
Un organisme dépendant du ministère de la Défense israélien a publié mardi un nouveau rapport affirmant qu'il "n'y a aucun signe de phénomène de malnutrition généralisée" dans le bande de Gaza, où l'ONU met en garde depuis des semaines contre un risque de "famine généralisée".
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Le Cogat, en charge de l'administration civile des territoires palestiniens, indique dans ce rapport avoir procédé à un "examen approfondi" des données et chiffres du Hamas sur les décès dus à la malnutrition dans le territoire palestinien.
Le ministère de la Santé à Gaza estime à ce jour le nombre total de victimes de la faim à 227 morts, dont 103 enfants.
Le Cogat relève "un écart significatif" entre ces chiffres et "les cas documentés, avec des détails d'identification complets" dans les médias et sur les réseaux sociaux", ce qui "soulève des doutes sur leur crédibilité".
"L'analyse au cas par cas des décès publiés montre que la plupart (...) souffraient de conditions médicales préexistantes qui ont entraîné la détérioration de leur état de santé, sans rapport avec leur statut nutritionnel", affirme aussi le Cogat, pour qui ces "cas extrêmes (...) ne représentent pas la condition de la population générale de la bande de Gaza"
Le Cogat soutient en conclusion qu'il n'y a "aucun signe d'un phénomène de malnutrition généralisée" parmi les Gazaouis, dénonçant "l'exploitation cynique d'images tragiques" par le Hamas.
Dans un communiqué mardi, le gouvernement du Hamas a publié une longue "réfutation des mensonges" du Cogat, "tentative désespérée et vaine de camoufler un crime documenté au niveau international, la famine systématique" de la population gazaouie.
Depuis le début de sa guerre à Gaza en représailles à l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, Israël y assiège plus de deux millions de Palestiniens, soumis début mars à un blocus humanitaire total, ensuite allégé en mai puis de nouveau fin juillet face aux critiques internationales.
Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU, qui a appelé à l'"inonder" d'aide.
Selon les derniers chiffres rendus publics mardi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 148 personnes y sont mortes des effets de la malnutrition depuis janvier, et près de 12.000 enfants de moins de cinq ans ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë en juillet - le chiffre mensuel le plus élevé enregistré à ce jour.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que "plus d'un tiers de la population ne mange pas pendant plusieurs jours d'affilée" et pointe une "malnutrition aiguë en forte augmentation", avec "plus de 300.000 enfants en risque sévère".
Quotidiennement, les correspondants de l'AFP sont témoins de scènes chaotiques lors des distributions d'aide, entrée par camions ou larguée par les airs.
Pour Jean-Guy Vataux, chef de mission MSF dans les territoires palestiniens, interrogé mardi par l'AFP, "la malnutrition à Gaza est une réalité, elle progresse rapidement et impacte toute la population", classe moyenne comprise.
© Agence France-Presse

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