«En toute confidence» - Le Dr Pulton : «L’infertilité n’affecte pas que la femme»

L’infertilité était au cœur de la 25e édition de l’émission « En toute confidence », le mercredi 22 mars, de 22 heures à minuit. Pour en débattre, l’animatrice Stéphanie accueillait le gynécologue Aravind Pulton. Celui-ci a rassuré et conseillé celles et ceux qui tentent en vain de concevoir depuis plusieurs mois, voire des années.

« Nous pouvons parler d’infertilité quand un couple vivant ensemble depuis au moins six mois tente de tomber enceinte, mais sans résultat. 20 % des femmes et 20 % des hommes sont infertiles sur les 100 % des cas que nous recevons. Puis 40 % concernent ces couples au sein desquels les deux partenaires ont une complication », fait d’abord comprendre le gynécologue Aravind Pulton. Il existe plusieurs raisons pour expliquer l’incapacité à concevoir. Elles sont principalement liées aux problèmes affectant les ovaires, les trompes de Fallope, l’utérus, la glaire ou encore le sperme.

Contrairement aux idées reçues, l’infertilité n’affecte pas uniquement la femme. Des hommes aussi en souffrent. La faible quantité du sperme et sa mauvaise qualité sont souvent responsables de l’infertilité masculine. Cela à cause d’une alimentation riche en pesticide et d’autres produits chimiques, l’alcool, les drogues et l’hygiène de vie. « Le stress en est aujourd’hui l’une des principales causes. Il perturbe le fonctionnement biologique. Nombreux sont les hommes qui travaillent sous la pression, et ce jusqu’à fort tard. Dès lors, la fréquence des rapports sexuels diminue. Durant les rares fois qu’ils sont avec leur partenaire, ils ne peuvent maintenir une érection à ce moment précis. Ce n’est pas une question de performance, mais psychologique. D’ailleurs, l’acte sexuel ne dure qu’entre 3 et 4 minutes », fait ressortir le gynécologue. La nature de certains métiers, dont le soudage et la menuiserie, a aussi un impact négatif sur la qualité du sperme.

Chez la femme, le système reproductif est plus complexe. L’infertilité est peut-être due à la mauvaise qualité de l’utérus, l’obstruction d’un des deux trompes de Fallope ou le dysfonctionnement de l’horloge biologique. Le médecin tient à préciser que les règles irrégulières n’empêchent pas une femme de tomber enceinte. « Celle qui a un cycle de 28 jours, va probablement ovuler entre les 13e et 16e jours. Le cycle commence d’ailleurs avec le premier jour des règles. Pour un cycle de 35 jours, l’ovulation a lieu durant le 20e jour », soutient le Dr Aravind Pulton.

À l’heure des témoignages, le gynécologue rassure ses auditeurs que la pilule contraceptive, le traitement sous méthadone, le don d’un rein et le diabète ne provoquent pas l’infertilité. « Le fait d’essayer de concevoir à plusieurs reprises devient une source de stress et bloque ainsi le fonctionnement. Un enfant apporte de la joie dans notre vie. Ceux qui n’en ont pas souffrent énormément, surtout à cause de la pression familiale et sociale », fait observer notre intervenant.

Toutefois, avance le Dr Aravind Pulton, des traitements existent. « La première étape est de consulter un gynécologue. Puis il y a plusieurs techniques de Procréation Médicalement Assistée. À Maurice, actuellement, quatre centres privés de fertilité proposent des traitements. Mais nos hôpitaux ne possèdent pas encore ces systèmes. Le gouvernement y travaille. »

Cette émission a bénéficié du soutien du ministère de la Santé.