nécessaires n’étaient plus disponibles. 

Alerté par le rejet du chèque, le septuagénaire soupçonne immédiatement son neveu. Il confronte le jeune homme, tout en menaçant de le dénoncer. « Linn dir mwa li pou al lapolis pou dir mo finn kokin », explique le suspect aux enquêteurs. Et là, panique à bord. 

Rattrapé par ses démons, Naadir Boodhoo craint le pire. « Mo ti fek gagn trape ek ladrog, inn gagn kinz zour. Mo pa ti anvi referme ankor », a-t-il fait comprendre aux limiers. Lundi matin, il tente une dernière fois de plaider sa cause auprès de son oncle, dans une ultime tentative pour éviter une dénonciation. En vain.  Il passe alors à l’acte. Il l’étouffe. Reade Boodhoo s’écroule. Naadir Boodhoo l’installe sur le sofa. C’est alors qu’une idée 

macabre germe dans son esprit : simuler un suicide. Mais comment maquiller ce meurtre ? Il fouille sur Internet à partir de son téléphone portable. Il élabore un scénario. 

Son idée : faire croire que son oncle s’est donné la mort par électrocution. Il place des câbles électriques sur le corps. Il installe une chaise sous les pieds de la victime. Il dispose un tensiomètre et quelques médicaments à ses côtés. Tout est en place pour faire croire à un suicide. 

Puis il prend la fuite. Ce n’est que l’après-midi que des proches, inquiets, découvriront le corps. D’abord, ils penseront à une mort naturelle. Mais l’autopsie, réalisée par la médecin légiste Shaila Prasad Jankee, viendra formellement conclure que Reade Boodhoo est mort asphyxié et qu’il s’agit d’un meurtre. 

Arrêté le 13 mai 2025, Naadir Boodhoo nie en bloc. Il prétend qu’il était dans un pensionnat au moment des faits. Mais les caméras de vidéosurveillance ne mentent pas : elles l’ont filmé à proximité de la maison cette nuit-là. Confronté à ces preuves accablantes lors de son second interrogatoire vendredi et après avoir été examiné par un médecin de la police, il finit par céder. Il raconte tout. Il dit avoir agi seul. Un aveu qui plonge un peu plus la famille dans la stupeur.