
- Akash : « Si mo ti avek li, kapav sa pa ti pou arive... »
Le jeudi 17 juillet, Dharam Haurdhan, 57 ans, chauffeur de poids lourd, est mort sur un chantier à Sottise, écrasé par son camion. Quelques heures plus tôt, il avait vu son fils Akash. Ce dernier raconte les derniers instants partagés avec son père.
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Dharam Jaykisson Haurdhan, 57 ans, était un homme très apprécié. Père dévoué et travailleur infatigable, il avait élevé seul son enfant unique, Akash, après le décès de son épouse survenu il y a plusieurs années. Ce chauffeur de poids lourd de profession s’était investi corps et âme pour que son garçon, aujourd’hui âgé de 29 ans, ne manque de rien.
Le jeudi 17 juillet, il a entamé sa journée avec le sourire, heureux d’avoir reçu la visite de son fils. Puis, tout a basculé. Chargé d’effectuer une livraison sur un site en construction à Sottise, Grand-Baie, le quinquagénaire a été surpris de voir le camion à benne avancer alors qu’il déversait de la terre. Il a tenté de l’arrêter, mais il a été pris au piège entre le véhicule et un mur. À l’arrivée des ambulanciers, il était déjà trop tard. Il avait succombé à ses blessures.
Akash Haurdhan se souvient avec émotion des derniers instants partagés avec son père ce jour-là. Il l’avait vu quelques heures avant que le drame ne survienne. « Cela fait environ deux mois que je vis chez ma sœur à Rivière-du-Rempart. Jeudi, je ne me sentais pas bien, j’ai pris un congé et mon père m’a appelé pour me dire de venir le rejoindre à Goodlands. Il allait récupérer de la terre pour une livraison à Sottise », relate-t-il.
« Il était heureux ce jour-là… »
« Li ti en forme sa zour-la. Linn mari kontant lin truv mwa. So patron mem dir mwa, zordi li ti diferan. Linn dir mwa ale avek li, apre nou al manz basalt. Mo’nn dir li mo pa santi mwa bien », explique Akash. Après leur courte rencontre, père et fils sont repartis chacun de leur côté. Le quinquagénaire a pris la direction de Sottise et Akash n’aurait jamais imaginé que c’était la dernière fois qu’il le voyait vivant.
Peu après, le jeune homme a reçu un appel l’informant que son père avait été victime d’un accident. Il se préparait pour se rendre sur place quand un second appel l’a complètement bouleversé. « Mo ti pe prepar mwa, mo’nn gagn enn lot call, ki dir mwa mo papa inn desede », confie-t-il, la voix chargée d’émotion.
Une nouvelle à laquelle il ne s’attendait pas. « Li ti dan la joie... Mo pa pe krwar », ajoute-t-il. Akash ne peut s’empêcher de penser que s’il avait été présent, ce drame aurait peut-être pu être évité. « Si mo ti avek li, kapav sa pa ti pou arive... Mo pa kone », indique-t-il, le cœur lourd.
Seul au moment du drame
Sanand, le frère aîné de Dharam, est effondré. Il peine à faire face à cette réalité brutale. « Il était le plus jeune des frères. Cela fait de nombreuses années qu’il travaillait comme chauffeur de poids lourd. Jeudi, il était seul sur le chantier », dit-il, la gorge nouée par le chagrin.
L’autopsie pratiquée a révélé que la victime a succombé à une fracture du cou. Ses obsèques ont eu lieu vendredi à midi. Il laisse derrière lui une famille anéantie, et un fils brisé par une perte aussi soudaine que tragique.

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