Des événements météorologiques extrêmes attendus cet hiver

Le Mauritius Meteorological Services (MMS) prévoit que Maurice et Rodrigues pourraient connaître des événements météorologiques extrêmes, y compris des averses modérées à fortes, une variation significative des températures et des vents forts pour la saison hivernale qui s’étend de mai à octobre. Les détails complets de ces prévisions seront annoncés lors de la publication du rapport saisonnier ce lundi après-midi. Ces prévisions du Mauritius Meteorological Services (MMS) ne sont pas encourageantes, et l’ingénieur en environnement et océanographe Vassen Kauppaymuthoo est plutôt sceptique quant à la situation. Il est réaliste, car les signes du changement climatique sont déjà visibles.  Il met ainsi en garde contre la possibilité d’un hiver hors norme cette saison, avec des températures saisonnières moyennes qui pourraient être remises en question. Il prévient également que le passage d’anticyclones pourrait faire baisser drastiquement la température, avec un froid extrême qui pourrait durer plusieurs jours ainsi que des vents violents et des houles du Sud.

Deux phénomènes prépccupants

En effet, les océans sont confrontés à deux phénomènes préoccupants. Le « grey conveyor belt », un grand courant océanique qui traverse tous les continents, est en train de ralentir, ce qui signifie que les températures chaudes ou froides risquent de persister plus longtemps. De plus, le grand courant polaire a ralenti de 46%, ce qui pourrait entraîner des tempêtes hivernales plus importantes et une longue période de sécheresse. En outre, il y a au Nord de l’océan Atlantique, l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation) qui est liée à la basse température de l’atmosphère du côté de l’Antarctique et au Groenland. « L’AMOC est en quelque sorte le moteur de cette grande circulation océanique qui traverse le monde entier et qui fait circuler les eaux des océans tout en transportant la chaleur à travers notre planète. Cependant, ce grand moteur est en train de ralentir. On estime que l’AMOC a perdu 26% de sa vitesse et si ce courant continue à ralentir, cela peut provoquer des températures extrêmes prolongées (froides ou chaudes), car l’évacuation de la chaleur sera moins efficace », explique Vassen Kauppaymuthoo.

Il ajoute que le changement climatique est lié à la quantité de chaleur et d’énergie stockées dans l’atmosphère, mais 80% de cette énergie est stockée dans les océans, avance Vassen Kauppaymuthoo. Il déplore que malgré les objectifs de réduction des émissions de dioxyde de carbone fixés par les pays, il n’y a pas encore assez d’efforts pour réduire la quantité de gaz à effet de serre émise dans l’atmosphère. Il souligne l’importance d’être conscients de ces phénomènes extrêmes, car ils sont une conséquence directe de l’impact de l’activité humaine sur notre planète.