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Environnement : le projet de Smart City du SIT à Le Bouchon fait l’objet de contestations

Lieu choisi pour la « Smart City » de la SIT.

Le projet de Smart City du Sugar Investment Trust (SIT) à Le Bouchon, dans le Sud du pays, ne fait pas l’unanimité. Début mai, le SIT et son partenaire, Curzon Holdings (Mauritius) Ltd, ont soumis leur demande pour un permis EIA (Environment Impact Assessment) au ministère de l’Environnement pour la première phase du projet, c’est-à-dire la construction d’un hôtel 5-étoiles de 200 chambres sur le littoral. Ceci pour un coût de Rs 3,3 milliards pour l’établissement et de plus de Rs 14 milliards pour l’ensemble de la « smart city ». Toutefois, ce projet fait l’objet de contestations. Parmi, celle de Rezistans ek Alternativ, qui a déposé contre le projet au ministère de l’Environnement en fin de semaine dernière.

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Le projet de Smart City englobe des composantes résidentielles, commerciales et hôtelières toutes intégrées de manière intrinsèque afin d'offrir un lieu de travail, de vie et de détente dans un environnement côtier et serein. Il n'y aura aucune activité en mer ni aucune construction sur les pas géométriques. Le site a une façade avec les Pas géométriques, principalement une dune de sable colonisée par la végétation et qui surplombe le lagon.

Le Bouchon Development Company Ltd, joint-venture entre le SIT et Curzon Holdings (Mauritius) Ltd, veut exploiter son terrain en pleine propriété, hérité de l’Illovo Deal du début des années 2000 pour ériger un hôtel.  Rezistans ek Alternativ craint que ce projet pourrait représenter un danger pour le Grand Port Fishing Reserve qui se trouve tout près du site. « Ils comptent construire des canalisations qui permettront de rejeter les sédiments directement dans le lagon. Ça risque de tuer la vie dans le lagon », indique David Sauvage, de ReA. À l’heure où Maurice est de plus en plus à risque d’inondations et de pluies torrentielles à cause du réchauffement climatique, il faudrait davantage de protections pour les ruisseaux situés sur et autour du terrain. « Il faudrait aménager des buffer zones de 200 mètres des deux côtés », dit-il.

Il observe aussi que le terrain abrite des marécages qui, dans cet endroit, empêchent l’irruption d’eau de mer à l’intérieur des terres. En éliminant les marécages, cette protection ne pourra plus empêcher l’eau salée de la mer d’infiltrer les terres et les nappes phréatiques, avec des conséquences directes pour les plantations de fruits et légumes dans cette région. Cela risque aussi de poser des problèmes pour l’approvisionnement en eau pour les habitants bénéficiant de ces nappes phréatiques en période de sécheresse.   Notre interlocuteur indique : « Nous sommes en 2024, alors que les consultations publiques pour ce projet ont été faites en 2015. La dernière consultation a eu lieu en 2017 pour un projet de plus de 150 arpents. Ce n’est pas possible et irrespectueux envers les gens. Depuis 2015 il y a eu la Covid-19, le naufrage du Wakashio qui a affecté cette région, une multiplication de crues subites, la sécheresse et une saturation de projets fonciers avec des villas de luxe et autres sur la côte. La conscience écologique des Mauriciens a grandi encore plus ».          

 

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