Voir sa maison être envahie par les eaux, tout perdre en un clin d’œil… Un drame qu’ont vécu de nombreux Mauriciens jeudi et vendredi et qui laisse indéniablement des séquelles. Le point avec Vijay Ramanjooloo, psychologue clinicien.
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Dans quelle mesure les inondations qu’a connues notre pays sont traumatisantes ?
Premièrement, l’impact psychologique dépend grandement de la personne. Plus une personne a une histoire de vie compliquée ou de nombreuses embûches et difficultés sur son chemin, plus l’impact est lourd. Les personnes sinistrées ayant vécu dans la précarité ont, de base, un état psychologique fragile dû à leur vécu. Quand les aléas de la nature, tels que les inondations, les forcent à abandonner leur maison, cette expérience peut être un facteur traumatogène avec toutes ses implications chez une personne.
Quels sont les impacts psychosociaux importants sur le long terme ?
Ce traumatisme se manifeste sous plusieurs formes. D’une part, la personne fragilisée s’impose systématiquement une barrière psychologique qui l’empêche de facto d’avancer dans la vie. La personne peut également développer de l’angoisse et un état d’esprit négatif. Dû à ces accumulations d’événements traumatiques, elle arrête de croire en elle-même et dans la vie en général.
Et qu’en est-il des pertes matérielles ?
La perte matérielle peut être doublement traumatisante pour les sinistrés. Tout simplement, du fait qu’au premier abord, ce n’est pas évident de voir réduire à néant tout ce qu’on a construit et bâti durant des années d’efforts pour obtenir une certaine sécurité matérielle. Et deuxièmement, la maison qui est censée être un environnement familier et sécurisé, ne l’est plus dans ce cas. La perte de celle-ci signifie la perte de repères.
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