Démission : la pression s’accentue sur le ministre du Commerce

Partira, partira pas ? C’est la question du moment. Yogida Sawmynaden risque une charge provisoire couplée d’une arrestation et d’une remise en liberté sous caution dans l’affaire de Constituency Clerk. Si ce n’est pas pour ce mercredi, ce sera lors d’une éventuelle prochaine convocation, confie-t-on aux Casernes centrales.

Une révocation n’est pas à l’ordre du jour. Pour ce qui est d’une démission, ce sera à Yogida Sawmynaden de décider en son âme et conscience, même s’il a été informé qu’il est un « poids lourd » pour le gouvernement en ce moment. Pour l’heure, le ministre du Commerce s’accroche fermement à son maroquin, même si beaucoup de rumeurs circulaient mardi sur sa supposée démission. 

Est-ce qu’une charge provisoire le poussera finalement hors du Conseil des ministres ? Pas nécessairement, confiait-on mercredi soir dans le giron du Premier ministre. On y rappelle que Pravind Jugnauth lui-même n’avait démissionné de son poste de ministre de la Technologie qu’une fois reconnu coupable de conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint par la Cour intermédiaire le 26 juin 2015. Le 25 mai 2016, il avait fait son come-back après avoir été blanchi en Cour suprême. 

« Le principe est le même pour Yogida Sawmynaden. Si le Directeur des poursuites publiques décide de mettre des charges à tout bout de champ, on ne peut demander aux personnes concernées de démissionner de leur poste à chaque fois », confie-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement.

Pourtant, Ivan Collendavelloo a bien été révoqué en tant que Premier ministre adjoint le 25 juin 2020 concernant un dossier à propos de l’achat de turbines pour la centrale de St-Louis auprès de la firme danoise Burmeister and Wain Scandinavian Contractor (BWSC). Au bureau du Premier ministre, on soutient qu’on ne peut comparer. 

« Dans le cas de BWSC, ce n’était pas un petit papier, mais une enquête formelle menée par la Banque africaine de développement qui avait fait d’Ivan Collendavelloo un des protagonistes. Les conclusions avaient été officiellement soumises au gouvernement », explique notre source proche de Pravind Jugnauth.