Ehshan Kodarbux, CEO de Le Défi Media Group : «Une grande satisfaction d’être à la disposition des auditeurs»

Les responsables de l’information et de l’animation de Radio Plus ont fait le bilan et ont évoqué les perspectives de la radio lors d’une émission spéciale. C’était notamment l’occasion pour Nawaz Noorbux de partager son sentiment de fierté de voir le succès de Radio Plus. 

«20 ans de Radio Plus : bilan et perspectives ». C’était le thème de l’émission spéciale diffusée le mercredi 13 avril 2022 sur Radio Plus et sur TéléPlus. Le journaliste Anoop Dhookeeya a réuni sur le plateau Nawaz Noorbux, directeur de l’information de Radio Plus, Jugdish Joypaul, consultant pour Radio Plus, Priscilla Sadien et Jean-Luc Emile, chefs d’édition ainsi que Venen Coolen, chef d’antenne de Radio Plus. Ehshan Kodarbux, Chief Executive Officer (CEO) du Défi Media Group, Nandini Bhautoo, chargée de cours à l’Université de Maurice (UoM) et Jean-Luc Mootoosamy, premier rédacteur en chef de Radio One, sont intervenus par visioconférence.

Bilan et perspectives

Pour Nawaz Noorbux, devenir numéro 1 est difficile, mais le rester l’est encore plus. « C’est un sentiment de fierté d’être arrivé à ce niveau. Nous sommes plusieurs à être là depuis le début. Mais beaucoup de gens sont venus travailler, puis sont partis. C’est un travail de longue haleine », lance-t-il. 

Selon le directeur de l’information de Radio Plus, le secret de la réussite est le travail et la rigueur. « Il y a la proximité avec le public et il nous faut surprendre les auditeurs. Nous avons aussi pris des risques. Pour réussir, il faut être fous et nous sommes fous. Nous devons aider les auditeurs à comprendre l’actualité. Par exemple, nous avons introduit la traduction du Budget. Radio Plus contribue à des changements comme récemment la date du paiement de la pension et l’abandon des frais pour les pharmaciens. Radio Plus est devenue une institution qui peut bousculer les choses », lance-t-il.

Jugdish Joypaul estime que les forces de Radio Plus sont sa proximité avec le peuple et la fraternité au sein de l’entreprise. Il ajoute le respect, la sincérité, l’objectivité et l’indépendance, ainsi que la rigueur et l’honnêteté. « Une radio ou un journal peuvent disparaître à cause d’une seule erreur. Nous restons crédibles et un produit crédible est un produit gagnant. Nous donnons la parole aux gens comme par exemple, récemment lors du retard du paiement de la pension. Nous voyons la participation des auditeurs chaque jour », soutient le consultant.

Pour Jean-Luc Emile, il était « inconcevable de ne pas entrer dans l’aventure de la radio ». « Je fais le bilan du côté humain : nous avons grandi avec la radio. Ces 20 ans sont pour moi un travail d’équipe et une solidarité à toute épreuve », indique le chef d’édition. Il se remémore le travail de journaliste 20 ans auparavant. « Il fallait aller sur place pour couvrir un événement, puis revenir vite à la rédaction. Aujourd’hui, il y a la technologie. Nous avons marqué les esprits dès le début. Notre slogan de l’époque « Appeler un ‘sousou’ un ‘sousou’ » nous a fait mettre la barre très haut. Nous ne devons pas nous limiter à donner l’information seulement, il faut l’expliquer. Être sur les réseaux sociaux nous permet d’intéresser les jeunes. Aujourd’hui, nous devons apporter la réflexion sur de grands enjeux », explique Jean-Luc Emile.

« 20 ans de proximité avec le public, d’informations et de social avec Explik ou Ka. Radio Plus a participé à l’élargissement médiatique. Radio Plus a donné la parole et a apporté l’information gratuitement. Radio Plus est arrivée au moment opportun. Les réseaux sociaux sont à double tranchant. Les médias ont un devoir de fiabilité. Notre rôle est de vérifier une information, c’est ce qui nous démarque. Les enjeux aujourd’hui sont économiques et sociaux », commente Priscilla Sadien. 

« Je souhaite un joyeux anniversaire aux auditeurs sans lesquels nous n’existerions pas. Nous avons donné le sourire aux auditeurs, aux enfants qui ne peuvent fêter Noël ou qui sont orphelins. De ce côté, c’est un succès », déclare Venen Coolen. Le chef d’antenne donne les trois P de la réussite de Radio Plus : Passion, Proximité et Présence. « J’ajouterai la créativité. Nous avons, par exemple, organisé un mariage à la St-Valentin. Nous avons ouvert une cérémonie de récompense au public. En 2008, lors des inondations, nous avons partagé des denrées en camion », se souvient Venen Coolen.

Ehshan Kodarbux : «La plus grande satisfaction est de nous être mis à la disposition des auditeurs»

« J’ai une pensée spéciale pour Jacques Rivet (ancien directeur du groupe de presse Le Mauricien décédé lundi 11 avril 2022) pour lequel j’avais un grand respect. Je présente mes condoléances à sa famille. Le parcours de Radio Plus a été palpitant. Nous avons de nombreuses satisfactions, mais la plus grande est de nous être mis à la disposition des auditeurs que je remercie tout comme les annonceurs, sponsors et membres du personnel. La grande contribution de Radio Plus est d’avoir servi de relais entre la population et les autorités. L’émission Explik ou Ka a autant d’importance que les débats. Avec l’avènement des nouvelles technologies, nous sommes appelés à être présents sur les autres plateformes. Les nouvelles technologies sont une menace pour les médias traditionnels, mais aussi une opportunité. La radio-visuelle apporte une nouvelle audience. Aujourd’hui, on peut diffuser et regarder de la télévision avec un simple smartphone. Nous ne sommes qu’une plateforme et nous n’avons aucun agenda. Notre intérêt est celui du public. Nous l’avons prouvé dans l’action. Il faut une démocratie vivante à Maurice. Pour l’heure, je n’ai pas vu trop d’atteintes (à la liberté de la presse), j’espère que nous n’aurons pas de problème à l’avenir ».

Nandini Bhautoo : «La radio doit proposer des pistes de réflexion pour mettre des projets en place»

« La radio a toujours été importante. Radio Plus a donné la possibilité au public de s’exprimer et de régler ses problèmes. Les médias ne reflètent pas uniquement la société, mais ils indiquent où elle va. Le défi principal est le dialogue. La radio a encore de belles années devant elle. Les plateformes numériques sont à double tranchant avec la superficialité de l’information et le risque de dérapages. Je pense que la radio doit proposer des pistes de réflexion pour mettre des projets en place ».