
Dans son rapport « Transition injuste et colonialisme vert », Oxfam alerte : la course à l’énergie « verte » menace de reproduire exploitation et inégalités, au détriment des peuples du Sud.
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Quand la transition énergétique creuse les inégalités
Un risque de colonialisme vert : La transition énergétique actuelle reproduit des logiques d’exploitation héritées du colonialisme, selon Oxfam. Les pays riches profitent, tandis que les pays du Sud supportent l’essentiel des coûts humains et environnementaux.
Consommation inégalitaire
- Les 10 % les plus riches consomment 50 % de l’énergie mondiale.
- Les 50 % les plus pauvres n’utilisent que 8 %.
- Le 1 % le plus riche consomme tellement d’énergie qu’en la redistribuant, on pourrait alimenter 7 fois toutes les populations sans électricité.
Accès à l’énergie toujours inégal
- 666 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 2,1 milliards dépendent encore de combustibles polluants pour cuisiner.
- En Afrique subsaharienne, vit 85 % de la population mondiale sans électricité.
Course aux minerais de transition
- Le Sud détient 70 % des réserves mondiales (cobalt, lithium, nickel, cuivre).
- Pourtant, la valeur ajoutée est captée ailleurs : par ex. les mineurs congolais gagnent 7 $ par véhicule électrique quand Tesla en tire 3 150 $ de bénéfices.
Héritage historique
En 60 ans, le Nord a consommé plus de 3 300 PWh d’énergie excédentaire, soit de quoi alimenter la planète entière pendant 20 ans.
Les enjeux de justice
Inégalités croisées : L’impact est plus lourd pour les peuples autochtones, les femmes, les travailleurs précaires, les communautés noires et racisées, les jeunes et les générations futures.
Charge invisible des femmes
- Elles consacrent des millions d’heures à la collecte de bois ou de combustibles.
- Cela représente 1,52 milliard $/jour de travail non rémunéré.
- Leur rôle est central dans la résilience locale, mais leurs droits fonciers et leurs voix sont souvent ignorés.
Endettement écrasant
- Les pays du Sud portent 11 700 milliards $ de dette externe.
- En 2024, ils ont payé 400 milliards $ en service de la dette, soit 30 fois le financement nécessaire pour garantir l’accès universel à l’énergie.
Système financier biaisé
- Le coût du financement est 3 à 4 fois plus cher au Sud (taux d’intérêt 9-13 %) qu’au Nord (3-6 %).
- Résultat : une centrale solaire coûte 45 % plus cher en Inde et 97 % plus cher au Nigeria qu’au Royaume-Uni.
Réduire les émissions, redistribuer l’énergie et protéger le Sud
Les pays riches doivent réduire leurs émissions plus vite et laisser de l’espace carbone au Sud. Les pollueurs (entreprises fossiles et ultra-riches) doivent payer leur part, plaide Oxfam.
Réduction de la surconsommation
- Fixer des plafonds énergétiques pour les plus riches.
- Développer des économies circulaires et la sobriété énergétique.
Égalité d’accès à l’énergie
- Mettre en place le Modern Energy Minimum : 1 000 kWh/an par personne. Cela garantit un niveau de vie digne, surtout dans le Sud.
Réforme du système financier
- Annulation des dettes illégitimes
- Financement par subventions plutôt que prêts.
- Fiscalité mondiale plus juste, notamment sur les multinationales et les profits fossiles.
Protection des communautés et de la nature
- Consentement libre, préalable et éclairé (FPIC) pour tout projet.
- Fin des accaparements de terres et respect des droits fonciers.
- Protection des écosystèmes critiques (où les ressources valent plus laissées dans le sol que détruites).
Démocratisation de l’énergie
- Considérer l’énergie comme un droit humain et un bien public.
- Développer des modèles communautaires, transparents et inclusifs.
Justice climatique internationale
- Créer un mécanisme à la COP30 pour coordonner et financer la transition juste.
- Suivi global et redevabilité pour éviter que la justice reste un slogan.


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