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Des mesures prises pour sanctionner les voleurs : vols et trafic de médicaments dans les hôpitaux de l’État

médicament Des ordonnances falsifiées pour permettre la sortie des médicaments de l’hôpital.

Les vols de médicaments et d’équipements de l’État dans les hôpitaux interpellent le ministère de la Santé.

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Ce dernier collabore avec la police qui met en place des mesures pour traquer et sanctionner les voleurs.

Malgré des mesures sévères, des médicaments et matériaux de l’État sortent des hôpitaux pour être utilisés ou vendus. Cette pratique, effectuée aux frais des contribuables, est devenue chose courante. Dans certains cas, il s’agit de médicaments coûteux et rares. Toutefois, le ministère de la Santé collabore avec la police pour mener des enquêtes. Les voleurs sont traqués et sanctionnés.

Le dernier cas date d’il y a deux semaines. Un « attendant » de l’hôpital Jawaharlal Nehru est intercepté par la police avec plusieurs doses des médicaments suivants :  Sedilix (pour traiter la toux), Solvit Irinotecan (pour traiter le cancer du côlon), Clindacin (utilisé dans le traitement d’infection bactériologique). L’homme de 19 ans avait, également, en sa possession des seringues et des équipements pour poser une intraveineuse.

Selon une source policière proche de cette enquête, ce type de vol a pour origine le trafic et la contrebande de sirops, d’équipements et de médicaments spécialisés et de psychotropes. Cette source souligne que ces équipements atterrissent souvent dans des cabinets médicaux privés ou des pharmacies. « L’État achète des médicaments et certains individus les volent et les revendent pour en tirer profit », explique le policier. Il ajoute que le médicament et les équipements utilisés pour le traitement du cancer du côlon coûtent près de Rs 18 000.

Rs 10 000 de profits

Dans un autre cas, une source autorisée du ministère raconte qu’un employé d’hôpital a été pris avec des psychotropes. Ces médicaments sont sous contrôle strict. Il faudra déterminer comment ils ont atterri sur le marché, indique cette source. Les psychotropes se vendent entre Rs 80 et Rs 200 l’unité sur le marché, explique une source policière : « Les trafiquants n’investissent rien, car ils volent. Par contre, ils peuvent toucher jusqu’à Rs 10 000 après la revente des médicaments ».

Entre les armoires des pharmacies et la rue, les médicaments passent par les poches et les tabliers de certains employés d’hôpitaux. C’est ce que nous confirme un infirmier proche de la retraite. « J’en ai vu des cas », nous confie le fonctionnaire. Des infirmiers faussent les ordonnances, avance-t-il. Très souvent, ils récupèrent des médicaments auprès des pharmacies, pour des patients admis à l’hôpital.

« L’astuce utilisée : ils modifient l’ordonnance. Par exemple, au lieu de trois unités prescrites par le médecin, ils mettent cinq ou six. S’ils fraudent sur plusieurs ordonnances, ils finissent par se constituer un petit stock de médicaments. »

Notre source ajoute : «On retrouve souvent, des seringues ou des fioles de sirop (contre la toux) vides dans les toilettes. D’ailleurs, j’en ai vu moi-même à l’hôpital Victoria.» Et d’ajouter que des membres du personnel ont déjà été pris avec des comprimés d’amytriptiline pour le traitement de diverses complications psychologiques ou de piriton utilisés pour traiter des infections ou allergies et qui provoquent (effet secondaire) la somnolence.

Notre interlocuteur affirme que certains membres du public se retrouvent en possession de comprimés de benzodiazépines (antidépresseurs) alors qu’ils sont sous haute surveillance dans les hôpitaux.  « Certains employés sont, eux-mêmes, accros. »

Notre informateur précise que des employés, surtout des « attendants », ont accès aux pharmacies, tant pour le nettoyage que pour livrer des documents. Il ajoute que certains médicaments peuvent facilement être volés lors du nettoyage, des livraisons de documents, entre autres, pour être revendus ou utilisés.

Une autre source du département pharmacologique du ministère de la Santé souligne qu’il revient au responsable de la pharmacie d’effectuer un audit hebdomadaire. Il ne doit pas  autoriser les autres membres du personnel d’avoir accès aux psychotropes. Cependant, cette source confirme qu’il est difficile d’exercer un contrôle rigoureux sur les seringues, bandages, scalpels, entre autres.
Ce fait est confirmé par un haut responsable du ministère. Il explique que des seringues, scalpels et des médicaments (comme des antidouleurs, vitamines, sirops), sortent trop souvent des centres de santé sans permission. Il avoue que le ministère tente de contrer ces larcins à travers des audits plus « serrés » et des contrôles stricts.

Loi et règlements amendés

Jameer Yeadally, conseiller en communication au ministère de la Santé, évoque les mesures qui ont été prises : « Cette pratique oblige le ministère à introduire des mesures plus sévères ». Ainsi, la Pharmacy Act sera amendée pour sanctionner plus sévèrement le vol et la contrebande de médicaments. De plus, un système d’audit interne et de surveillance a été mis en place dans les hôpitaux et les centres de santé. « Malgré cela, des gens déjouent toujours le contrôle, mais nous n’allons pas tarder à leur mettre la main au collet », assure Jameer Yedally.

«Dans les centres de santé, le contrôle du stock est effectué chaque semaine par le chef pharmacien ou le charge nurse, précise le conseiller. Ensuite, un rapport est envoyé au département pharmacologie du ministère. Dans certains centres de santé, le relevé est effectué tous les trois jours. «Quant aux psychotropes, seuls les charge nurses ont le droit d’en récupérer auprès du pharmacien, tout en précisant la quantité de médicaments et son destinataire dans un registre.»

Le ministère travaille de pair avec la police pour boucler les enquêtes. Une fois qu’un coupable est désigné, toutes les instances liées aux pratiques de la médecine à Maurice en sont informées : le Medical Council, le Pharmacy Board et le Nursing Council.

Les risques de licenciement seront plus élevés dans des cas de vols et de trafics de médicaments, prévient le conseiller.

 

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