
« Nous étions livrés à nous-mêmes (…) que ce soit durant la quarantaine ou à l’hôpital de Souillac. » C’est le témoignage glaçant de Didier Lesage, ce vendredi après-midi, 23 mai, lors des travaux de l’enquête judiciaire visant à faire la lumière sur la mort de douze patients dialysés pendant la pandémie de Covid-19.
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Il a notamment souligné que les mesures sanitaires n’étaient pas respectées lors du trajet vers l’hôtel Tamassa, où il avait été placé en quarantaine. L’audition de cet habitant de Rivière-des-Anguilles se poursuivra mardi prochain.
Auditionné par Me Michel Ah-Sen, du bureau du DPP, Didier Lesage est revenu sur les événements du 26 mars 2021, date à laquelle une infirmière de l’hôpital de Souillac l’a appelé pour l’informer qu’il serait placé en quarantaine à l’hôtel Tamassa.
Vers 15 heures, une ambulance est venue le récupérer et direction Britannia, où plus d’une soixantaine de personnes étaient rassemblées. Toutes ont ensuite été embarquées dans un autobus sans distanciation sociale, selon le témoin, et certains ne portaient même pas de masque.
Lorsque les patients sont arrivés à l’hôtel aux alentours de 22h30, relate-t-il, aucune nourriture ni eau ne leur a été proposée après leur enregistrement. Didier Lesage précise également qu’aucune visite médicale n’a eu lieu durant la nuit.
Le 28 mars, il a été conduit à l’hôpital de Souillac pour sa séance de dialyse mais, à sa grande surprise, celle-ci n’a duré que deux heures, alors qu’en temps normal, elle s’étale sur trois heures et trente minutes à quatre heures. Quand il a interrogé les infirmiers, on lui aurait simplement répondu, « ki lord vinn depi lao ».
De retour à l’hôtel vers 23 heures, les employés l’ont informé que la cuisine était déjà fermée. Il a dû se contenter de quelques biscuits qu’il avait avec lui.
L’audition de ce témoin se poursuivra mardi prochain.
KL/SJ

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