
Depuis plus de trois décennies, Hamlet, 68 ans, circule à moto avec un simple « learner ». Mais à l’approche de la réforme du permis de conduire, l’habitant de Baie-du-Tombeau redoute de devoir abandonner son seul moyen de transport. « C’est mon seul outil pour me déplacer, faire mes courses et aller chez le médecin. Sans ma moto, je perds mon autonomie », confie-t-il, inquiet.
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Avec les nouvelles règles de la Road Traffic Act, tous les détenteurs de permis provisoires devront obligatoirement passer l’épreuve pratique avant mars 2026. Passé ce délai, les « Learners » ne seront plus reconduits. Titulaire d’un Learner depuis ses 35 ans, Hamlet n’a jamais passé l’examen final, mais affirme avoir toujours respecté le code de la route. Aujourd’hui, il craint que son âge ne soit un obstacle insurmontable.
Hamlet possède trois motocyclettes. Elles ne sont pas un luxe, mais une nécessité. À défaut de transports accessibles, elles lui permettent de rester actif. Il les utilise pour ses déplacements personnels comme professionnels. « J’ai toujours respecté la loi. Mais aujourd’hui, à mon âge, ce n’est pas évident de passer le permis moto aux Casernes centrales », déplore-t-il. Il ajoute que s’il avait encore 30 ou 40 ans, il aurait essayé. « À 68 ans, on me demande de faire des parcours d’agilité comme les jeunes. On me demande de faire du zigzag à moto pour passer le test. Je ne suis plus aussi rapide ni souple », confie-t-il avec franchise.
Il précise qu’il ne conteste pas la nouvelle loi. Mais il estime qu’une approche plus humaine devrait être envisagée pour les personnes âgées. Selon lui, les nouvelles dispositions sont trop rigides pour les seniors. Il en appelle à plus de souplesse de la part des autorités : « Je ne conteste pas la loi. Mais on devrait tenir compte des personnes âgées qui ont toujours roulé prudemment. »
« LA LOI S’APPLIQUE À TOUS »
Il espère que le commissaire de police ou les autorités compétentes accorderont une certaine tolérance aux personnes âgées comme lui qui ont toujours conduit prudemment, en respectant les autres usagers. « Je demande qu’on considère notre réalité. On ne veut pas faire les malins sur la route. On veut juste pouvoir continuer à vivre normalement.»
Interrogé par l’équipe d’Explik Ou Ka, le chef inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, explique que la police n’est pas à l’origine des lois mais qu’elle est chargée de les faire respecter. « Ce ne sont pas les routes qui tuent, mais le non-respect du code de la route », souligne-t-il.
Il rappelle que la réforme vise à renforcer la sécurité routière en préparant les motocyclistes à faire face aux imprévus sur la route. Selon lui, les tests d’agilité sont cruciaux : « Il suffit qu’un chien traverse brusquement pour qu’un bon réflexe fasse la différence entre la vie et la mort. »
Il fait ressortir que le Learner devra obligatoirement être converti en permis de conduire. « À partir de mars 2026, les Learners actuels ne seront plus valides. Les détenteurs devront faire une nouvelle demande et se soumettre aux épreuves. » Le chef inspecteur conclut que même si certains cas peuvent sembler exceptionnels, « la loi s’applique à tout le monde ». Il invite les usagers à prendre leurs responsabilités, car l’objectif est de garantir la sécurité de tous.

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