Fête nationale : les artistes se défendent d’être «antipatriotiques»

« Nous ne boycottons pas les célébrations du 12-Mars uniquement parce que l’actuel ministre des Arts et de la Culture a eu la maladresse de dire que les artistes mauriciens ne sont pas des professionnels. Cependant, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a déclaré Percy Yip Tong, directeur artistique. C’était lors d’une conférence de presse réunissant les artistes qui sont en faveur d’un boycott de la fête de l’Indépendance.

Le front commun des artistes s’est défendu d’être antipatriotique. « Nous sommes les premiers ambassadeurs de notre pays quand nous nous produisons à l’étranger. Nous sommes fiers d’être Mauriciens et nous voulons que les choses changent pour le mieux», fait ressortir Bruno Raya, qui avec Alain Ramanisum, Lin, Ras Natty Baby, Joan Begue, Caroline Joodun, Im Borghini et Giovanni Bouton, entre autres, soutiennent l’appel au boycott.

Une restructuration au sein du ministère des Arts et de la Culture et du Rights Management Society est souhaitée. Le front commun demande à l’État de mettre plus de structures à leur disposition et invite les compagnies à soutenir les artistes à travers la CSR. La création d’un National Arts Council est aussi proposée.

Le front commun reconnaît que l’appel au boycott pourraient laisser indifférents certains artistes qui accepteront de se produire lors des célébrations. « Chaque artiste est libre d’agir en son âme et conscience. Nous ne pointerons pas du doigt ceux qui n’observeront pas notre appel au boycott », explique Percy Yip Tong.

À cet effet, Désiré François dément tout rapprochement avec les auteurs du boycott. Des artistes mauriciens de renom ont déjà signifié leur intention de participer aux célébrations du 12-Mars.

Le ministre Pritiviraj Roopun a affirmé qu’il gérera au mieux cette situation. « En tout cas, la colère et la frustration n’ont jamais arrangé les choses », a-t-il déclaré mercredi.